Ang : Golden Eagle
All : Steinadler
Esp : Águila Real
Ital : Aquila reale
Nd : Steenarend
Russe : Беркут
Sd: Kungsörn
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures
René Lortie
http://rlortie.ca
Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries
Jean Marc Rabby
Des Ailes et des Plumes
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
HAWKS, EAGLES AND FALCONS OF NORTH AMERICA by Paul A. Johnsgard - Smithsonian Institution Press - ISBN: 1560989467
GUIDE DES RAPACES DIURNES – Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient de Benny Génsbol – Delachaux et Niestlé – ISBN : 2603013270
LES AIGLES par Maurice Dupérat - Artémis Editions - ISBN: 2844164536
Avibase (Lepage Denis)
Pájaros de España (JL Beamonte)
Aigle royal
Aquila chrysaetos
Ordre des Accipitriformes – Famille des Accipitridés
QUELQUES MESURES :
L : 75-90 cm
Env : 190-227 cm
Poids : M : 2840-4550 gr – F : 3630-6665 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
L’Aigle royal est un rapace de l’Hémisphère Nord. Ce grand aigle est souvent représenté sur les armoiries nationales de plusieurs pays car il est réputé pour sa puissance et sa bravoure.
Cette espèce est également très appréciée en fauconnerie où l’on peut admirer ses évolutions majestueuses.
L’Aigle royal adulte a les parties supérieures d’un brun foncé assez uniforme, excepté la calotte, la nuque et les couvertures médianes qui sont plus pâles et présentent des plumes aux extrémités fauve clair.
Les rémiges sont grises avec des vexilles internes plus sombres. La queue a la base grise barrée de brun, et une bande terminale brun foncé.
Les parties inférieures sont plus foncées. Le dessous des ailes présente des petites couvertures brun-roux. Les médianes sont plus sombres. Les grandes couvertures sont grises comme les rémiges.
Les ailes sont larges et rectangulaires, et la queue relativement longue et large avec l’extrémité arrondie.
Sur la tête, la face, le front et le devant de la calotte sont brun foncé alors que l’arrière de la calotte, la nuque et l’arrière du cou sont brun-doré, s’étendant sur les côtés du cou.
Le bec très crochu est bleu-gris à grisâtre foncé, avec l’extrémité noire, et la cire jaune, ainsi que les commissures. Les yeux sont jaunâtres ou dorés chez les adultes. Les longues pattes présentent des tarses emplumés et bruns. Les doigts sont jaunes avec des griffes noires puissantes, longues et recourbées.
La femelle a un plumage semblable, mais elle est plus grande que le mâle.
Le juvénile est brun-chocolat foncé avec des rémiges aux bases blanches. La queue a la base blanche avec une bande terminale large brun foncé.
Il a les yeux plus sombres que les adultes.
Les jeunes ont besoin de 4 ou 5 ans pour obtenir le plumage adulte. Au cours de ces années, les zones blanches deviennent progressivement brunes. Mais ils n’auront le plumage adulte complet que vers 6-8 ans.
L’Aigle royal a une espérance de vie pouvant aller de 20 à 35 ans en liberté, et jusqu’à 50 ans en captivité.
On trouve six sous-espèces. Elles diffèrent légèrement en taille et en couleur de plumage, et les zones plus claires sont variables. La calotte et la nuque, et surtout la partie postérieure, vont du jaunâtre au brun-fauve.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Aigle royal est habituellement silencieux, mais au cours des parades nuptiales, il peut émettre des aboiements aigus et des miaulements qui servent aussi de cris d’avertissements.
HABITAT :
L’Aigle royal fréquente les zones ouvertes et désertiques, les montagnes, les plateaux et les steppes, et parfois les zones marécageuses.
Ce grand rapace évite les bois épais, leur préférant la végétation basse ou éparse. On peut le voir depuis le niveau de la mer jusqu’à grande hauteur en montagne, et depuis les zones désertiques jusqu’aux lisières de la toundra.
Cette espèce nidifie depuis le niveau de la mer jusqu’à de hautes altitudes, environ 2000 mètres dans les Alpes et les Pyrénées, et jusqu’à 5500 mètres dans l’Himalaya.
Le site de nidification requiert des endroits paisibles avec des parois rocheuses ou des grands arbres, et des points élevés sur les rochers ou les arbres pour se poser.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Aigle royal vit dans l’Hémisphère Nord. Cette espèce se reproduit dans le Paléarctique Occidental, et aussi dans une grande partie de l’Asie, vers l’est jusqu’à l’Océan Pacifique.
On le trouve également en Amérique du Nord, surtout dans le nord et l’ouest du continent. Il s’agit de la sous-espèce Aquila chrysateos canadensis.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Aigle royal se nourrit de mammifères de taille moyenne comme les rongeurs, les lapins et les lièvres, d’oiseaux tels que les grouses et les perdrix, moins fréquemment de reptiles, et aussi de charognes. Il peut chasser des jeunes ou des animaux blessés ou vulnérables.
L’Aigle royal chasse souvent depuis un perchoir exposé. Il vole relativement bas juste au-dessus de la cime des arbres en cherchant des proies. Quand une proie est repérée, il effectue un court plongeon, aussi bien sur le sol que dans les airs pour la capturer. Les plus grandes proies sont poursuivies en faisant du rase-mottes avant de les rattraper.
Les Aigles royaux chassent souvent en couples. Ce grand rapace est capable d’emporter des proies de 4 ou 5 kg, mais les grandes pièces sont déchiquetées sur le sol et sur place avant d’être emportées jusqu’au nid.
Il peut revenir plusieurs fois sur une très grande charogne où seuls des Aigles royaux se nourrissent. Les jeunes attendent et ne se nourrissent que lorsque l’adulte s’en va. Parfois, ils peuvent le harceler pour qu’il parte. Les grands animaux morts procurent de la nourriture à plusieurs aigles et pour d’assez longues périodes, ce qui est très important en hiver.
L’Aigle royal peut se reproduire vers l’âge de 4 ou 5 ans. Les liens du couple sont pour la vie. Les territoires de nourrissage et de chasse sont occupés toute l’année, souvent par plusieurs générations d’aigles, et sont utilisées de différentes manières selon la saison.
Les parades aériennes sont spectaculaires comme chez la plupart des rapaces. Le premier vol nuptial est un plongeon au cours duquel l’oiseau le plus bas se retourne sur le dos tout en volant, avec les pattes et les serres tendues vers le haut vers celles de son ou sa partenaire.
La seconde parade est différente, avec l’aigle qui monte et descend alternativement, ce qui donne un vol ondulant avec de nombreuses « vagues » par séquences. Quelques poursuites sont aussi observées entre les deux partenaires.
Le même nid ou l’un des nids est utilisé année après année. Chaque couple en a plusieurs en général, 3 ou 4, parfois plus, jusqu’à 10 ou 12.
L’Aigle royal est sédentaire dans sa distribution. Cependant, les populations des zones les plus au nord, aussi bien dans le Nouveau Monde que dans l’Ancien, sont principalement migratrices, souvent à cause de l’absence de proies en hiver.
Les couples résidents restent sur le même territoire toute l’année, mais les juvéniles ont tendance à se disperser à la fin de la saison de reproduction.
VOL :
L’Aigle royal vole avec des battements amples et puissants.
Quand il plane en cercles, les ailes sont légèrement relevées ou presque horizontales. En plané direct, le bras est relevé mais la main reste horizontale.
Ce grand aigle effectue des parades aériennes spectaculaires.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction commence en février dans le sud de l’Europe et de l’Amérique du Nord, et se poursuit jusqu’en mai dans les parties les plus au nord de la distribution.
L’Aigle royal nidifie sur les falaises, sur les corniches rocheuses et les rochers escarpés, mais aussi dans des grands arbres selon la distribution et la région. C’est une grande structure faite de rameaux de bois et de branches, et tapissée intérieurement de verdure. Le nid est énorme, jusqu’à 2 mètres ou plus de largeur et de profondeur, car les adultes ajoutent des matériaux chaque année.
La femelle dépose en général deux œufs à trois jours d’intervalle. L’incubation dure 41 à 45 jours, assurée principalement par la femelle, bien que le mâle participe à l’incubation pour des périodes plus ou moins longues.
Les poussins naissent également à trois jours d’intervalle et sont couverts de duvet blanc. Le plus jeune meurt souvent, victime des attaques répétées de l’aîné.
Le jeune est nourrit par les parents. Le mâle apporte la nourriture au nid où la femelle nourrit le poussin et s’occupe de lui. Celui-ci quitte le nid au bout de 65 à 80 jours après la naissance, mais il est encore dépendant de ses parents pour la nourriture durant quelques mois. Les adultes peuvent le tolérer sur le territoire jusqu’à la saison de reproduction suivante.
Le succès de la reproduction dépend de la disponibilité de la nourriture et des conditions climatiques. Environ à peine 25% des jeunes atteignent la maturité. Ceci est dû à la famine, aux collisions avec les lignes électriques, à la chasse et à bien d’autres causes.
ALIMENTATION :
L’Aigle royal se nourrit de mammifères de taille moyenne tels que rongeurs, lapins, lièvres, renards, chats, mais aussi d’écureuils terrestres et de marmottes dans les zones montagneuses.
Il capture aussi des oiseaux, du gibier comme les grandes grouses ou les perdrix, mais il peut chasser des oiseaux allant de la taille des petits passereaux jusqu’à celle des grues, cigognes ou cygnes.
Dans le sud de l’Europe, il chasse aussi des lézards, des serpents et des tortues, mais pas en grandes quantités.
Il chasse aussi les jeunes animaux, ou ceux qui sont blessés ou vulnérables.
Les charognes sont importantes en hiver. Des carcasses de moutons ou d’ongulés sauvages procurent de la nourriture à plusieurs aigles et pendant un certain temps.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Aigle royal a été très persécuté dans le passé, par les tirs au fusil, les empoissonnements avec des appâts et le piégeage. Les déclins ont suivi en Europe et en Amérique du Nord.
Une bonne protection et le bannissement des poisons ont entrainé quelques augmentations des nombres, ou du moins une certaine stabilisation des populations dans plusieurs pays. Les causes des déclins ont été bien réduites vers la fin du 20ème siècle dans la majeure partie de la distribution.
Les mesures qui doivent être prises à présent concernent la protection d’un habitat adapté à ces grands rapaces, et la disponibilité de la nourriture.
Cependant, l’espèce n’est pas menacée actuellement.