Troglodyte de Bewick
Thryomanes bewickii
Ordre des Passériformes – Famille des Troglodytidés
QUELQUES MESURES:
L: 13 cm; Env: 18 cm; Poids: 8-12 gr
LONGEVITE : jusqu’à 8 ans
DESCRIPTION DE L’OISEAU:
Le troglodyte de Bewick a les parties supérieures brun fauve et les parties inférieures blanc-grisâtre. Il a le plumage moins tacheté que les autres espèces de troglodytes. Sa longue queue en forme d’éventail est brune, finement barrée de noirâtre, et présente des extrémités blanches sur les plumes caudales extérieures.
Le front, la calotte et la nuque sont bruns, comme le dos. On peut voir un net sourcil blanc qui part de la base du bec, passe au-dessus de l’œil et rejoint la nuque. Les joues sont blanches, finement tachetées de brun. Le menton et la gorge sont blancs.
Le bec mince et pointu est légèrement courbé vers le bas. Il est de couleur foncée avec la base de la mandibule inférieure bleu clair. Les yeux sont foncés. Les pattes et les doigts sont brun clair.
Les deux sexes sont semblables.
Le juvénile ressemble aux adultes, mais il a la poitrine « écaillée », effet dû aux liserés foncés des plumes.
L’espèce la plus ressemblante est le troglodyte de Caroline, un peu plus grand, avec les parties inférieures chamoisées, et il n’a pas de blanc sur les caudales extérieures.
On trouve plusieurs sous-espèces :
Est : « thryomanes bewickii bewickii » avec les parties supérieures brun-roux vif.
Sud du Texas : « criptus », plus terne, mais légèrement teinté de roux.
Intérieur ouest : « eremophilus », plus gris que les autres et largement répandu.
Nord ouest : « calaphonus » est foncé, richement coloré d’un ton fauve.
Les races des côtes ouest deviennent plus brunes et foncées au fur et à mesure de leur progression vers le nord.
CRIS ET CHANTS :
Le chant du troglodyte de Bewick varie suivant l’habitat. Le chant est un bourdonnement ou un bavardage haut perché et ténu, souvent comparé au chant du Bruant chanteur. On peut entendre des séries de phrases sifflées, et aussi des trilles.
Les cris comprennent un « jip » plat et sourd, et un cri d’alarme rauque et discordant.
Le chant comprend trois parties : d’abord, une ouverture rapide et haut perché de deux notes ou plus ; ensuite quelques notes basses de qualité moindre, et à la fin, un trille délicat (Hoffmann).
Le répertoire de chaque oiseau se développe avant la fin du premier hiver, et il est enregistré pour la vie. L’oiseau apprend ces chants par les mâles des territoires voisins et non par son père.
HABITAT :
Le troglodyte de Bewick vit dans les broussailles près des bosquets ou des forêts, dans les zones arbustives en campagne ouverte et dans les « chaparrals » ou maquis. Il fréquente souvent le voisinage des habitations humaines, et on peut le trouver dans les zones résidentielles des villes et des grandes cités. Mais il est en général près des cours d’eau.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE:
L’habitat du troglodyte de Bewick s’étend depuis le Sud de la Colombie Britannique jusqu’au Sud du Mexique. L’espèce se reproduit le long des côtes du Pacifique, et aussi depuis le Sud du Wyoming jusqu’au centre du Missouri, et vers le Sud jusqu’en Arizona, à l’Est du Texas et au Sud du Mexique.
Le troglodyte de Bewick est résident dans la partie Ouest de son habitat. Quelques populations nordiques migrent vers le Sud en hiver, ou descendent à des altitudes moindres. Les populations de l’Est sont en revanche largement migratrices.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
En dehors de la saison de reproduction, le troglodyte de Bewick rejoint des groupes mixtes en train de se nourrir. L’espèce a des conflits territoriaux avec les bruants chanteurs et les troglodytes familiers. Il défend son territoire toute l’année.
Le troglodyte de Bewick se déplace avec sa queue presque toujours dressée. C’est un oiseau très actif, toujours en train de courir ou de voleter d’une branche à l’autre, sautillant brièvement et parfois latéralement, descendant sur le sol ou dans la végétation basse et retournant dans les hautes branches en mouvements rapides.
La saison de reproduction commence habituellement en avril. Si les oiseaux sont résidents, les couples sont formés et les territoires déjà établis depuis la fin de l’hiver. Quand les oiseaux sont migrateurs, les couples se forment en général quand ils arrivent sur les sites de reproduction.
Le mâle chante beaucoup, souvent perché à un endroit exposé, afin d’attirer la femelle et de maintenir son territoire. Mâle et femelle se nourrissent en des endroits différents, le mâle dans les branches plus hautes que la femelle qui préfère le bas des buissons. Les deux adultes utilisent plusieurs sortes de cris. Le mâle chante pour garder la femelle et son territoire, et la femelle chante quand elle est prête à s’accoupler. Après la saison de reproduction, le mâle arrête de chanter et défend moins âprement son territoire. Chacun des partenaires établit alors son propre territoire pour l’hiver.
Quand il se sent menacé, le troglodyte de Bewick se cache dans les buissons et les sous-bois.
Il attaquera occasionnellement les nids des autres troglodytes de la même espèce, mais il est lui-même souvent attaqué par le troglodyte familier qui détruit les couvées.
VOL :
Le troglodyte de Bewick a un vol faible et oscillant avec des battements peu profonds. Les vols se font habituellement sur de courtes distances et relativement près du sol.
REPRODUCTION DE L’ESPECE:
Le troglodyte de Bewick se reproduit depuis la mi-avril jusqu’à la mi-mai. Son nid est situé dans des endroits variés, tels que des cavités naturelles ou artificielles, des loges de pics, des fissures dans les immeubles ou les murs de pierres, et même dans les nichoirs. Mais le troglodyte de Bewick peut aussi adopter d’autres endroits étonnants et tout aussi variés, tels que des boites de conserves, les poches ou les manches des vêtements, des paniers…
Les matériaux utilisés dépendent de la localisation du nid. Les oiseaux utilisent tout ce qu’ils peuvent trouver aux environs du nid. Celui-ci est en général près du sol ou carrément dessus, parmi les racines des arbres dans les zones boisées.
Les deux adultes construisent le nid, une coupe ouverte au sommet. Il est fait de brindilles, feuilles, herbes et radicelles, ainsi que de débris divers. L’intérieur est tapissé de plumes et de poils, mais aussi parfois de morceaux de peau de serpent.
La femelle dépose 5 à 7 œufs blancs avec des points bruns ou violets. L’incubation dure environ 14 à 16 jours, assurée par la femelle. Elle est nourrie au nid par le mâle pendant cette période. Les poussins sont nidicoles et nourris par les deux parents, avec des petits insectes, des vers et des chenilles. Les jeunes quittent le nid au bout de 14 à 16 jours après la naissance. Les parents les élèvent et restent près d’eux deux semaines de plus. Parfois, la femelle les nourrit encore alors qu’elle dépose sa seconde couvée. Cette espèce peut produire une à deux couvées par an, parfois trois dans l’extrême Sud de l’habitat.
ALIMENTATION :
Le troglodyte de Bewick se nourrit principalement d’invertébrés tels que punaises, scarabées, abeilles et guêpes, chenilles, papillons et phalènes, et aussi d’araignées. Il consomme aussi quelques matières végétales pendant l’hiver.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le troglodyte de Bewick est la proie des serpents et des rapaces.
Les populations de cette espèce sont en déclin. La compétition intensive avec le troglodyte familier qui détruit les couvées et les nids des autres oiseaux joue un rôle important dans ce déclin. Les étourneaux sansonnets et les moineaux domestiques, espèces introduites, ainsi que le troglodyte de Caroline et le bruant chanteur, utilisent également le même type de nid.
Mais le déclin des populations de troglodytes de Bewick n’est pas très bien expliqué. La perte de l’habitat est habituellement la cause principale des déclins, mais dans ce cas, les changements dans l’habitat profitent plutôt à l’espèce, en ajoutant des cavités possibles pour nicher. Des épizooties locales ont aussi été mentionnées, sans grande conviction.
Il semble réellement que la raison principale du déclin soit liée à la dure compétition pour les sites de nidification et les ressources alimentaires avec les autres espèces déjà citées.
Les populations de troglodytes de Bewick sont à présent à un niveau assez bas, et peuvent encore décliner davantage. L’espèce est considérée comme en danger et menacée dans de nombreuses parties de son habitat.
Le troglodyte de Bewick fut ainsi nommé par Audubon, en hommage à Thomas Bewick (1753 – 1828), naturaliste anglais et graveur sur bois.
Ang : Bewick’s Wren
All : Buschzaunkönig
Esp : Ratona Tepetatero
Ital : Scricciolo di Bewick
Nd : Bewick-winterkoning
Sd : Snårgärdsmyg
Photos de Tom Grey
Son site :
Tom Grey's Bird Pictures
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 10 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334725
WRENS, DIPPERS AND THRASHERS by Brewer David – illustrated by Barry Kent Mackay- Yale University Press - ISBN: 0300090595
Avibase (Lepage Denis)
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)
Bird Web (Seattle Audubon Society)