Ang: Seychelles Sunbird
All: Seychellennektarvogel
Esp: Suimanga de Seychelles
Ita: Nettarinia delle Seychelles
Nd: Seychellenhoningzuiger
Sd: Seychellsolfågel
Photographe:
Jean-Claude Jamoulle
A la rencontre des Oiseaux
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 13 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions – ISBN: 9788496553453
SUNBIRDS by Roberts A. Cheke, Clive F. Mann and Richard Allen Helm, 2001 - ISBN : 1873403801
BirdLife International (BirdLife International)
Souimanga des Seychelles
Cinnyris dussumieri
Ordre des Passériformes – Famille des Nectariniidés
INTRODUCTION :
Le Souimanga des Seychelles n’est pas un oiseau très coloré contrairement à la majorité des Nectariniidés. Il est présent dans une grande variété d’habitats, depuis le niveau de la mer jusqu’à 900 mètres d’altitude. Il se nourrit de nectar et d’insectes. Il est endémique des Seychelles où il est connu sous le nom de Kolibri.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 12 cm
Le mâle adulte a les parties supérieures brun cendré. Les rectrices présentent des extrémités blanches étroites. Les couvertures alaires et les rémiges sont d’un brun plus sombre.
Sur les parties inférieures, le menton, la gorge et la poitrine sont bleu foncé avec des reflets métalliques. On distingue quelquefois une bande pectorale brunâtre plus ou moins visible.
Après la seconde mue, le mâle présente des touffes de plumes pectorales jaunes, jaune orangé ou rouge orangé vif.
Le reste des parties inférieures est gris-brun, alors que le bas-ventre et les couvertures sous-caudales sont blanchâtres. Les extrémités blanches des rectrices sont plus larges que sur le dessus.
Le bec bien courbé vers le bas est noir. Les yeux sont gris, bruns ou noirs. Les pattes et les doigts sont gris foncé ou noirs.
La femelle a le plumage plus terne, et n’a ni les reflets métalliques ni les plumes pectorales. La gorge et le haut de la poitrine présentent des plumes aux extrémités claires, créant ainsi un effet écaillé. Les couvertures sous-alaires sont blanc brunâtre, parfois avec une teinte jaunâtre. Sur le dessus des ailes, les rémiges sont bordées de vert-olive. La queue est terminée de gris ou de blanc.
Le juvénile ressemble à la femelle mais il a le bec légèrement plus court. Les parties inférieures présentent des petites taches clairsemées.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Souimanga des Seychelles est endémique de l’archipel des Seychelles. Il est présent sur plusieurs iles, Aride, Silhouette, Cousin et Cousine, Praslin, La Digue, Mahé et Frégate.
HABITAT :
Le Souimanga des Seychelles fréquente une grande variété d’habitats tels que forêt, forêt secondaire, plantations de cocotiers, zones cultivées, entre le niveau de la mer et 900 mètres d’altitude.
Aujourd’hui, il est plutôt confiné dans les forêts secondaires qui poussent sur les collines. En revanche, il a su s’adapter aux habitats modifiés ou créés par les humains.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Souimanga des Seychelles a pour cri un « Pseeeu » émis à intervalles de deux secondes depuis un perchoir, alors que les cris de contact « tsick-tsick » ou encore « tseet » sont émis en vol ou au milieu des fleurs lorsque les oiseaux se nourrissent de nectar.
Le cri d’alarme est un « chirr ». On peut également entendre des sons semblables aux bourdonnements des insectes « tzit tzit ».
La femelle en train de construire le nid émet des « tsuu » ou « tsee » courts, qu’elle utilise aussi chaque fois qu’elle sort ou qu’elle entre au nid.
Le chant est une série de 6 à 20 notes haut-perché, grinçantes et confuses. Le chant démarre lentement « dze-dze-dze-dze, pour devenir ensuite plus rapide, der-tseet-tseet-tsit-tsit-tsit » ou encore « pse-pser-eu-eu-tsit ». Cette phrase peut durer plus d’une minute.
D’autres sons comme des trilles bruyants, ou un trille rapide plus pur, ou encore un bavardage complexe « chee-chee-chee » sont émis par les mâles. Les parades, en particulier lorsque le mâle jette la tête en arrière, sont accompagnées de « chesooty-choo » criards, dont l’intensité, le rythme et la tonalité sont variables.
Il arrive que la femelle chante à l’occasion, mais les sons sont plus calmes, moins durs que ceux émis par le mâle.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Souimanga des Seychelles se nourrit d’insectes et de leurs larves, d’araignées (Araneae) et de divers arthropodes. Il consomme aussi du nectar et visite les fleurs de nombreuses espèces de plantes.
Il se nourrit seul ou en couples, en se déplaçant rapidement d’une fleur à l’autre, passant environ une seconde sur chacune d’elles. Il se nourrit à une hauteur allant de six à dix mètres. Il prend le nectar soit directement dans le tube de la corolle, soit en perçant la base des plus grandes fleurs avec le bec. Il voltige comme un colibri en face des fleurs du Bougainvillée.
Il capture des insectes en glanant, en sondant et en voltigeant. Il prend des insectes captifs sur les toiles d’araignées.
Ils se nourrissent souvent en groupes d’espèces mélangées.
Le Souimanga des Seychelles est territorial, et sites et territoires sont défendus toute l’année. Pendant la saison de reproduction, le mâle crie et chante souvent depuis un perchoir haut et exposé. Il adopte différentes postures tout en chantant, avec la tête jetée vers l’arrière, la poitrine gonflée pour exposer les touffes de plumes pectorales. Il se balance aussi d’un côté à l’autre.
La posture suivante montre le mâle courbé vers l’avant, presqu’à l’horizontale, et basculant d’un côté à l’autre. Il fait semblant d’avaler pour mettre les plumes irisées de la gorge et de la poitrine bien en valeur.
La femelle peut occasionnellement chanter. Le mâle la poursuit. Il se suspend la tête en bas sous les branches et se déplace vers la femelle tout en agitant ses ailes. La femelle peut aussi se suspendre la tête en bas et tourner autour d’une branche, tandis que le male la pousse par derrière. Il peut aussi sauter d’un côté à l’autre de la femelle, et se poser sur son dos en passant. Il arrive même que deux mâles le fassent en même temps. Avant l’accouplement, la femelle s’accroupit avec la queue relevée et les ailes déployées.
Des parades d’intimidation peuvent avoir lieu entre deux mâles lorsqu’ils se nourrissent en groupes sur les arbres fleuris. Ils se font face sur une branche et effectuent des parades semblables aux parades nuptiales, avec la poitrine gonflée, le bec vertical et les touffes pectorales bien exposées. Ces postures sont accompagnées d’un cri répétitif, et durent jusqu’à ce que l’un des deux mâles chasse l’autre.
D’autres parades sont observées entre voisins, souvent accompagnées de sons gutturaux calmes.
Le Souimanga des Seychelles est connu pour sa polygamie, un mâle s’accouplant souvent avec au moins deux femelles, alors que d’autres sont monogames avec des liens permanents.
Il est résident dans sa distribution, et n’effectue que des déplacements à l’intérieur des iles, probablement liés à la floraison des différentes espèces d’arbres.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Les activités liées à la nidification sont observées presque tous les mois sauf d’avril à juin.
Le mâle sélectionne le site du nid, mais c’est la femelle qui le construit ou qui en fait la majeure partie. Il lui faut environ six jours pour achever ce travail. Le nid est une structure en forme de poire, suspendue entre un et vingt mètres de hauteur au bout d’une branche ou d’un rameau dans un arbre. On peut voir une entrée protégée par une sorte de porche. Le nid est fait d’herbes sèches, de feuilles, de copeaux d’écorce et de tiges, de morceaux de feuilles de cocotier, de toiles d’araignées, de duvet, de plumes et de divers débris, plantes, fibres, mousses, racines… Il est tapissé de matériaux plus fins et doux.
La femelle dépose un seul œuf blanchâtre avec des taches brunes. Elle incube pendant 11-16 jours. C’est elle aussi qui nourrit le poussin, parfois avec quelques « aides ». Le jeune quitte le nid au bout de 20 jours après la naissance.
Cette espèce peut produire deux ou trois couvées par an, mais en général, un seul poussin est élevé.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Souimanga des Seychelles a une distribution restreinte mais où il est commun, surtout sur les iles boisées.
L’espèce n’est pas menacée actuellement, et la population semble stable.