Pie grièche migratrice
Lanius ludovicianus
Ordre des Passériformes – Famille des Laniidés
QUELQUES MESURES :
L : 20-23 cm
Env : 28-32 cm
Poids : 35-50 gr
LONGEVITE : jusqu’à 12 ans
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
La pie grièche migratrice est un oiseau de taille moyenne. Cette espèce est la seule de la famille à être endémique d’Amérique du Nord. Elle est légèrement plus petite que la pie grièche grise (Lanius excubitor).
La pie grièche migratrice a le dos et le croupion gris, et les ailes noires et blanches. Une barre alaire blanche très nette traverse la base des primaires. Elle est très évidente en vol. La queue est assez longue et noire, avec les rectrices externes largement bordées et terminées de blanc. Quand la pie déploie sa queue, les extrémités et les liserés apparaissent comme étant les côtés de la queue.
Les parties inférieures sont blanches, très légèrement barrées de gris.
La tête est grise avec un large masque noir finement bordé de blanc sur le dessus. Ce masque s’étend au-dessus de l’œil et traverse étroitement le sommet du bec. Les joues et le menton sont blancs.
Le bec puissant est foncé, noirâtre, et légèrement crochu. Cet oiseau possède une « dent » coupante sur la partie supérieure du bec, lui permettant de tuer sa proie en sectionnant la moelle épinière. La pie grièche migratrice a le bec plus court que la pie grièche grise. Les yeux sont noirs. Les pattes et les doigts sont noirâtres.
Les deux sexes sont semblables.
Le juvénile a la tête et les parties supérieures légèrement teintées de brun. La tête et le dos sont finement barrés de foncé. Les parties inférieures sont blanches, finement barrées de sombre. Le juvénile ressemble aux adultes pendant la première année. Le juvénile pie grièche grise est différente, avec une coloration brune évidente.
Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de un an.
Il existe 11 sous-espèces en Amérique du Nord.
CRIS ET CHANTS :
La pie grièche migratrice émet un « jehrr » ou un « zzchrr » grinçant et bourdonnant, répété plusieurs fois. Le chant est un mélange de gazouillements bas et de notes aigües et discordantes. Pendant la période nuptiale, mâle et femelle lancent des séries de bruits et de notes peu musicaux. Le cri est une série de « shack-shack » aigus.
HABITAT :
La pie grièche migratrice vit dans les zones ouvertes et semi-ouvertes avec des arbres et des buissons clairsemés. Elle est présente dans les déserts broussailleux, dans les forêts de genévriers, et souvent autour des limites des fermes et des villes.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE:
La pie grièche migratrice vit dans beaucoup de régions du centre du Canada, au bord des états du Canada et dans le Greater Midwest des Etats-Unis. Pendant les migrations de printemps et d’été, on peut la voir en Californie, au sud du Mexique et en Floride.
Elle hiverne depuis le sud de l’Oregon et du Kansas, au Tennessee et en Virginie, et vers le Sud, jusqu’au sud du Mexique.
Les populations nordiques sont migratrices.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La pie grièche migratrice chasse de grands insectes et de petits vertébrés. Le pie a un bec puissant et crochu, mais n’a pas de serres et ses doigts sont faibles. Elle peut tuer et dépecer avec son bec, mais elle ne peut pas tuer, porter ou saisir sa proie avec ses doigts.
Elle tue petits rongeurs et petits oiseaux en les mordant à l’arrière de la tête ou au cou, afin de sectionner la moelle épinière de sa proie, avec la dent puissante située près de l’extrémité supérieure de son bec. Parfois, plusieurs morsures sont nécessaires pour tuer la proie. La pie grièche migratrice peut aussi frapper les proies plus grandes sur le sol ou contre un arbre.
Parce que ses doigts sont faibles, elle a des difficultés pour maintenir fermement sa prise. Donc, elle utilise une autre méthode pour immobiliser la carcasse. Elle l’empale sur des épines, ou sur du fil de fer barbelé, ou encore sur des rameaux cassés et pointus, ou bien elle coince la carcasse dans une encoche, dans un arbre ou un buisson.
Elle ne consomme pas forcément sa proie le jour même, mais elle peut retourner sur les lieux dans la journée ou le lendemain, ou ne pas revenir du tout !
Ce fait a été interprété comme un stockage de nourriture, mais généralement, les morceaux qui restent empalés sont plutôt les restes indigestes de ses proies.
La pie grièche migratrice utilise un perchoir depuis lequel elle lance son attaque quand la proie est détectée. On peut observer deux sortes de « chasse tranquille », une active et une passive (Alden Miller). La pie emploie la chasse active tôt le matin et en début de soirée, utilisant des perchoirs à environ 2 mètres de hauteur au-dessus du sol, depuis lesquels elle surveille les zones proches. Elle peut aussi chasser sur le sol, sautant dans les broussailles basses pour chercher sa nourriture. Ceci est la chasse active.
La chasse passive a lieu plutôt dans la journée, après que les premières proies aient apaisé la faim de l’oiseau. Maintenant, il peut être plus sélectif. La pie se pose au sommet d’un arbre ou sur les fils du téléphone, afin de scruter le sol jusqu’à 45 mètres de distance du perchoir. Si aucune proie n’est capturée au bout de 10 à 30 minutes, la pie change de perchoir et recommence.
La pie grièche migratrice n’est pas une espèce grégaire. Chaque oiseau établit un territoire pour se nourrir à la fin de la saison de reproduction ou après la migration. Ces territoires sont défendus par des cris d’avertissements, lancés du haut d’un perchoir. Quand une autre pie franchit les limites du territoire, le résident émet une série de « bzeek » répétés, et si l’intrus insiste, il y a combat. Le territoire comprend un bon couvert de végétation, des perchoirs d’observation, un dortoir et sur les territoires de reproduction, le site du nid.
Pendant la saison de reproduction, le comportement est basé sur la chasse. La pie a besoin de chasser pour se nourrir, pour nourrir ses jeunes et pour attirer une femelle en vue de procréer. Ceci est le facteur dominant de toute sa vie.
Au printemps, le mâle tue souvent des proies, afin de parader et de montrer son pouvoir et sa force. Ce comportement attire la femelle qui cherche un mâle dominant, capable de nourrir une famille.
VOL :
La pie grièche migratrice a un vol rapide qu’elle pratique en donnant de rapides coups d’ailes. Elle vole aussi en battant des ailes, puis elle plane, exposant les larges barres alaires blanches.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La pie grièche migratrice est un nicheur solitaire. Elle est principalement monogame, mais les femelles peuvent s’accoupler avec un autre mâle après que la première couvée ait quitté le nid. Elle élève alors une seconde couvée avec un autre mâle.
Le mâle et la femelle se partagent le travail de sélection du site du nid, et tous les deux rassemblent des matériaux. C’est la femelle qui construit le nid habituellement, une coupe ouverte, une structure bien faite avec des matériaux végétaux morts. Le nid est fait de brindilles épaisses entrelacées, et il est tapissé de fibres végétales et capitonné de plumes, poils et coton. Il doit protéger du soleil, de la pluie et des tempêtes. Le nid est situé dans le couvert dense, à environ 1 mètre à 2,50 mètres de hauteur, mais il peut être placé plus haut. La femelle a besoin de 6 à 11 jours pour le construire.
La femelle dépose 5 à 7 œufs grisâtre chamoisé, tachetés de foncé. L’incubation commence quand les derniers œufs sont presque tous déposés. La femelle incube, et elle est nourrie par le mâle. L’incubation dure environ 16 à 17 jours. Les poussins sont nidicoles, et naissent aveugles et nus. Les deux parents s’activent pour les garder au chaud et les nourrir. Les adultes apportent de la nourriture au nid environ toutes les 4-5 minutes. En moins de 15 jours, les poussins qui pesaient environ 3,2 grammes à la naissance, pèsent à présent les 47 grammes des adultes.
Les jeunes quittent le nid au bout de 17 à 20 jours après la naissance. Ils restent dans les branches voisines, et retournent au nid pour être couvés la nuit par leur mère. Ils sont nourris par les parents pendant 2 à 3 semaines après avoir quitté le nid et ils apprennent à chasser et à devenir indépendants.
Vers le début septembre, le groupe familial éclate, et les oiseaux commencent leur migration vers les zones d’hivernage.
Cette espèce produit deux couvées par an, occasionnellement trois dans les parties sud de l’habitat.
ALIMENTATION :
La pie grièche migratrice se nourrit surtout d’insectes (sauterelles et scarabées) pendant la période nuptiale. Elle chasse vertébrés et invertébrés. Elle se nourrit de souris, de petits amphibiens et de petits oiseaux tout au long de l’année.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La pie grièche migratrice est très utile car elle consomme un grand nombre de parasites des cultures.
En Amérique du Nord, l’espèce est en déclin. Les deux sous-espèces canadiennes, Lanius ludovicianus excubitorides et Lanius ludovicianus migrans sont en danger. La race la plus menacée est celle qui vit à San Clemente Island - Californie. Elle est très distincte en étant plus petite que les autres et plus foncée.
La pie grièche migratrice a des prédateurs tels que les pies bavardes, les corneilles, les serpents, les chats et les belettes. Mais la perte de l’habitat joue un rôle important dans ces déclins. Les seuls habitats restants sont au bord des routes, où les pies meurent par collisions avec les véhicules. Les pesticides sont aussi l’un des autres facteurs de ce déclin.
Ang : Loggerhead Shrike
All : Louisianawürger
Esp : Alcaudón Testarudo
Ital : Averla americana
Nd : Amerikaanse Klapekster
Russe : Американский сорокопут
Sd : Amerikansk törnskata
Photos de Bob Moul
Son site : Nature Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 13 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions – ISBN: 9788496553453
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA - National Geographic Society - ISBN: 0792274512
BIRDS OF THE GREAT BASIN – by Fred A. Ryser - Univ of Nevada Pr -ISBN: 0874170796
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Bird Web (Seattle Audubon Society)