Texte de Nicole Bouglouan
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Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334202
SHOREBIRDS by Peter Hayman, John Marchant and Tony Prater – Christopher Helm – 1986 – ISBN: 0747014035
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
BIRDS OF PERU by Thomas S. Schulenberg, Douglas F. Stotz, Daniel F. Lane, John P. O’Neill, Theodore A. Parker III – Princeton University Press 2007– ISBN: 978-0-691-13023-1
CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)
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FAMILLE DES THINOCORIDES
Attagis et Thinocores
La famille des Thinocoridés dans l’ordre des Charadriiformes comprend deux genres (Attagis et Thinocorus) et quatre espèces endémiques du Néotropique, présentes dans les régions des Andes et de Patagonie en Amérique du Sud.
Les attagis et les thinocores sont très différents de la plupart des Charadriiformes, aussi bien par leur apparence globale que par leur forme. Quelques critères aberrants comme le jabot, le gésier et le long caecum, sont probablement le résultat de leur régime végétarien.
Les attagis et les thinocores ressemblent beaucoup aux cailles ou aux tétras, mais ils ont des ailes longues et pointues, et une longue queue cunéiforme. La tête est petite avec un bec court et épais. Les pattes jaunes sont plutôt courtes mais les doigts sont longs, avec l’orteil central assez long, parfois même plus long que le tarse lui-même.
Les quatre espèces ont les parties supérieures et la poitrine de couleur cryptique et sont tachetées, mouchetées et festonnées de noir, brun, roux, chamois et blanchâtre. Les parties inférieures sont généralement blanches sauf chez l’Attagis de Gay qui est plutôt roux en dessous.
Ces caractères morphologiques particuliers témoignent des habitudes plutôt terrestres de ces oiseaux qui se nourrissent, dorment et nidifient sur le sol. Mais ils volent aussi très bien.
Les deux espèces du genre Thinocorus, et plus particulièrement les mâles, ont la face, le cou et la poitrine gris, avec le menton et la gorge blanche. Cette zone est bordée de noir chez le Thinocore de Patagonie.
Les femelles ressemblent aux mâles, sauf celles du genre Thinocorus qui ont la tête, le cou et la poitrine de couleur cryptique au lieu de gris.
Les juvéniles ressemblent aux adultes mais les parties supérieures ont souvent des motifs plus marqués qui peuvent les faire paraître plus sombres.
Femelle
Les attagis et les thinocores occupent quelques-uns des habitats les plus inhospitaliers de leur distribution. Ils fréquentent les herbages, le semi-désert et les zones alpines en Patagonie, dans les Andes et le long de la côte Péruvienne.
Ils peuvent se reproduire à haute altitude, mais en dehors de cette période, ils se déplacent généralement vers des zones moins élevées, en particulier lors des hivers rudes ou à cause d’importantes chutes de neige.
Leur régime comprend souvent des bourgeons et les extrémités des feuilles des herbes et des succulentes, ainsi que des petites feuilles vertes. Ils se nourrissent en marchant lentement et en effectuant des mouvements rapides pour saisir l’objet de leur convoitise. Ils mordillent des petits morceaux de plantes avant de les avaler. Ils cherchent aussi dans les zones où la végétation est basse, avec des succulentes et des plantes en coussin. Face à des plantes plus hautes, l’oiseau s’étire pour mordiller l’extrémité des herbes ou des arbustes bas.
Les feuilles des succulentes leur fournissent sans doute assez d’eau car ces oiseaux n’ont pas été observés en train de boire dans la nature. En revanche, ils le font en captivité.
Les Thinocoridés sont des espèces méconnues. Si l’oiseau est dérangé ou surpris, il s’immobilise et s’accroupit au ras du sol où leur plumage cryptique les rend invisibles. Mais il peut aussi s’éloigner en marchant la tête haute et avec des mouvements nerveux. Lorsqu’il s’envole brusquement, il le fait en zigzaguant, mais il redescend vite sur le sol.
Ils se reposent et dorment sur le sol dans une dépression peu profonde, souvent en couples ou en petits groupes. Des petites troupes sont observées en dehors de la saison de reproduction en train de se nourrir ensemble dans la végétation basse autour des lacs qui s’assèchent.
Les mâles territoriaux restent habituellement près de leurs postes d’observation. S’ils entendent le chant d’un autre mâle, ils regagnent aussitôt leur perchoir pour lui répondre.
Ils chantent surtout la nuit. Au début de la saison de reproduction, les mâles effectuent des parades aériennes accompagnées de chants pendant la nuit. En revanche, ils ont tendance à rester calme pendant la journée, mais lorsqu’ils chantent, ils le font depuis un rocher, un buisson épais ou une clôture. Ils chantent aussi tout en décrivant des cercles en vol, mais ces vols chantés sont surtout effectués de nuit.
Le chant diffère légèrement d’une espèce à l’autre, allant du roucoulement doux du Thinocore d’Orbigny en passant par le chant variable et moins mélodieux du Thinocore de Patagonie aux notes râpeuses de l’Attagis de Gay et aux cris excités émis par l’Attagis de Magellan pendant le vol.
Les comportements nuptiaux sont peu connus. Les Thinocoridés sont probablement territoriaux et monogames. Les mâles se poursuivent souvent et des disputes peuvent se produire. Ces oiseaux sont généralement vus en couples ou en petits groupes pendant l’année, probablement des groupes familiaux.
Couple
La saison de reproduction peut varier selon la distribution, et des adaptations pourraient se faire en fonction des oscillations climatiques provoquées par El Niño, entraînant des modifications de la végétation et donc des habitudes alimentaires.
Les attagis et les thinocores nidifient sur le sol, dans une simple dépression peu profonde tapissée de mousse et de débris végétaux. Le nid est souvent situé près d’une pierre, d’une touffe d’herbes ou d’un épais arbuste nain.
Femelle
Les femelles déposent généralement trois ou quatre œufs de couleur cryptique, rose ou blanc verdâtre, ou encore olive jaunâtre ou olive chamoisé avec des marques plus sombres, mais les couleurs varient un peu selon les espèces. L’incubation est souvent assurée par la femelle, tandis que le mâle reste posé à proximité du nid et surveille les alentours. S’il se sent menacé, il émet un cri d’alarme et s’éloigne en courant accompagné de la femelle. Cependant, avant de quitter les lieux, la femelle couvre les œufs avec des débris de plantes qu’elle amasse rapidement avec les pattes.
Si la femelle se trouve subitement menacée, elle peut aussi effectuer des parades de distraction comme la plus classique, celle de « l’aile cassée » ou encore en voletant au ras du sol.
L’incubation dure en général environ 26 jours, mais d’autres études seront nécessaires pour bien comprendre le processus. Les poussins sont très précoces et nidifuges. Ils quittent le nid dès que leur duvet est sec après l’éclosion, et les parents les emmènent loin du site du nid. Ils sont capables de se nourrir seuls et peuvent voler au bout de sept semaines.
En fonction de la distribution, les Thinocoridés peuvent effectuer quelques déplacements après la reproduction. Certains d’entre eux quittent leurs habitats inhospitaliers dès la première chute de neige et gagnent les plaines plus basses pendant ces périodes. On note quelques observations du Thinocore de Patagonie et de l’Attagis de Magellan aux Iles Malouines.
L’Attagis de Gay semble être présent près des glaciers en toutes saisons, mais en couples pendant la saison des pluies et en groupes au moment de la saison sèche. Dans la puna en Bolivie et au Pérou, le Thinocore d’Orbigny est souvent présent dans les zones à basse altitude pendant la saison sèche, tandis que pendant les pluies, il est surtout visible sur les hautes collines où poussent des plantes en coussin et de la végétation basse mais épaisse, et parfois jusqu’à 5000 mètres d’altitude.
Ces espèces vivent en général dans des habitats inhospitaliers qui les protègent des dérangements et des prédateurs naturels.
Les populations n’ont pas été estimées mais ces oiseaux sont généralement communs dans leurs habitats. Les effectifs semblent être stables, grâce aux zones isolées qui les abritent.
Les quatre espèces ne sont pas globalement menacées pour le moment, et classées comme étant de préoccupation mineure.