Deux fiches dans cette famille:
Chionis blanc – Chionis alba – Snowy Sheathbill
Petit Chionis – Chionis minor - Black-faced Sheathbill
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Eduardo Andrés Jordan
MIS AVES – AVES DE ARGENTINA
Otto Plantema
Trips around the world
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
BirdLife International (BirdLife International)
Department of Sustainability, Environment, Water, Population and Communities
Welcome to the UVic Seabird & Murrelet Research Group
Australian Antarctic Division: Leading Australia's Antarctic Program
Wikipedia, the free encyclopaedia
FAMILLE DES CHIONIDES
Chionis
Les chionis sont les seuls oiseaux qui se reproduisent uniquement en Antarctique et dans les régions subantarctiques. Cet environnement où les oiseaux marins dominent a développé des comportements de prédateur et de charognard chez ces espèces devenues terrestres. Ils dépendent des colonies d’oiseaux marins et de manchots pour se nourrir, et sont souvent présents autour des carcasses, à côté des pétrels et des labbes.
La famille des Chionidés comprend deux espèces du genre « Chionis ». Elles ont des apparences légèrement différentes et leurs distributions respectives ne se chevauchent pas. Cependant, leurs comportements sont très similaires.
Le Chionis blanc (Chionis alba) se reproduit sur la Péninsule Antarctique et les iles subantarctiques de l'arc des Antilles australes. En hiver, de nombreux oiseaux migrent vers la Patagonie, la Terre de Feu et les Iles Malouines.
Le Petit Chionis (Chionis minor) réside toute l’année sur quatre groupes d’iles très éloignés les uns des autres, près de la zone frontale polaire Antarctique dans le sud de l’Océan Indien. Cette espèce a quatre sous-espèces en fonction de chaque groupe d’iles.
Ces oiseaux robustes ont des pattes et des doigts puissants, bien adaptés à leur vie terrestre. Comme leurs doigts ne sont pas palmés, ils ne sont pas du tout faits pour la vie aquatique. Sur le sol, ils ont une démarche semblable à celle des poules domestiques, mais ils sont capables de courir vite.
Le plumage blanc comprend une sous-couche épaisse de duvet gris. Sur la tête, le fourreau corné du bec est très caractéristique, ainsi que les caroncules de la face. Ce sont ces attributs qui font la différence entre les deux espèces. Le Chionis blanc le fourreau du bec verdâtre et les caroncules roses, alors que chez le Petit Chionis, ces marques sont noires.
Les adultes ont des éperons carpiens noirs émoussés, parfois utilisés au cours de disputes rares et brèves entre rivaux. Le bec fort sert à déchirer la chair, à donner des coups de bec dans les œufs des manchots, à sonder les tas d’algues pour atteindre les invertébrés, et d’une manière générale, à se nourrir de tout ce qui se présente.
Les deux sexes ont une apparence identique, mais le mâle est habituellement plus grand et plus lourd que la femelle, avec des ornements faciaux plus importants. La mue a lieu après la reproduction et se prolonge jusqu’à 70 jours pour le remplacement des rémiges primaires.
Les chionis ont un vol puissant et direct, avec des battements continus et des glissés occasionnels. Le Chionis blanc a des possibilités de vol considérables, lui permettant de migrer sur des centaines de kilomètres au-dessus de la mer sans jamais se poser sur l’eau.
Les Chionis fréquentent les régions côtières des zones subantarctiques. Leurs aires de reproduction sont souvent proches des colonies de manchots et de gorfous, et peuvent même en englober une partie. Leur cycle de reproduction est étroitement associé à celui des manchots qui leur procurent de la nourriture pendant la nidification, ainsi qu’une forme de protection contre les prédateurs.
Ils se nourrissent le long de la ligne des marées sur les plages de sable ou de rochers où ils trouvent des invertébrés dans les tas d’algues pourrissantes. Ils peuvent parcourir environ un kilomètre vers l’intérieur des terres pour se nourrir dans les prairies, les herbages et les tourbières où ils trouvent des insectes terrestres et des vers.
Ils se nourrissent souvent au milieu des mammifères marins dont ils consomment les déjections, le placenta, le sang et le lait. Dans les colonies de manchots, ils capturent les poussins et prennent les œufs, mais dérobent aussi la nourriture aux adultes qui alimentent leur progéniture. Ce sont des chasseurs opportunistes qui profitent de n’importe quelle source de nourriture trouvée sur le sol ou volée aux autres oiseaux marins.
Les Chionis défendent vigoureusement leur territoire. Les parades nuptiales comme la cérémonie des courbettes sont observées. Les deux partenaires bougent chacun leur tête de haut en bas en émettant des séries de « kek, kek, kek, kek…»
Ces parades sont également utilisées en guise de réponse aux intrus ou aux dérangements. Les disputes entre voisins sont rares, entrainant des comportements rituels mais qui finissent en douceur. Cependant, des bagarres peuvent entrainer des coups et des accrochages avec le bec, tout en battant vigoureusement des ailes en exposant les éperons carpiens. Les opposants se font face en posture dressée, avec les ailes légèrement ouvertes. Mais ces « combats » durent à peine quelques secondes.
Pendant la saison de reproduction, les chionis établissent le territoire en criant. Le nid est habituellement caché dans une crevasse ou une petite cavité, ou même dans un ancien terrier abandonné par des pétrels. Il est normalement situé à l’intérieur de la zone de nourrissage. C’est une coupe placée au sommet d’un tas d’algues, herbes, plumes et débris divers, malodorants et désordonnés. La femelle dépose 2-3 œufs et les deux parents incubent pendant 28 à 32 jours. Les poussins nidicoles sont couverts de duvet brun. Les parents les nourrissent bec à bec et non par régurgitation. Les jeunes quittent le nid 50-60 jours après la naissance.
Les principaux prédateurs des poussins sont les labbes. Les adultes les chassent en les poursuivant et en criant fortement.
Les Chionis sont largement répandus et les populations semblent stables. En dépit de quelques déclins dus aux espèces introduites comme les chats, ces oiseaux ne sont pas spécialement affectés par la présence humaine, et peuvent même bénéficier de nouvelles sources de nourriture dans les ports et près des habitations.
Le Chionis blanc et le Petit Chionis ne sont pas menacés actuellement.