Texte et photos de Nicole Bouglouan
D’après une observation sur le terrain
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Volume 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202
ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
THE COMPLETE BOOK OF BRITISH BIRDS – Written by “Royal Society for the Protection of Birds” experts - Préface de Magnus Magnusson - Michael Cady- Rob Hume Editors - ISBN: 0749509112
Sommaire Observation-reportages
Le Râle d’eau dans son environnement
(Rallus aquaticus)
Très difficile à voir, le Râle d’eau fait partie des zones humides où il marche de façon active dans l’eau peu profonde en cherchant sa nourriture autour des mares, des étangs et des marécages.
Discret mais pas timide, il avance de touffe d’herbes en touffe d’herbes, en sondant le sol grâce à son long bec et parfois, il plonge brièvement la tête sous l’eau.
Le plumage cryptique, avec le dessus noir et châtain, le dessous gris-ardoise et les flancs rayés, lui procure un bon camouflage au milieu des roseaux en se fondant dans le décor. Mais quelquefois, lorsque l’oiseau joue à cache-cache avec nous, le bec et les yeux rouges trahissent sa présence.
Vu de profil, le Râle d’eau peut sembler rondelet, mais de dos, son corps apparaît remarquablement mince. Sa silhouette effilée lui permet de pénétrer dans la végétation dense des marais où il peut se cacher s’il est dérangé. Il se faufile entre les roseaux, glisse sans même les effleurer, et peut rester invisible pendant un moment, protégé par l’ombre et l’épaisseur des plantes. Mais habituellement, après quelques minutes, il se fraie un chemin entre les tiges et continue ses recherches le long de la rive.
Le Râle d’eau se nourrit principalement d’invertébrés et de petits vertébrés aquatiques tels qu’insectes et larves, vers, mollusques, petits poissons, crustacés et asticots. On peut le voir aussi dans des endroits plus secs, mais jamais loin de l’eau. Les amphibiens et les petits rongeurs, les charognes et les matières végétales, y compris les fruits et les baies, font partie de son régime omnivore.
Cet oiseau intéressant est souvent seul. Il se déplace en marchant d’un pas déterminé dans les eaux peu profondes et les zones boueuses, grâce à ses longues pattes et surtout à ses doigts fins et allongés. Il picore à la surface, sonde le fond, entre dans la végétation et ressort. Il met la tête sous l’eau pendant quelques secondes, parfois même jusqu’en haut du dos, et capture la proie avec le bout sensible de son bec.
Comme beaucoup d’oiseaux, le Râle d’eau a une membrane nictitante translucide qui protège ses yeux dans l’eau.
Autre fait important, cet oiseau nage très bien et vite, mais plonge rarement. Il peut se nourrir tout en nageant, en picorant des insectes aquatiques à la surface.
Le Râle d’eau est étonnant par ses comportements à l’intérieur de son environnement humide. Plus souvent entendu que vu, ses cris étranges cessent dès qu’il atteint la protection du couvert végétal.
Ce type d’habitat lui procure de la nourriture et la protection nécessaire à sa reproduction et contre les prédateurs. Le Busard des roseaux représente probablement le danger le plus important pour cette espèce. Pour cette raison, quand le râle glisse furtivement dans la végétation des marais, même les têtes des roseaux restent immobiles, rendant l’oiseau introuvable.
Le Râle d’eau est l’habitant typique des espaces humides. Très dépendant de l’eau, il est adapté à ces paysages. Il est capable de nager, courir, marcher et voler à l’intérieur de ce monde aquatique pour notre plus grand plaisir quand, après une longue attente, notre patience est enfin récompensée par sa visite et une superbe observation de ses comportements.
Pendant la saison de reproduction, le Râle d’eau nidifie sur le sol au milieu de la végétation aquatique dans les roselières. Le nid est fait avec des feuilles mortes et des tiges, près de l’eau ou dans l’eau.
Au bout de trois semaines d’incubation par les deux parents, les poussins naissent et sont nidifuges. Ils sont couverts de duvet noir. Une partie de peau nue rouge est visible à l’arrière de la calotte. Le bec est blanchâtre, les yeux sont brun foncé, les pattes et les doigts sont gris-brun ou noirâtres.
Ils peuvent se nourrir eux-mêmes dès l’âge de cinq jours, et suivent les adultes tandis qu’ils marchent lentement dans l’eau peu profonde en cherchant leur nourriture le long de la végétation des marais.
Les deux parents nourrissent et élèvent les jeunes pendant 20 à 30 jours après l’éclosion. Les juvéniles sont indépendants et capables de voler vers 7-8 semaines, et peuvent se reproduire à l’âge d’un an.