Tichodrome échelette
Tichodroma muraria
Ordre des Passériformes – Famille des Tichodromadidés
QUELQUES MESURES :
L : 16-17 cm
Poids : 17-19 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Précédemment associé aux sittelles et aux grimpereaux, le Tichodrome échelette est aujourd’hui le seul membre de la famille des Tichodromadidés. Plusieurs différences, tant morphologiques que comportementales, font de cet oiseau une espèce à part entière et unique.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Tichodrome échelette est assez commun mais il est parfois très difficile de l’observer à cause de son habitat souvent inaccessible.
Cette espèce est protégée dans la majeure partie de l’Europe, mais elle est considérée comme « en danger critique d’extinction », « vulnérable » ou « presque menacée » en Pologne, au Liechtenstein et en Slovaquie. Elle est sur la liste rouge en Allemagne.
Le Tichodrome échelette est menacé par le développement des loisirs humains et des activités liées à la montagne comme l’alpinisme, causant des dérangements sur les zones de reproduction.
Ang : Wallcreeper
All : Mauerläufer
Esp : Treparriscos
Ital : Picchio muraiolo
Nd: Rotskruiper
Russe: Стенолаз
Sd: Murkrypare
Photographe:
Didier Buysse
Vision d’Oiseaux
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 13 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions – ISBN: 9788496553453
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601
BirdLife International (BirdLife International)
Pájaros de España (JL Beamonte)
Le mâle adulte en plumage nuptial a les parties supérieures grises. Les ailes larges et arrondies présentent un dessin remarquable avec les petites et moyennes couvertures rouge carmin et un peu de rouge rosé sur l’alule, alors que les primaires et les grandes couvertures sont plus ternes. Les rémiges sont gris foncé avec les bases des liserés externes rouge carmin et les extrémités noir cendré. On peut voir deux taches blanches sur chacune des quatre rectrices externes.
Ces dessins remarquables sont très visibles en vol.
Le dessus de la queue est noir avec l’extrémité grise, et les rectrices externes présentent des liserés blancs. La queue est de forme plutôt carrée.
Sur les parties inférieures, le menton, la gorge et la poitrine sont noirs, de surface variable selon chaque oiseau. Le reste des parties inférieures est gris sombre.
Les couvertures sous-alaires et les axillaires sont rouge rosé clair.
Sur la tête, la calotte et la nuque sont grises. Le front, les lores, les joues et les couvertures auriculaires sont noirs.
Le long bec fin et légèrement courbé vers le bas est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirs.
Les doigts forment un pied plutôt grand avec de longs doigts et des griffes robustes et nettement crochues. Le doigt postérieur est plus long et légèrement moins crochu que les autres, le tout étant bien adapté aux comportements de cet oiseau.
La femelle est légèrement différente avec le bas de la gorge et le haut de la poitrine blanc grisâtre, et une tache noire de taille variable sur la bavette.
En plumage d’hiver, les deux sexes sont gris pâle sur le dessus, alors que le menton, la gorge et la poitrine sont blanchâtres, sans tache noire.
Le juvénile est semblable aux adultes en plumage d’hiver, avec la gorge brunâtre, et le plumage d’un gris plus uniforme.
On trouve deux sous-espèces :
T.m. muraria
T.m. nepalensis, qui a des ailes plus longues et le bec plus court, des taches blanches plus importantes sur les ailes et la queue, et un plumage d’un gris plus foncé. Il présente une teinte brun chamoisé sur la tête et la base de la queue est teintée de rose.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Tichodrome échelette est bruyant toute l’année.
Au début et à la fin de la période de reproduction, il émet des sifflements clairs ascendants avec la dernière note plus basse. En dehors de cette période, les deux sexes chantent afin de délimiter le territoire.
La race « nepalensis » émet des notes sifflées très riches, montant doucement, suivies d’une note plus haut-perché.
On peut également entendre des trilles courts et des gazouillis. La femelle chante surtout sur les zones d’hivernage.
Le cri de contact est un « tschirp » sifflé.
HABITAT :
Le Tichodrome échelette fréquente plusieurs types de zones rocheuses avec des éboulis, des falaises, des pentes escarpées et des gorges en montagne. Cette espèce a besoin de cavités et de crevasses pour nidifier et dormir.
L’habitat comprend souvent des corniches rocheuses et/ou herbeuses, et de la végétation comme la mousse, les broussailles et les arbres, ainsi que de l’eau.
Il se nourrit aussi bien dans les zones ensoleillées qu’ombragées.
En hiver, il fréquente des habitats similaires à plus base altitude comme les carrières et les falaises côtières, ainsi que les immeubles en ville.
Selon les sous-espèces, cet oiseau peut être vu entre 350 et 3500 mètres en Europe, et bien plus haut dans l’Himalaya, entre 1500 et 3600 mètres, et encore plus haut au Tibet, jusqu’à 5000 mètres d’altitude.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Tichodrome échelette vit dans les hautes montagnes de l’Eurasie.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Tichodrome échelette se nourrit seul en général, cherchant des insectes, des araignées et quelques autres invertébrés.
L’oiseau progresse par petits sauts saccadés le long des parois rocheuses et des murs, en effectuant aussi des déplacements latéraux, en grimpant ou en marchant. Le long des surfaces verticales, il lui arrive de sauter en l’air aidé d’un simple battement rapide des ailes.
Le Tichodrome échelette capture des proies sur la surface rocheuse ou sur les corniches herbeuses. Il cherche des insectes dans les trous et les tunnels de toutes sortes, et extrait les invertébrés des crevasses rocheuses. Il peut occasionnellement capturer des insectes en vol.
Il se nourrit aussi sur le sol en utilisant son bec fermé pour retourner les feuilles mortes. Les proies les plus grandes sont portées sur une pierre plate où il les frappe jusqu’à ce que les pattes soient ôtées.
Les couples se forment au retour de l’hivernage. Le mâle s’envole depuis l’entrée de la cavité choisie et effectue des glissés alternés de battements à l’intérieur d’une petite zone, des virages secs ainsi que des montées et des plongeons abrupts. Si une femelle approche, il entre dans la cavité tout en chantant et continue de chanter à l’intérieur.
Il parade en dressant la tête afin d’exposer la gorge noire. Avant l’accouplement, il chante de manière persistante avec le cou tendu vers l’avant et les ailes tombantes. Ensuite, il se pose près de la femelle et monte sur elle. Les accouplements ont lieu pendant une courte période de quelques jours avant la ponte.
Le Tichodrome échelette est migrateur, mais sur de courtes distances, effectuant surtout des mouvements altitudinaux selon la saison. En hiver, il peut être vu à plus basse altitude, et même en ville.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu en avril-mai et en juillet-août en Europe, et en mai-juillet dans l’Himalaya.
Le Tichodrome échelette est monogame et produit une seule couvée. Il nidifie en solitaire et défend vigoureusement le territoire et le site du nid contre prédateurs et intrus car il est territorial.
La femelle dépose 3-5 œufs tachetés de rouge sombre ou ce noirâtre. L’incubation dure environ 19 jours, assurée par la femelle.
Les poussins sont nourris par les deux parents. Le mâle apporte la nourriture tandis que les jeunes viennent à l’entrée du nid.
Ils quittent le nid au bout d’un mois après la naissance, mais ils dépendent encore des adultes pendant plusieurs jours, entre 5-6 et 7-12 jours après avoir quitté le nid.
Ils obtiennent leur maturité sexuelle à un an pour les femelles, et à deux ans pour les mâles.
ALIMENTATION :
Le Tichodrome échelette se nourrit principalement de petits insectes et de plus grands (adultes, larves et œufs). Il capture des libellules, des Plécoptères, des sauterelles et des criquets, des punaises, des Lépidoptères et des Diptères, des fourmis, des abeilles et des scarabées.
Il consomme aussi des araignées, des petits mollusques et quelques autres invertébrés.