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Fr: Grive litorne
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Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 10 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334725

THRUSHES by Peter Clement and Ren Hathway – HELM - ISBN: 0713639407

THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601

THE COMPLETE BOOK OF BRITISH BIRDS – Written by “Royal Society for the Protection of Birds” experts - Préface de Magnus Magnusson - Michael Cady- Rob Hume Editors - ISBN: 0749509112  

Avibase (Denis Lepage)

BirdLife International

HBW Alive

NEST DEFENCE STRATEGIES IN FIELDFARES by Olav Hogstad

British Garden Birds

Birds of Britain - The Web Magazine for Birdwatchers

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

Pájaros de España (JL Beamonte)

Birds Home - Watching Birds

 

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Grive litorne
Turdus pilaris

Ordre des Passériformes – Famille des Turdidés

INTRODUCTION :
La Grive litorne est une espèce forestière pendant la reproduction, alors qu’elle fréquente plutôt les zones découvertes en hiver. Cet oiseau de la famille des Turdidés présente une belle combinaison de gris sur la tête et le croupion, et de brun roux sur le dos, des couleurs très cryptiques qui se fondent dans l’environnement.

La Grive litorne forme souvent des troupes importantes ou des groupes lâches même au moment de la reproduction, période pendant laquelle elles se montrent très bruyantes. Cependant, le chant n’a pas les notes claires et flûtées du chant du Merle noir.

L’espèce est migratrice. Elle se reproduit depuis l’Islande jusqu’au nord-ouest de la Chine, et hiverne dans le sud de l’Europe et le sud-ouest de l’Asie. Elle est monotypique et sa population est stable pour le moment.  

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 24-28 cm
Envergure : 39-42 cm
Poids : 80-140 gr

La Grive litorne adulte a le manteau, le dos et les scapulaires châtains, avec quelques plumes aux liserés plus pâles. Le croupion et les couvertures sus-caudales sont gris. La queue est sombre, noire ou noir brunâtre. Les rémiges sont noires avec des liserés clairs.
Sur les parties inférieures blanches, la poitrine est teintée d’orange chamoisé et très nettement striée de noir, tandis que les flancs sont teintés de chamois avec des taches noires. En dessous des ailes, les couvertures sont blanches.

La tête est gris-bleuâtre du front à la nuque, et finement striée de noir. Les lores, les joues, la zone malaire et les taches du    cou sont noirâtres. On note la présence d’un sourcil blanc. Le menton est blanchâtre, légèrement teinté d’orange chamoisé et finement strié de noir, en particulier sur le bas et les côtés de la gorge.
Le bec est jaune avec l’extrémité noire. Les yeux sont brun foncé entourés d’un étroit cercle oculaire blanc formé de plumes courtes. Les pattes et les doigts sont brun noirâtre.

La femelle ressemble au mâle avec juste quelques légères différences. Elle a moins de stries sur le cou, les zones colorées de châtain sont plus ternes et la queue est plutôt olive brunâtre sombre. En dessous, les dessins des flancs sont moins nets. Le bec est d’un jaune plus terne.

Le juvénile ressemble à l’adulte mais il a les parties supérieures d’un gris brunâtre plus uniforme, avec des stries chamoisées sur les scapulaires. En dessous, les dessins sont plus marqués et plus foncés que chez les adultes, avec des taches et non des stries, ou des chevrons.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :  
La Grive litorne se reproduit en Islande, dans le nord et le centre de l’Europe, vers l’est jusqu’au centre de la Sibérie, et dans le nord-ouest de la Chine (Tien Shan).  
En dehors de la reproduction, elle se trouve dans l’ouest et le sud de l’Europe, en Afrique du Nord et dans le sud-ouest de l’Asie.

HABITAT :  
La Grive litorne se reproduit dans la forêt boréale plantée de pins (Pinus) et de bouleaux (Betula), dans les zones arbustives, les clairières, les parcs et les grands jardins, et localement dans la toundra ouverte. Elle utilise habituellement des arbres pour dormir et nidifier.
En dehors de la saison de reproduction, elle fréquente les zones agricoles dégagées avec quelques arbres et des haies, mais elle est également visible dans les herbages permanents où elle se nourrit, dans les champs de céréales d’hiver, les chaumes ou sur les sols nus.  
Des petits nombres peuvent se trouver au-delà de la limite des derniers arbres dans les landes alpines et la toundra arbustive. Le site de nidification connu pour être le plus élevé était à 1300 mètres d’altitude dans l’est des Alpes en Europe.
Les Grives litornes dorment en groupes dans les arbres, les broussailles, les roseaux et les haies, souvent en compagnie d’autres Turdidés.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO   
La Grive litorne en vol émet un bavardage doux et des gloussements « chuck-chuck-chuck… chack-chack-chack » alternant avec des sifflements et des piaillements. On peut également entendre un « seeh » ou « tsree » ténu. Le cri d’alarme est un « chetchetchetje » aigu ou un « trt-trt-trrrt-trrt » haut-perché qui augmente en volume. Ce cri est dirigé vers l’intrus.  

Le chant est un gazouillis faible, grinçant et peu mélodieux, alternant avec des gloussements et des phrases sifflées. Il commence souvent par des « chack » suivis de gazouillis, ou bien c’est une série lente « took-took-tchree-cherri-weeoo » alternant avec des « chack ».    
Le chant est émis depuis un arbre ou en vol. Aux dortoirs, les oiseaux émettent en chœur un chant bas et plus doux. Le vol chanté fait partie des parades nuptiales. Pendant la saison de reproduction, le plein chant est émis seulement le matin et le soir. 

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Grive litorne se nourrit en petits groupes ou en grandes troupes dans des zones ouvertes. Elle sonde la terre meuble avec le bec, creuse dans les fruits mûrs et dans la végétation.
Son régime comprend des insectes tels que fourmis, coléoptères, punaises, grillons, mouches, larves de phalènes… Elle capture aussi des araignées, des vers de terre et des escargots.
Les matières végétales comprennent les fruits et les graines des aulnes, les pommes tombées sur le sol, les baies de plusieurs espèces de plantes et du grain. Au printemps, il lui arrive de consommer des jeunes pousses et des bourgeons.

Sur le sol, la Grive litorne se tient très droite. La tête et le cou sont tendus vers le haut, la queue est horizontale et les ailes tombent sur les côtés du croupion. Elle se déplace en sautillant rapidement ou avec une démarche bondissante. Lorsqu’elle se sent menacée, elle gagne très vite la cime des arbres ou des buissons proches.   

Pendant la saison de reproduction, la Grive litorne nidifie en colonies lâches composées de 5 à 50 couples en Scandinavie, tandis qu’elle nidifie davantage en solitaire dans le sud de la distribution.
Le couple se forme pendant l’hiver, et les premiers accouplements ont lieu fin mars. Ils sont monogames pour une saison, mais les accouplements avec d’autres partenaires sont certainement courants. Ils sont territoriaux et défendent leur territoire agressivement. Habituellement, la formation du couple est rapide avec des parades simples comprenant le vol chanté.  

La Grive litorne est connue pour sa façon de se défendre contre les prédateurs. D’après plusieurs observations, elle est capable de percuter des pies et des geais en plein vol et de les escorter loin de la colonie.
Mais la défense typique consiste à projeter des fientes bien dirigées vers l’intrus, et en général, cette tactique est effectuée par plusieurs grives en même temps. Les rapaces et les Corvidés n’aiment pas se faire asperger de fientes gluantes car ils sont ensuite gênés pour voler.
Les Grives litornes sont affectées par une prédation intense des œufs et des poussins au nid, et la couvée entière est souvent détruite, poussant les adultes à effectuer diverses parades de distraction et une vigoureuse défense du site du nid. Les parents ont tendance à chercher des sites de plus en plus cachés et difficiles à trouver.

La Grive litorne est migratrice. Cependant, en fonction des conditions climatiques et de la disponibilité de la nourriture, une proportion significative de la population reproductrice reste dans la région, en particulier en Norvège.
Les jeunes de l’année migrent en juillet/août, tandis que les adultes migrent surtout entre septembre et novembre. Ils migrent aussi bien de jour que de nuit, en petits groupes ou en troupes lâches plus importantes. Et là aussi, la migration et les zones d’hivernage dépendent beaucoup du temps. Elles se déplacent plus loin vers le sud si le temps est trop mauvais dans les zones plus au nord.
Le mâle revient en principe une semaine avant la femelle sur les aires de reproduction, entre fin février et fin mars en Allemagne, et entre mi-avril et mi-mai en Norvège.

Habituellement, la Grive litorne a un vol calme et légèrement ondulant. Mais sur de longues distances, les groupes volent généralement haut avec des battements actifs pour un vol puissant, rapide et direct. Certains groupes ont été repérés au radar à 3270 mètres de hauteur.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre début avril et fin aout. Dans les zones les plus au nord, elle est associée à la fonte des neiges.
La Grive litorne peut être nettement ou vaguement coloniale, avec de 5 à 50  couples qui nidifient ensemble, souvent dans des arbres à moins de dix mètres du sol, mais occasionnellement jusqu’à 20 mètres. Les nids sont espacés de 5 à 30 mètres selon la zone, et on trouve rarement deux nids dans le même arbre.

Le nid en forme de coupe est une structure volumineuse faite avec des herbes, des brindilles, des feuilles et des racines scellées avec de la boue, et dont l’intérieur est tapissé d’herbes plus fines et de crin de cheval. Il est placé dans une fourche ou contre le tronc, exceptionnellement dans des rochers ou sur le sol, et habituellement en lisière de forêt.

La femelle dépose 3-7 œufs bleu clair avec des taches brunâtres. Elle incube pendant 10-14 jours. Les jeunes quittent le nid au bout de 12-15 jours  après l’éclosion, mais ils dépendent encore des parents pour la nourriture pendant un mois.
Cette espèce peut produire deux couvées par saison, mais une seule dans certaines zones.

Les adultes muent entre juillet et septembre, tandis que les juvéniles muent en août et septembre. La mue est complète avant la migration d’automne.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Grive litorne a une vaste distribution dans laquelle l’espèce est commune. Elle n’est pas menacée, avec une population globale estimée approximativement à 44 700 000/96 000 000 individus. Cette population parait stable et même en augmentation en Europe depuis les cent dernières années, et aucun déclin n’a été enregistré ailleurs dans la distribution.
La population européenne a été estimée à 42 000 000/72 000 000 individus en 2004.
La Grive litorne est actuellement considérée comme non menacée.