Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Patrick Ingremeau
TAMANDUA
Simon Tan
PBase Bird galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 12 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8496553423
KNOW YOUR NEW ZEALAND BIRDS by Lynnette Moon - New Holland Publishers – ISBN: 1869660897
BirdLife International (BirdLife International)
New Zealand bird status between 2008 and 2012
Te Ara – The Encyclopedia of New Zealand
Sci-News.com - Ornithologists Describe New Songbird Family from New Zealand
FAMILLE DES MOHOUIDES
Mohouas de Nouvelle Zélande
La toute nouvelle famille des Mohouidés comprend seulement trois espèces de Nouvelle Zélande. Ces oiseaux ont en commun un trait morphologique particulier : ils ont des pattes longues et des doigts robustes, bien adaptés à leur façon acrobatique de chercher leur nourriture. Ce sont des oiseaux forestiers et arboricoles, vivant dans les hautes forêts indigènes et autres plantations exotiques.
La déforestation et les prédateurs introduits sont les principales menaces qui pèsent sur ces espèces. Leur distribution est aujourd’hui réduite, entrainant le déclin des populations de chacune d’elles. La réintroduction d’oiseaux provenant de populations naturelles sur des iles voisines a permis d’augmenter légèrement les nombres. Des mesures de conservation et le contrôle des prédateurs sont en cours, et aujourd’hui, seul le Mohoua à tête jaune est en danger d’Extinction.
Leurs plumages sont très différents, allant du Mohoua à tête blanche dans sa livrée blanchâtre et brune, au Mohoua à tête jaune avec la tête jaune vif et le corps brun-olive, en passant par le Mohoua pipipi brun roussâtre et plus cryptique. Les deux sexes sont presque semblables et le juvénile est plus terne.
Le Mohoua à tête blanche se trouve dans certaines parties de l’Ile du Nord, et a été réintroduit sur les iles au large. Cependant, deux populations naturelles sont toujours présentes sur l’Ile du Nord. Il est assez commun dans son habitat composé de forêts indigènes, d’arbustes et de broussailles.
Le Mohoua à tête jaune se trouve sur l’Ile du sud où il fréquente les forêts de hêtres. Comme le précédent, il a été réintroduit sur plusieurs iles dans le sud de la Nouvelle Zélande. Il fréquente les grandes parcelles plantées de hêtres avec des sous-bois ouverts. Cette espèce est en Danger d’Extinction.
Le Mohoua pipipi se trouve aussi sur l’Ile du Sud et sur l’Ile Stewart, ainsi que sur quelques iles voisines. Comme les deux autres, il fréquente les hautes forêts de hêtres et les plantations de pins.
Cet habitat forestier leur procure de la nourriture, des abris et des sites de nidification. Ils se nourrissent dans la canopée de la forêt, glanant des invertébrés sur les feuilles et les branches, soulevant des morceaux d’écorce pour atteindre les insectes qui s’y cachent, et évoluant suspendus la tête en bas tout en cherchant des proies. Ils utilisent leur queue comme support supplémentaire.
En dehors de la saison de reproduction, le Mohoua à tête blanche et le Mohoua pipipi forment des petits groupes de 3/12 individus, alors que le Mohoua à tête jaune forme des bandes plus importantes de 3 à 40 oiseaux, mais les nombres varient et tous se joignent à des groupes d’espèces mélangées. Ils se nourrissent à tous les niveaux de la forêt mais rarement sur le sol. De nombreux invertébrés tels qu’insectes, chenilles, phalènes et araignées sont inclus dans leur régime. En automne, ils consomment parfois des fruits.
Les Mohouidés sont monogames, mais en dehors du Mohoua pipipi, les deux autres peuvent avoir un ou plusieurs aides, en général des jeunes de l’année précédente. Les parades nuptiales comprennent quelques poursuites entre les deux partenaires, des postures et des déplacements avec les ailes ouvertes et vibrantes et la queue déployée en éventail. Des offrandes de nourriture sont également rapportées.
Ils sont territoriaux pendant la période de reproduction, et quelques disputes ou même des combats accompagnés de cris et de chants peuvent se produire entre voisins. Le Mohoua à tête jaune a tendance à harceler ses prédateurs.
Des bavardages, des cris métalliques, des trilles mélodieux et des cris de contact courts sont habituellement émis par ces espèces. Des duos entre les deux partenaires font aussi partie du répertoire.
Les mohouas sont sédentaires et n’effectuent que quelques déplacements altitudinaux pour atteindre les zones plus basses en hiver.
Ils sont très agiles lorsqu’ils se nourrissent dans les arbres, mais ils rechignent à s’envoler.
La saison de reproduction a lieu entre septembre-octobre et janvier-février. La femelle construit le nid, une structure en forme de coupe faite avec des matières végétales, herbes, écorce, mousse, radicelles, soudées par de la toile d’araignée. La coupe est tapissée de matériaux doux comme l’herbe, la laine ou les plumes. En revanche, le Mohoua à tête jaune construit le nid dans la cavité d’un arbre, alors que les deux autres espèces l’installent dans la fourche d’un arbre, dans le feuillage de la canopée ou dans un arbuste.
La femelle dépose en général 2-4 œufs et incube seule pendant 18-20 jours. Lorsque des aides sont présents, ils assistent le couple et nourrissent les jeunes qui s’envolent du nid au bout de 20 jours. Ils dépendent encore des parents et des aides pendant quelques semaines de plus pour la nourriture. Deux couvées sont habituellement produites.
Les nids de ces trois espèces sont régulièrement parasités par le Coucou de Nouvelle Zélande (Eudynamys taitensis). Malheureusement, le poussin du coucou éjecte les œufs ou les poussins des hôtes pour finalement être élevé seul par ses parents adoptifs.
Les trois espèces sont vulnérables à la prédation par les rats et les hermines, et l’éclaircissage des forêts a réduit leur habitat. Ils sont inégalement répartis dans leur distribution et les iles au large où des réintroductions ont été réalisées avec succès, permettant ainsi l’augmentation des nombres.
Actuellement, plusieurs iles sont débarrassées des prédateurs et les petites populations augmentent lentement. Elles sont établies dans des réserves protégées où le contrôle des rats et des hermines est géré.
Le Mohoua à tête blanche et le Mohoua pipipi ne sont pas menacés. En revanche, le Mohoua à tête jaune est en Danger d’Extinction.
Les Mohouidés comprennent uniquement des oiseaux endémiques de Nouvelle Zélande. Cette nouvelle famille met en valeur le niveau de la biodiversité de la Nouvelle Zélande avec un haut niveau d’endémisme.