Fr: Pluvier fauve
Ang: Pacific Golden Plover
All: Tundra-Goldregenpfeifer
Esp: Chorlito Dorado Siberiano
Ita: Piviere orientale
Nd: Sibirlo
Sd: sibirisk tundrapipare
Photographes:
Aurélien Audevard
OUESSANT DIGISCOPING
Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures & Tom Grey's Bird Pictures 2
Patrick Ingremeau
TAMANDUA
Jean Marc Rabby
Des Ailes et des Plumes
Ingo Waschkies
Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334202
SHOREBIRDS by Peter Hayman, John Marchant and Tony Prater – Christopher Helm – 1986 – ISBN: 0747014035
GUIDE DES LIMICOLES de D. Taylor - Delachaux et Niestlé - ISBN : 2603014080
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Bird Web (Seattle Audubon Society)
Birds in backyards (Birds Australia and Australian Museum)
Department of Sustainability, Environment, Water, Population and Communities
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia, the free encyclopaedia
PHYS.ORG - Plovers tracked across the Pacific
American Museum of Natural History
U.S. Fish and Wildlife Service
Pluvier fauve
Pluvialis fulva
Ordre des Charadriiformes – Famille des Charadriidés
INTRODUCTION :
Le Pluvier fauve et le Pluvier bronzé ont été considérés comme une seule et même espèce jusqu’en 1993. Mais ces deux espèces ont des habitudes et des comportements différents, et ne s’hybrident pas dans l’ouest de l’Alaska où leurs aires de reproduction se chevauchent. Elles n’hivernent pas non plus au même endroit. Le Pluvier bronzé migre vers l’Amérique du Sud, tandis que le Pluvier fauve quitte l’Alaska pour les îles du Pacifique et l’Australie.
L’espèce est protégée et pas globalement menacée actuellement, mais en dépit d’effectifs suffisants, la population est en train de décliner.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 23-26 cm
Envergure : 60-72 cm
Poids : 100-228 gr
Le Pluvier fauve adulte en plumage nuptial a la calotte, la nuque, le dos, le dessus des ailes et de la queue intensément pailletés doré, noir et blanc.
Sur les parties inférieures, le noir s’étend depuis la face et la gorge vers l’abdomen et les flancs. Les parties noires sont bordées de blanc et cette bordure est soulignée de mouchetures noires le long des parties inférieures et des sous-caudales.
Tandis que le plumage nuptial progresse, l’oiseau présente des variations graduelles des couleurs et des dessins, rendant l’identification difficile. Pendant la mue, la poitrine noire devient jaunâtre chamoisé avec des mouchetures sombres, mais cette partie noircit au fur et à mesure que le plumage nuptial s’installe.
Le Pluvier fauve en hiver a une teinte jaunâtre chamoisé mouchetée de brun foncé sur la poitrine. Sur la tête, on note la présence de taches sombres en face de l’œil et d’une autre noirâtre et indistincte sur la zone auriculaire.
Mâle et femelle sont identiques.
Le bec est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noir grisâtre.
Le bec et les pattes sont plus longs que chez les autres pluviers du genre Pluvialis.
Le juvénile a les parties supérieures brunâtres, tachetées et bordées de jaune vif. Sur les parties inférieures, la poitrine est chamoisée et tachetée de jaune vif, et ces dessins s’étendent légèrement le long des flancs. Le milieu de l’abdomen et les couvertures sous-caudales sont blanchâtres. On note la présence d’un sourcil blanc jaunâtre très net.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Pluvier fauve se reproduit dans le centre-nord et le nord-est de la Russie, depuis la Péninsule de Yamal, vers l’est le long de la côte, y compris sur l’Ile Wrangel, jusqu’à la Péninsule Chukotski, et vers le sud à travers les hauts-plateaux du Koryaksky jusqu’au nord du Kamtchatka. Il se reproduit également dans l’ouest de l’Alaska.
Il hiverne depuis l’est de l’Afrique et dans le sud de l’Asie, et en Indonésie jusqu’en Océanie, Australie et Nouvelle-Zélande. De petits nombres sont régulièrement observés dans le sud de la Californie.
HABITAT :
Le Pluvier fauve se reproduit dans la toundra, souvent sur les collines et les crêtes, et plus généralement sur les parties les plus sèches de la toundra. Il préfère les hautes terres couvertes de mousses et de lichens, et se trouve souvent dans les zones arbustives, mais rarement en forêt.
Pendant les migrations, il fréquente les zones à herbe rase, les pâturages inondés, les vasières et les plages.
En hiver, il est présent dans les zones côtières, les prairies, les champs de golf, les champs moissonnés, les marais salants, les plages et les vasières. Il dort à côté ou à l’intérieur des aires de nourrissage.
L’espèce est visible jusqu’à 2500 mètres lors du passage à Hawaï.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Pluvier fauve émet un cri mélodieux composé de deux notes « tlu-ee » ou encore « chu-wit » en vol, avec la seconde note plus accentuée.
Le chant est une série de sifflements lents et essoufflés entrecoupés de pauses.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Pluvier fauve se nourrit principalement d’insectes, mais il consomme aussi des mollusques, des vers, des crustacés et des baies. Pendant la saison de reproduction, il se nourrit surtout de divers insectes comme les mouches et les coléoptères, d’araignées, de vers de terre, de limaces et de crustacés d’eau douce.
En hiver, il consomme plusieurs sortes d’annélides, des mollusques, des crustacés, des insectes, des petits poissons, des œufs, mais aussi des matières végétales comme des feuilles et des graines.
Le Pluvier fauve se nourrit en glanant et en sondant la boue, la vase ou le sol avec son bec. Il se nourrit seul ou en grandes troupes. Quelques individus peuvent défendre leur zone de nourrissage hivernale.
Au début de la saison de reproduction, le mâle effectue des parades aériennes au-dessus du site de nidification. Il vole haut dans les airs avec des battements lents, profonds et exagérés. Ces parades sont accompagnées de sifflements répétés « tlu-ee ». Ces oiseaux sont probablement monogames pour une saison.
Le Pluvier fauve est migrateur et quitte les aires de reproduction fin août/début septembre pour migrer en grandes troupes pendant la nuit. Ils atteignent les aires d’hivernage en septembre/octobre. Ils retournent vers la toundra sibérienne début juin. Quelques reproducteurs d’Alaska parcourent 4500 km non-stop à travers l’Océan Pacifique jusqu’aux Iles Hawaï.
Le Pluvier fauve a un vol nuptial papillonnant effectué avec des battements profonds. Les ailes longues et pointues permettent un vol rapide mais qui coûte relativement peu d’énergie. Les vols sur de longues distances sont alimentés par des muscles pectoraux puissants, demandant d’importants stocks de graisse avant le départ. Le vol habituel est rapide et direct, avec des battements actifs.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le Pluvier fauve se reproduit pendant l’été boréal. La ponte a lieu entre mi-mai et juillet en fonction de la distribution. Ils reviennent souvent sur le même site année après année.
Le nid est probablement construit par le mâle et sur le sol. C’est une dépression peu profonde tapissée de feuilles et d’herbes, de mousses et de lichens. Il est généralement placé sur un monticule dans la toundra.
La femelle dépose 4 œufs blanchâtres ou chamoisés, intensément tachetés de brun et de noir, les rendant pratiquement invisibles dans la végétation de la toundra. Les deux adultes incubent pendant 23-25 jours, le mâle pendant la journée et la femelle plutôt la nuit.
A la naissance, les poussins ont du duvet noir et jaune sur le dessus et blanc en dessous. Ils quittent le nid très vite après l’éclosion, accompagnés par leurs parents. Ils gagnent les parties humides et herbeuses de la toundra où les jeunes se nourrissent eux-mêmes, surveillés par les adultes. Ils peuvent voler à l’âge d’environ 26-28 jours.
Cette espèce ne produit qu’une seule couvée par saison, mais une ponte de remplacement sera déposée si la première est perdue.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Pluvier fauve est aujourd’hui protégé après des années de chasse intensive pendant les migrations à Hawaï.
La population globale est estimée à 190 000/250 000 individus (2006). Cette population semble décliner, mais actuellement, le Pluvier fauve est considéré comme non menacé.