Texte de Nicole Bouglouan
Photographes:
Ian McHenry
My New Zealand Birds
Dianne Mason,
Alastair Morrison,
Don Merton,
Avec l’aimable participation du Department of Conservation Te Papa Atawhai, 2014
Department of Conservation
Sources:
PARROTS OF THE WORLD – An Identification Guide – by Joseph M. Forshaw – Princeton University Press – ISBN 0691092516
KNOW YOUR NEW ZEALAND BIRDS by Lynnette Moon - New Holland Publishers – ISBN: 1869660897
BirdLife International (BirdLife International)
CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)
Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)
FAMILLE DES STRIGOPIDES
Perroquets de Nouvelle Zélande
Nestor Kéa, Nestor superbe et Strigops Kakapo
La famille des Strigopidés comprend trois espèces endémiques de Nouvelle Zélande classées en deux genres, « nestor » et « strigops ».
Ces perroquets ont une apparence unique et leurs comportements sont souvent différents des autres Psittaciformes. Contrairement aux autres espèces de perroquets, les liens du couple sont courts et non pour la vie. Le Nestor Kéa est polygame et chaque mâle peut avoir jusqu’à 4 partenaires alors que le Strigops kakapo ne crée pas de liens dans le couple et parade dans une arène ou lek.
Les trois espèces sont confinées à la Nouvelle Zélande et plusieurs iles au large. Ils étaient autrefois largement répandus, mais leurs populations ont été affectées par l’introduction de mammifères prédateurs, la chasse, la perte de l’habitat et le commerce illégal, ce dernier surtout pour le Nestor Kéa. Le Strigops kakapo a été proche de l’extinction à cause des chats, des rats et des hermines.
Ces espèces vivent aujourd’hui dans des espaces protégés, des réserves ou des parcs nationaux, ainsi que des iles débarrassées des prédateurs. Leurs petites populations semblent à présent plus stables ou en augmentation lente, mais leur distribution géographique est restreinte et les nombres sont encore bas.
Ces oiseaux sont protégés par plusieurs mesures de conservation, et les efforts du Department of Conservation permettent quelque espoir pour une lente progression des nombres d’oiseaux.
Le Nestor Kéa, le Nestor superbe et le Strigops kakapo sont des oiseaux étonnants. Ils font partie de la Nouvelle Zélande, leur pays natal.
Le Nestor Kéa et le Nestor superbe sont de grands perroquets trapus, avec un bec puissant et bien crochu.
Le Nestor Kéa a le plumage vert olive avec le croupion et le dessous des ailes orange vif. La queue est large et carrée. La femelle a le bec plus court et chez le juvénile, le cercle oculaire et la cire sont jaunes et non gris.
Le Nestor superbe a le plumage brun et rouge avec la calotte blanchâtre. Cependant, la sous-espèce N.m. septentrionalis est plus terne avec la calotte gris pâle. Le bec est massif avec la mandibule supérieure allongée. La femelle a la face plus brune et le bec plus court. Le juvénile a un cercle oculaire plus clair.
Le Strigops kakapo est le plus grand de tous. Ses ailes larges et arrondies sont rudimentaires car l’oiseau ne vole pas. Le plumage est vert mousse tacheté de brunâtre et de jaune, mais les parties inférieures sont plus jaunâtres. Il a la face aplatie des chouettes et des hiboux, avec un disque facial bien net et des plumes sétiformes autour de la base du bec. La femelle est plus petite que le mâle, et le juvénile ressemble aux adultes, bien qu’il ait la face et le dessous plutôt brunâtre clair. Ce sont des oiseaux nocturnes.
Le Nestor Kéa et le Nestor superbe se nourrissent de fruits, nectar, insectes et leurs larves, mais le Nestor Kéa est bien connu pour son habitude à « faire les poubelles » ! Le Strigops kakapo est végétarien et se nourrit exclusivement d’une grande variété de matières végétales.
Ils se nourrissent au sol et dans les arbres, souvent en groupes. Le Strigops kakapo est néanmoins plus solitaire. Cet oiseau terrestre escalade les branches et les arbres d’où il peut glisser brièvement jusqu’au sol. Contrairement au Strigops kakapo, les perroquets du genre « nestor » volent très bien. Le dessous des ailes vivement coloré est très évident en vol.
Ils fréquentent les forêts épaisses, souvent en altitude comme le Nestor Kéa qui peut être vu depuis les vallées les plus basses jusqu’aux montagnes abruptes. Cette espèce est présente dans les montagnes de l’Ile du Sud.
Le Nestor superbe se trouve dans les forêts plantées d’arbres matures, entre 450 et 1000 mètres d’altitude. Les deux sous- espèces se partagent la distribution néo-zélandaise, y compris les plus grandes iles au large des côtes.
Le Strigops kakapo vit aujourd’hui dans des iles forestières, mais autrefois, il fréquentait les forêts de Podocarpes dans les plaines et les forêts de hêtres (Nothofagus) en altitude, ainsi que les broussailles subalpines en Nouvelle Zélande. Aujourd’hui, l’espèce survit sur quelques iles débarrassées des prédateurs.
N.m. septentrionalis
Les Strigopidés peuvent être bruyants comme tous les Psittaciformes.
Le Nestor Kéa émet des « keee-aah » sonores en vol, tout en planant haut dans les airs. Sur le sol, ils communiquent par des sons doux et des sifflements.
Le Nestor superbe crie aussi en vol, émettant des « kraa-aa » rauques et discordants, ainsi que d’autres sons comprenant des notes aigües et basses alternées.
Le Strigops kakapo a une voix unique. Le mâle produit des sons résonnants qui portent loin tout en paradant dans l’arène. Il baisse la tête et gonfle les sacs à airs de sa cage thoracique afin de produire des grognements descendants qui mènent à ces cris résonnants et sonores. D’autres sons étranges peuvent aussi être émis par l’oiseau.
Leurs comportements nuptiaux diffèrent les uns des autres. Le Nestor Kéa est polygame. Les mâles se battent pour la domination et la hiérarchie. Cependant, cette hiérarchie n’est pas linéaire. Un adulte mâle peut dominer un subadulte mâle, mais un juvénile mâle peut aussi dominer un adulte mâle. Ils nidifient sous des rochers ou des souches d’arbres, ou dans des cavités parmi les éboulis ou entre les racines d’un arbre. La femelle dépose 2-4 œufs dans le nid fait avec des rameaux de bois, des herbes et de la mousse, entre Juillet et janvier. Les deux parents élèvent les jeunes.
Juvénile à gauche
Le Nestor superbe effectue quelques parades qui mettent les couleurs vives du dessous des ailes en valeur. Cette espèce nidifie dans une cavité dans un arbre mature, tapissée de poussière de bois. Les 3-4 œufs sont pondus entre septembre et mars. Le mâle nourrit la femelle pendant l’incubation, et ensuite, les deux adultes élèvent les jeunes.
Le Strigops kakapo a un comportement nuptial unique. Il utilise une arène ou lek. Il creuse des dépressions peu profondes dans la terre, (il peut en posséder jusqu’à dix), d’où il attire les femelles grâce à ses cris résonnants et profonds. La femelle entre dans une arène et choisit un mâle. Cependant, aucun lien n’est établi entre les deux partenaires. Le mâle ne prend pas part aux tâches liées à la reproduction. La femelle gratte le sol pour former une légère dépression protégée par une souche ou une touffe de hautes herbes. Elle dépose 2-3 œufs et élève ses poussins seule entre novembre et février.
Les Strigopidés se déplacent en fonction des ressources de nourriture, mais ils sont sédentaires dans leur distribution. Le Strigops kakapo peut parcourir plusieurs kilomètres en marchant chaque nuit. Le Nestor Kéa et le Nestor superbe effectuent parfois des déplacements altitudinaux après la reproduction. Les juvéniles peuvent errer aux alentours après la nidification.
Les trois espèces ont des populations peu importantes, à cause des mammifères prédateurs introduits comme les chats, les rats et les hermines. L’éclaircissage des forêts et la dégradation de l’habitat affectent ces oiseaux qui vivent en forêt et dans la végétation dense, tout comme la chasse et parfois le commerce illégal dans le passé. De plus, ils vivent dans une distribution restreinte.
Les populations du Nestor Kéa sont estimées à environ 3300 oiseaux matures et en déclin. L’espèce est classée comme étant Vulnérable.
Le Nestor superbe a une population estimée à 1500/7000 individus. L’espèce est considérée comme étant en Danger d’Extinction.
Le Strigops kakapo a une très petite population avec 126 individus pour 78 adultes nicheurs. L’espèce est en Danger Critique d’Extinction.
Plusieurs mesures de conservation gérées par le Department of Conservation ont permis quelques lentes augmentations des nombres. Les oiseaux ont été déplacés et introduits sur des iles débarrassées des prédateurs où ils peuvent se reproduire en sécurité. De la même manière, les forêts restantes sont aujourd’hui protégées, et les iles où les oiseaux sont désormais installés sont plantées d’arbres.
Bonne chance pour le futur !