Fr: Solitaire de Townsend
Ang: Townsend’s Solitaire
All: Townsendklarino
Esp: Solitario Norteño
Ita: Solitario di Townsend
Nd: Bergsolitaire
Sd: nordlig solitärtrast
Photographe:
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures & Tom Grey's Bird Pictures 2
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 10 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334725
THRUSHES by Peter Clement and Ren Hathway – HELM - ISBN: 0713639407
BIRDS OF THE GREAT BASIN – by Fred A. Ryser, Jr - University of Nevada Press -ISBN: 0874170796
A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA - National Geographic Society - ISBN: 0792274512
Bird Web (Seattle Audubon Society)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
South Dakota Birds and Birding – (Terry L. Sohl)
SORA - Winter feeding territories in the TOWNSEND'S SOLITAIRE by Roger J. Lederer
A sublingual pouch in TOWNSEND'S SOLITAIRE (Myadestes townsendi) by Jack J. Withrow
On the wild side of the Arkansas River valley
Wikipedia, the free encyclopaedia
Solitaire de Townsend
Myadestes townsendi
Ordre des Passériformes – Famille des Turdidés
INTRODUCTION :
Le Solitaire de Townsend est un Turdidé assez fin à la queue plutôt longue, généralement observé seul comme son nom l’indique. Il se reproduit depuis le centre de l’Alaska, vers le sud à travers l’ouest du Canada et l’ouest des Etats-Unis jusqu’au Mexique. Il nidifie dans les zones montagneuses, en général dans les forêts de conifères ouvertes, sur les versants ou dans les canyons, sur ou près du sol. L’espèce hiverne depuis le sud de la Colombie Britannique et le sud de Vancouver, jusqu’au Texas et la Californie, généralement à des hauteurs moindres.
Comme beaucoup de grives et de merles, il se nourrit surtout d’insectes pendant la saison de reproduction, et plutôt de baies et de petits fruits en hiver.
Le nom de l’espèce rend hommage à John Kirk Townsend (1809-1851), un ornithologue Américain qui collectait les oiseaux dans l’ouest des Etats-Unis. Le terme « solitaire » reflète les habitudes solitaires de cet oiseau en dehors de la reproduction.
Le Solitaire de Townsend a une vaste distribution. Il est affecté par la destruction de l’habitat dans les aires d’hivernage à cause de la déforestation. Pendant la période de nidification, le nid peut parfois être parasité par des vachers mais rarement. L’espèce n’est pas globalement menacée actuellement.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 20-22 cm
Envergure : 33-37 cm
Poids : 30-35 gr
Le Solitaire de Townsend adulte a la tête, le dos, la poitrine et l’abdomen gris, généralement un peu plus foncé sur les parties supérieures. Sur le dessus des ailes, les rémiges sont gris foncé avec une large bande chamois à la base. Les tertiaires sont bordés de blanc. Sur la queue, les rectrices externes sont blanches sur le vexille externe et sur la moitié du vexille interne. Les autres rectrices présentent une quantité variable de blanc aux extrémités. Ces détails du plumage sont souvent partiellement cachés lorsque l’oiseau est posé, mais en revanche, ils sont évidents en vol.
En dessous des ailes, la base des rémiges est blanche et forme une bande claire bien visible en vol.
Sur la tête grise, le cercle oculaire blanc est très net.
Le bec est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirâtres.
L’adulte possède une poche sous la langue, une extension de l’épithélium de revêtement sur la partie basse de la bouche. La langue elle-même sert probablement à retirer la nourriture stockée dans cette poche au moment du nourrissage des jeunes et de la femelle à certains moments du cycle de reproduction.
Les adultes reproducteurs mâle et femelle ont cette particularité, tandis qu’elle est absente chez les adultes non-nicheurs et les juvéniles.
Mâle et femelle ont le même plumage, mais les ailes du mâle sont plus longues.
Le juvénile est gris foncé dans l’ensemble et intensément tacheté de chamois et de blanc, créant une apparence écaillée. Sur la tête, le cercle oculaire blanc est déjà visible.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Solitaire de Townsend a deux sous-espèces.
M.t. townsendi (décrite plus haut) se trouve dans le centre-est et le sud de l’Alaska, et dans le nord-ouest jusqu’au sud-ouest du Canada, puis vers le sud jusque dans l’ouest des Etats-Unis.
M.t. calophonus se trouve dans le nord et le centre du Mexique.
Cette race est légèrement plus sombre et plus brune que la race nominale, en particulier sur la calotte et le croupion, et les taches alaires sont plus ocrées.
HABITAT :
Le Solitaire de Townsend se reproduit surtout dans les forêts de conifères ouvertes en zone montagneuse, et au-delà de la limite des derniers arbres. Dans ces régions, il établit son site de nidification sur des versants rocheux exposés ou sur des rives terreuses. Dans la partie nord de la distribution, il lui arrive de se reproduire dans des zones brûlées ou broussailleuses proches de ces rives.
Pendant l’hiver, l’espèce peut fréquenter des bois semi-ouverts et des zones broussailleuses, souvent autour des genévriers qui lui procurent des sources de nourriture abondantes grâce aux baies de ces arbres. Mais il peut aussi fréquenter d’autres habitats où fruits et baies sont disponibles.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Solitaire de Townsend mâle a l’une des plus jolies voix entendues dans ces montagnes. Il émet un chant long et doux à n’importe quelle période de l’année.
Le chant territorial est long gazouillis, une série de notes rapides de tonalités différentes. Ces notes sont claires, douces et sonores, et se suivent rapidement. Ce chant est également émis lors des parades nuptiales.
Le mâle chante depuis un perchoir, souvent depuis la cime des arbres, ou sur une branche morte tout en haut des grands arbres, et d’une manière générale toujours assez haut au-dessus du sol. Il lui arrive de quitter son perchoir tout en chantant, tandis qu’il vole en spirale haut dans les airs avant de plonger vers un autre perchoir.
Pendant l’hiver, le chant est bien plus doux et décrit comme un « chant chuchoté ».
Le Solitaire de Townsend produit différents cris, un « tew » ou « heeh » haut-perché, clair et monotone, parfois émis en séries répétées. Un autre cri, un « waa » dur, est émis en hiver au cours d’une agression. Un « chirk » bas peut être entendu pendant l’échange de nourriture, et le cri d’alarme en été est un « kree » dur et rauque.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Solitaire de Townsend se nourrit principalement d’insectes pendant la saison de reproduction en été. Il capture des insectes en voletant depuis des perchoirs sur des branches extérieures. Il reste posé calmement avant de s’élancer afin d’intercepter les insectes qui passent à sa portée.
Il se nourrit aussi sur ou près du sol depuis des perchoirs d’observation situés à faible hauteur. Il volète également près des troncs d’arbres pour capturer des insectes ou des araignées.
Pendant l’hiver, le Solitaire de Townsend se nourrit principalement de baies et de fruits. Il se déplace et accomplit des migrations altitudinales afin de trouver assez de nourriture, en particulier des baies, pendant tout l’hiver.
Il établit des territoires de nourrissage sur les aires d’hivernage et les défend en poursuivant et en se disputant avec les intrus, mais aussi en chantant. Plus tard, la défense devient plus passive. Il se pose près de la cime des arbres d’où il émet des cris plutôt que des chants. Il défend son territoire et l’abondance des baies de genévriers contre les autres solitaires.
Pour consommer ces baies, l’oiseau vole autour de l’extérieur de l’arbre et pratique le vol stationnaire tout en picorant les baies à l’extrémité des branches. Ce comportement est appelé « nourrissage aérien ».
Le Solitaire de Townsend est généralement observé seul ou en couple, mais quelques groupes clairsemés d’environ dix individus peuvent se rassembler autour d’abondantes sources de nourriture.
Ces oiseaux sont monogames et territoriaux pendant la saison de reproduction. Le mâle effectue un « vol chanté » en démarrant depuis la cime d’un arbre avant de s’élever jusqu’à une centaine de mètres au-dessus du sol. Ensuite, il décrit des cercles ou zigzague lentement dans les airs tout en chantant continuellement ou en plusieurs fois. Cette parade qui peut durer plus de trente minutes se termine par une descente abrupte en zigzagant.
Ce vol chanté est utilisé par le mâle pour attirer une femelle et se déroule tôt dans la saison, lorsque les liens du couple sont en cours d’évolution. Afin de les maintenir, le mâle fait des offrandes de nourriture à la femelle, en particulier avant la nidification et pendant la durée de la ponte.
Avant l’accouplement, le mâle sautille d’avant en arrière d’un perchoir à l’autre et le long de la branche où la femelle est posée. Lorsqu’il se trouve près d’elle, il étire son corps vers le haut et tend la tête au-dessus du dos de la femelle. Elle peut alors solliciter l’accouplement avec le même comportement que lors des offrandes de nourriture.
Le Solitaire de Townsend migre assez tard à l’automne et tôt au printemps. Les aires d’hivernage peuvent varier en fonction des ressources alimentaires, surtout les baies. Ces aires peuvent s’étendre loin au sud jusqu’au Mexique.
L’espèce maintien des territoires de nourrissage en hiver, là où les baies de genévriers sont abondantes. Elle se déplace vers des zones moins élevées comme les Grandes Plaines, le nord du Mexique et même les oasis dans les déserts.
Des déplacements courts et altitudinaux vers des zones moins élevées en hiver sont observés. Quelques populations sont résidentes, en particulier dans le Montana où l’espèce va plutôt dans les forêts de conifères ou les bois de genévriers en fonction de la saison.
Les oiseaux nicheurs de la race nominale qui se reproduisent dans les zones les plus au nord de la distribution, effectuent des migrations sur de longues distances, vers le sud jusqu’en Californie et le nord du Mexique. En revanche, certains individus qui hivernent en Californie ont été observés en train de se reproduire légèrement plus haut, à moins de trois kilomètres de leur aire d’hivernage. Les migrations altitudinales ont lieu mi-mars/mi-avril, et en septembre-octobre en Californie.
Le Solitaire de Townsend a un vol plutôt lent avec plusieurs battements suivis de glissés courts. Le vol peut paraître souvent irrégulier car l’oiseau a tendance à changer brusquement de direction.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu de mai à juillet ou début août.
Le nid est construit par la femelle, généralement sur ou près du sol, sur un talus au bord de la route ou près d’une route coupée, parmi les racines ou sous une souche, ou encore dans un creux formé par la cassure d’une branche morte légèrement au-dessus du sol, moins souvent dans une crevasse sur une falaise.
Le nid est une structure volumineuse mais lâche, une coupe ouverte faite avec des brindilles, des herbes, des aiguilles de pin, des éclats d’écorce et des racines, l’ensemble pouvant être recouvert de mousse noirâtre. L’intérieur de la coupe est tapissé d’herbes plus fines et de laîches.
La femelle dépose 3-4 ou 3-5 œufs blanchâtres ou bleu pâle avec des taches gris pâle et brun foncé. Elle incube pendant 11-14 jours car elle est la seule à avoir une plaque incubatrice. Elle est nourrie par son partenaire pendant cette période.
A la naissance, les poussins sont presque nus, avec juste un peu de duvet gris épars. Ils peuvent se tenir debout à l’âge de 6 jours, agitant leurs ailes avec le bec grand ouvert pour recevoir la nourriture apportée par les deux adultes. Ils quittent le nid au bout de 12 jours après l’éclosion.
Le Solitaire de Townsend produit deux couvées par saison.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Solitaire de Townsend a une vaste distribution, mais il faudrait davantage d’informations au sujet de la taille de la population.
La prédation des nids est la principale cause de l’échec de la reproduction. Les principaux prédateurs sont les écureuils et les moufettes, et probablement le Geai de Steller et la Corneille d’Amérique, les vachers et parfois aussi les serpents.
La déforestation sur les aires d’hivernage peut aussi causer la destruction de l’habitat nécessaire à l’espèce.
La population semble stable, avec une légère augmentation en Amérique du Nord au cours des dernières décades.
Le Solitaire de Townsend n’est pas globalement menacé pour le moment.