Photographe :
Didier Buysse
Vision d’Oiseaux
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Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
Golden Eagle Symbolism: Soaring Insights into One of Nature’s Majestic Creatures
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Sommaire Observations - Reportages
Sa Majesté l’Aigle royal
Le soleil brillait depuis une heure environ, mais les rochers étaient encore imprégnés de la fraîcheur de la nuit et la végétation environnante brillait de milliers de perles de rosée. Une brise légère mais tenace enveloppait le paysage de son souffle glacé.
La montagne… Ses paysages abrupts, les falaises rocheuses et leurs corniches accueillantes, les vallées bordées de pentes boisées où la roche apparaissait entre chaque buisson, des cascades bruyantes entourées de brume blanche portée par le vent où le soleil s’amusait à dessiner un arc-en-ciel. Cette Nature calme et spectaculaire contrastait avec un magnifique ciel bleu qui mettait en valeur ce décor envoûtant.
C’est dans cet environnement particulier que Sa Majesté l’Aigle royal évolue.
L’Aigle royal (Aquila chrysaetos) est le plus grand rapace français avec plus de deux mètres d’envergure. Très agile et rapide, équipé de serres puissantes et d’un bec crochu, robuste et tranchant, il est un prédateur redoutable et audacieux, capable de choisir des proies de toutes tailles. Son regard fier, mis en valeur par une arcade sourcilière proéminente, est impressionnant. Son acuité visuelle est extraordinaire, estimée à huit fois supérieure à celle de l’homme. Une proie de taille moyenne peut être détectée à plus d’un kilomètre !
Il chasse principalement des mammifères comme les lièvres, les écureuils, les renards et les marmottes, mais aussi des proies plus grandes comme les jeunes mammifères de montagne, chèvres, bouquetins et cervidés. Il consomme aussi des oiseaux, surtout des cailles, des perdrix et des pigeons, bien que des espèces plus grandes comme les cygnes, les grues et les corbeaux soient aussi des proies potentielles. Tout dépend de la disponibilité des ressources alimentaires en fonction des saisons ou de l’habitat. Pendant l’hiver, lorsque ses proies favorites se font plus rares, il devient charognard et se nourrit de cadavres d’animaux. Mais il peut aussi se montrer opportuniste, et tout animal de taille convenable qu’il va rencontrer pourra être chassé.
Son vol est puissant avec des battements amples alternant avec des glissés. Quand il plane en cercles, les ailes sont légèrement relevées ou presque horizontales. En plané direct, le bras est relevé mais la main reste horizontale.
Sa vitesse en vol peut atteindre 45-50 km/h et jusqu’à 130 km/h. En piqué, ce grand rapace peut avoisiner les 320 km/h.
Ces aigles chassent souvent en couple en volant haut dans le ciel à la recherche de proies. La technique de chasse est simple : lorsque la victime est repérée, l’aigle fond sur elle en piqué et la capture par surprise, pattes tendues vers l’avant et griffes ouvertes pour agripper la proie et l’emporter plus loin. Le bec tranchant sert à déchirer les chairs.
Mais il lui arrive aussi de chasser sur le sol. L’aigle peut alors être observé en train de courir en battant des ailes continuellement.
Les aigles qui chassent en couple au moment de la reproduction ont une technique très au point, avec l’un des membres du couple qui détourne l’attention de la proie tandis que l’autre la capture et la tue.
Posé sur une crête rocheuse, l’aigle est occupé par sa proie aux longs poils roux et blancs, peut-être un renard ? Debout au-dessus de la carcasse, il ouvre ses ailes et secoue son plumage tout en cherchant le meilleur endroit où plonger son bec tranchant. Il prélève la chair, un morceau après l’autre, prend son temps…
Un groupe de vautours déjà sur place avant l’arrivée de l’aigle, observe attentivement la scène. Mais celui-ci les surveille et les tient à distance au cas où ils seraient attirés par la proie. Sa stature impressionnante et son regard fier devraient en décourager plus d’un ! Tout a l’air calme. Il secoue à nouveau ses plumes et les ébouriffe, apparaissant ainsi plus imposant. Apaisé, il reprend son repas là où il l’avait laissé.
Même à ce moment-là, l’Aigle royal reste élégant et majestueux devant ce décor montagneux inondé de soleil, les pattes dans la verdure, son regard pénétrant braqué sur l’objectif... Quel magnifique moment qui nous permet de l’observer de près et de l’admirer, sans penser à autre chose qu’à la beauté de la Nature.
L’Aigle royal est l’un des rapaces les plus connus de l’Hémisphère Nord et l’espèce d’aigle la plus répandue.
Il est présent dans toute l'Amérique du Nord et dans le nord de l'Eurasie, et il est réparti de façon dispersée en Afrique du Nord.
Il se trouve principalement en montagne à des altitudes variant entre 2000 et 5 500 mètres.
Mais l’Aigle royal fréquente une grande variété d'habitats. Il est présent depuis le niveau de la mer jusque dans les plus hautes montagnes et à toutes les altitudes intermédiaires. Souvent observé dans des habitats de prairies ouvertes, de déserts, de zones alpines ou de steppes arbustives en fonction de la distribution, il est aussi présent dans de nombreux types de paysages forestiers.
Il fréquente les zones rocheuses avec des espaces découverts qui facilitent la chasse. Il est sédentaire et territorial. Il défend son territoire, car les zones de nourrissage et de chasse sont occupées toute l’année.
L’espèce est monogame et les liens du couple peuvent durer toute la vie jusqu’à la disparition de l’un d’entre eux.
Les parades ont lieu en hiver et sont spectaculaires comme chez la plupart des rapaces. Le nid ou aire, se trouve souvent sur une corniche rocheuse en haut d’une falaise, mais aussi dans un arbre, sur un immeuble ou d’autres constructions humaines. Le site de nidification requiert des endroits paisibles avec des parois rocheuses ou des grands arbres, et des points élevés sur les rochers ou les arbres pour se poser et repartir. Le même nid ou l’un des nids est utilisé année après année. Chaque couple en a plusieurs en général, 3 ou 4, parfois plus, jusqu’à 10 ou 12. C’est une structure énorme, jusqu’à 2 mètres ou plus de largeur et de profondeur, car les adultes ajoutent des matériaux chaque année.
La femelle dépose en général deux œufs à trois jours d’intervalle. L’incubation dure 41 à 45 jours, assurée principalement par la femelle, bien que le mâle participe à l’incubation pour des périodes plus ou moins longues.
Les poussins naissent à trois jours d’intervalle et sont couverts de duvet blanc. Le plus jeune meurt souvent, victime des attaques répétées de l’aîné. Le jeune restant est nourri par ses deux parents, et deux à trois mois plus tard, il quitte le nid mais il dépendra encore des adultes pour la nourriture pendant quelques mois.
Malgré quelques problèmes causés par la présence humaine, l’Aigle royal n’est pas globalement menacé actuellement.
Des empoisonnements au plomb dus à la consommation de cadavres d’animaux nuisibles, des collisions avec des véhicules ou des éoliennes, et des électrocutions sur des poteaux électriques sont des problèmes habituels. Il faut y ajouter l’urbanisation et l’expansion de l’agriculture qui modifient les habitats, les zones de nourrissage et les sites de nidification.
L’Aigle royal est actuellement considéré comme étant de Préoccupation Mineure.
L’Aigle royal est le symbole de la force, de l’organisation et de la liberté.
Il est également associé au courage, à l’autorité et à la protection spirituelle.
Sa facilité à planer haut dans le ciel symbolise la liberté et l’indépendance.
Il est souvent considéré comme un guide spirituel. Sa perception aiguë apporte sagesse et conseils et aide à continuer son chemin avec confiance.
L’Aigle royal symbolise tous ces aspects dans différentes cultures, notamment les traditions amérindiennes, la mythologie nordique et les croyances grecques antiques.
La symbolique de cet aigle magnifique fait de ce rapace un mythe vivant présent dans la Nature. L’homme peut l’observer et l’étudier, ou tout simplement l’admirer.
