PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Tourterelle orientale est affectée par la prédation pendant la nidification, en particulier par la Corneille noire et la Pie bleue à calotte noire, mais aussi par les chats et les serpents. Les adultes effectuent des parades de distraction en feignant une blessure, pour éloigner les prédateurs du nid. L’espèce est également affectée par la chasse intense dans certaines régions, souvent près des habitations.
La Tourterelle orientale est en général commune à travers la majeure partie des aires de reproduction et d’hivernage. La taille de la population n’est pas connue actuellement, mais elle semble stable.
L’espèce n’est pas globalement menacée pour le moment.
Fr: Tourterelle orientale
Ang: Oriental Turtle-Dove
All: Orientturteltaube
Esp: Tórtola Oriental
Ita: Tortora orientale
Nd: Oosterse Tortel
Sd: större turturduva
Photographes :
Didier Buysse
Vision d’Oiseaux
Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde
Ingo Waschkies
Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 4 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334229
PIGEONS AND DOVES by David Gibbs, Eustace Barnes and John Cox - Pica Press Sussex - ISBN: 1873403607
Birds of Central Asia De Raffael Ayé, Manuel Schweizer, Tobias Roth - Bloomsbury Publishing, 2012 – ISBN: 1408142716, 9781408142714 – 336 pages
Birds of Nepal: Revised Edition De Richard Grimmett, Carol Inskipp, Tim Inskipp, Hem Sagar Baral - Bloomsbury Publishing, 2016 – ISBN: 1472925688, 9781472925688 – 386 pages
Bird Research News Vol.3 No.8 - Oriental Turtle Dove
Thai National Parks - Oriental Turtle Dove
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Tourterelle orientale
Streptopelia orientalis
Ordre des Columbiformes – Famille des Columbidés
INTRODUCTION :
La Tourterelle orientale a une vaste distribution qui s’étend depuis l’Europe vers l’est à travers l’Asie et le Japon. Six sous-espèces sont actuellement reconnues. Elles diffèrent légèrement par les motifs du plumage et l’intensité des couleurs.
Cette espèce fréquente une variété d’habitats comprenant les lisières des forêts et les zones agricoles partiellement boisées, depuis la zone subalpine jusqu’aux zones urbaines. Elle se nourrit dans les champs cultivés où elle consomme des graines.
Ces oiseaux sont monogames et le nid est une plateforme lâche faite avec des brindilles, typique des Columbidés. Il est situé dans un arbre ou un buisson. Les deux adultes partagent les tâches liées à la nidification.
La Tourterelle orientale est généralement commune et largement répandue dans sa distribution, et l’espèce ne semble pas globalement menacée pour le moment.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 33-35 cm
Poids : 165-274 gr
La Tourterelle orientale est très semblable à la Tourterelle des bois.
Sur les parties supérieures, l’arrière du cou est gris foncé avec des plumes aux liserés roux chamoisé. Sur le manteau, les plumes sont semblables mais avec le centre noir. Les couvertures alaires, les scapulaires et les secondaires internes ont des centres noirs plus importants que chez la Tourterelle des bois. Les secondaires internes et les scapulaires ont des bordures châtain. Les primaires sont noires avec des liserés clairs. Les bordures châtain des couvertures alaires sont alignées comme pour former des barres alaires. Le croupion est gris bleuâtre sombre. Les couvertures sus-caudales sont gris foncé avec des extrémités claires. Sur la queue, les rectrices centrales sont gris noirâtre tandis que les rectrices externes sont noires avec une large bande terminale gris ardoisé.
Sur les parties inférieures, le menton et la gorge sont chamois clair. Le cou et la poitrine sont plutôt rose grisâtre. On peut voir une tache sombre de chaque côté du cou. Les plumes alignées ont des extrémités bleu-gris très nettes. Le plumage est d’une couleur vineuse terne devenant chamois clair depuis la poitrine jusqu’à l’abdomen. Les couvertures sous-caudales sont gris pâle. En dessous des ailes, les couvertures sont gris ardoisé, mais plus noirâtres sur les rémiges.
Sur la tête, le front est gris ardoisé, tandis que la calotte bleu-gris devient gris-brun foncé sur la nuque et le manteau. La face est teintée de rosâtre.
Le bec a la base et les commissures rouge violacé foncé, tandis que l’extrémité du bec varie et peut être noire, grise ou corne brunâtre. Les yeux sont jaune orangé, mais aussi rouge pâle ou rouge orangé, ou encore orangés ou dorés. Ils sont entourés d’un cercle de peau rose foncé. Les pattes et les doigts sont rouge violacé avec des griffes brunes.
La femelle ressemble au mâle mais elle est plus terne et plus brune sur le cou et la poitrine.
Le juvénile est plus clair que les adultes et n’a pas de tache sur les côtés du cou. Les ailes et la poitrine ont des plumes bordées de roux chamoisé.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
La Tourterelle orientale a six sous-espèces qui diffèrent par les motifs du plumage et l’intensité des couleurs.
S. o. meena se reproduit dans la partie sud de l’ouest de la Sibérie jusqu’à l’ouest de l’Altaï, vers le sud jusqu’au Turkestan, en Afghanistan, au Cachemire et dans l’Himalaya jusqu’au centre du Népal. L’aire de reproduction s’étend de façon marginale dans l’ouest du Paléarctique dans les Monts Oural. Elle hiverne surtout dans l’ouest et le sud de l’Inde et au Sri Lanka.
Cette race est plus vivement colorée que la race nominale avec le front et la poitrine d’une couleur vineuse tandis que l’abdomen est rose et les couvertures sous-caudales blanches. La queue a une bande terminale blanche (et non grise) plus étroite (12 mm).
S. o. orientalis (décrite plus haut) se reproduit dans le centre de la Sibérie vers l’est jusqu’à Sakhalin, aux Iles Kouriles, au Japon et en Corée, et vers le sud à travers la Chine jusqu’au nord de l’Indochine. Elle hiverne dans le nord-ouest de l’Inde et en Asie du Sud-est.
S. o. stimpsoni se trouve sur les Iles Ryūkyū.
Cette race a les parties inférieures plus foncées.
S. o. orii se trouve à Taiwan.
Elle est plus terne que la race nominale.
S. o. erythrocephala se trouve en Inde, surtout dans le centre ainsi que dans l’ouest et le nord-est des Ghats orientaux.
Cette race est plus petite et a les parties inférieures plus rousses, le cou et la tête sont roux rosâtre et la poitrine est rose roussâtre.
S. o. agricola se trouve dans le nord-est de l’Inde, vers l’est jusqu’au Myanmar et le centre-sud de la Chine.
Cette race a une couleur plus rouille que la race nominale mais moins que la précédente.
HABITAT:
La Tourterelle orientale est souvent observée près des zones cultivées. Elle est généralement présente depuis les plaines jusqu’aux montagnes, allant jusqu’à 2400 mètres sur le Mont Fuji, et plus haut au Népal, jusqu’à 4000 mètres d’altitude.
Cependant, cette espèce fréquente une grande variété d’habitats comprenant les lisières des forêts, les bois épars, les broussailles et les zones agricoles boisées près des cultures. Les nombres augmentent dans les zones urbaines. Elle se reproduit dans les forêts mixtes ainsi que dans les forêts de bambous sur les contreforts des collines en fonction de la région.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
La Tourterelle orientale émet un son creux, un roucoulement « HROO-hroo hoo-hoo ». La race nominale émet un chant de quatre notes « deh-deh co-co » mais ce chant semble être géographiquement variable en devenant un chant composé de deux notes basses, dures et résonantes « hoo-boo, hoo-boo, hoo-boo… ».
La race « meena » a un chant enroué et plus monotone « goor… gur-grugroo ». En Asie du Sud-est, la race « agricola » émet un chant rauque « wu, whrroo-whru ru » avec peu de variations.
Ces chants sont répétés continuellement, en particulier pendant la saison de reproduction.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Tourterelle orientale se nourrit surtout sur le sol et souvent dans les zones cultivées où elle récupère des graines. Mais elle consomme aussi des graines d’herbes et de bambous ainsi que des jeunes pousses. Elle se nourrit sur les pistes poussiéreuses et dans les campagnes ouvertes.
Elle est généralement observée seule, mais souvent en couple pendant la saison de reproduction. En revanche, en hiver, elles forment des petits groupes mais se rassemblent en troupes plus importantes pour les migrations.
Les parades nuptiales sont typiques de la famille des Columbidés. Le mâle pratique un vol ascendant abrupt avec des claquements d’ailes sonores, puis il glisse pour redescendre tout en dessinant un grand arc. Pendant ces parades, la queue est déployée et les ailes tendues vers l’avant. Pendant la parade des « courbettes », le mâle s’approche de la femelle en sautillant tout en balançant la tête tandis que le cou est gonflé. Ces oiseaux sont monogames.
Le nid est une plateforme lâche placée dans un arbre ou un buisson. Les deux adultes partagent les tâches liées à la reproduction.
Les populations les plus au sud de la distribution sont résidentes, tandis que celles du nord migrent vers le sud pour passer l’hiver en Inde et en Asie du Sud-est.
Des vagabonds sont régulièrement observés dans certains pays de l’ouest du Paléarctique comme les Iles Britanniques, l’Espagne et l’Egypte. La race nominale est rarement vue dans l’ouest de l’Amérique du Nord, avec juste quelques observations en Alaska, Colombie Britannique et Californie. Sa visite reste occasionnelle dans l’ouest des Iles Aléoutiennes et des autres îles de la Mer de Béring.
Le vol est vigoureux, rapide et direct, bien que relativement lourd.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre mai et août dans le nord, et entre novembre et février dans le sud de l’Inde.
La Tourterelle orientale est monogame. Le nid est une plateforme assez lâche faite avec des brindilles. La construction dure environ quatre jours. Le nid est situé dans un arbre ou un buisson, jusqu’à une hauteur de dix mètres, souvent à trois mètres au-dessus du sol, mais quelquefois à seulement 50 centimètres dans un buisson.
La femelle dépose deux petits œufs blancs et les deux adultes incubent pendant 14-16 jours, la femelle pendant la nuit et le mâle dans la journée. Les poussins sont couvés pendant les quatre premiers jours. Ils sont gris foncé avec quelques touffes de duvet jaune. Ils sont nourris par régurgitation du fameux « lait de pigeon » fabriqué par les adultes qui le déposent directement dans le bec. Ils reçoivent petit à petit des graines d’herbes et d’autres plantes cultivées.
Les jeunes quittent le nid au bout de 14-17 jours après l’éclosion, mais ils vont encore dépendre des parents pour la nourriture pendant quelques temps. Plusieurs couvées sont produites au cours de la saison.