Fr: Albatros brun
Ang: Sooty Albatross
All: Rußalbatros
Esp: Albatros Ahumado
Ita: Albatro fuligginoso
Nd: Zwarte Albatros
Sd: Vanlig sotalbatross
Photographe:
Otto Plantema
Trips around the world
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
A Complete Guide to Antarctic Wildlife by Hadoram Shirihai and Illustrated by Brett Jarrett - Edited by Guy M. Kirwan - ALUL.A Press Oy, Finland - ISBN 9519894705
BirdLife International (BirdLife International)
Australian Antarctic Division: Leading Australia's Antarctic Program
Wikipedia, the free encyclopaedia
Albatros brun
Phoebetria fusca
Ordre des Procellariiformes – Famille des Diomédéidés
INTRODUCTION :
L’Albatros brun fait partie du genre Phoebetria aux côtés de l’Albatros fuligineux (P. palpebrata). Ils ont tous les deux le plumage sombre et se ressemblent beaucoup. Cependant, ils diffèrent par les parades nuptiales et le moment de la reproduction. Ils diffèrent du genre Diomedea par leurs ailes plus pointues et étroites et la queue plus longue en forme de coin, ainsi que les dessins particuliers de la tête.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 84-89 cm
Envergure : 200-203 cm
Poids : M : 2200-3250 gr – F : 2100-2800 gr
L’adulte a le plumage entièrement brun cendré, avec la tête et le cou plus bruns et la face très sombre. L’abdomen, les ailes et la queue sont variablement sombres alors que le cou et le corps paraissent légèrement plus pâles.
En plumage usé, l’arrière du cou jusqu’au manteau peut être beaucoup plus clair et contraste avec la tête. Sur les ailes, les rachis blancs des primaires externes sont très évidents et sont même visibles à distance.
Le bec est noir et présente une rayure rose jaunâtre sur les côtés de la mandibule inférieure mais qui n’atteint pas l’extrémité du bec. Les yeux varient du gris foncé au brun foncé, et sont entourés d’un large cercle oculaire qui devient plus étroit et brisé sur les lores. Les pattes et les doigts palmés varient de rosâtre pâle à gris bleuâtre.
Les deux adultes sont semblables mais la femelle est en général un peu plus petite que le mâle.
Le juvénile ressemble à l’adulte, mais il présente des liserés clairs, en particulier sur les plumes de la tête et du manteau. Le cercle oculaire et la rayure du bec sont plus gris. Les rachis des primaires externes sont plus bruns. Le jeune oiseau peut présenter un collier gris chamoisé sur la nuque, les côtés du cou et le haut du manteau.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Albatros brun se trouve dans le sud des Océans Atlantique et Indien, au large des côtes de l’Amérique du Sud, de l’Afrique du Sud et de l’Australie. Cette espèce se reproduit depuis l’Archipel de Tristan da Cunha et l’Ile Gough (population la plus importante), vers l’est jusqu’aux Kerguelen (où il y a juste quelques couples), les Iles Amsterdam et St Paul.
HABITAT :
L’Albatros brun est pélagique et passe la majorité de l’année en mer. Il vient à terre pour se reproduire sur des iles isolées. Il nidifie au milieu de la végétation sur des pentes raides et des falaises côtières, souvent parmi les touffes de hautes herbes.
Il est présent dans les zones pélagiques mais il se nourrit dans les lits d’algues brunes autour des iles où il se reproduit.
CRIS ET CHANTS :
L’Albatros brun est habituellement silencieux en mer. Cependant, il se montre plus loquace à la colonie. Il émet le cri typique composé de deux notes « pee-aahh » tout en levant la tête et le bec vers le ciel.
Les parades de défense envers les autres albatros ou les humains sont accompagnées d’une sorte de braiement.
Les claquements du bec sont communs et utilisés aussi bien au cours des parades nuptiales que de défense.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Albatros brun se nourrit de céphalopodes, crustacés, poissons et charognes. Il se nourrit aussi sur les carcasses d’oiseaux marins qui flottent à la surface de l’eau. Il consomme principalement des calmars, mais les proies dépendent aussi de la saison.
Elles sont en général capturées à la surface avec le bec, et certainement de nuit. Il se nourrit souvent seul ou en petits groupes de 4-5 oiseaux, quelquefois avec d’autres Diomédéidés, des sternes et des puffins. Il pêche aussi autour des grands mammifères marins qui font remonter les proies à la surface.
L’Albatros brun est moins attiré par les bateaux que les autres albatros.
Pendant la saison de reproduction, il peut parcourir jusqu’à 1200 kilomètres depuis la colonie pour trouver de la nourriture.
L’Albatros brun est souvent solitaire ou en petits groupes, y compris aux colonies de reproduction qui rassemblent des groupes clairsemés de 50-60 couples. Les partenaires sont monogames et les liens du couple durent longtemps. Ces liens sont renouvelés chaque saison avec des parades complexes effectuées sur le site du nid. Le mâle arrive le premier à la colonie vers la mi-août. Une fois la femelle arrivée à son tour, ils effectuent de longues séquences de postures stéréotypées, répétées encore et encore.
Chez les couples déjà formés, les parades sont plus simples. Les deux partenaires se congratulent mutuellement lorsqu’ils se rencontrent au site du nid. L’accouplement a lieu deux semaines avant la ponte.
Ils sont très territoriaux et défendent âprement le site du nid contre les prédateurs.
Après la reproduction, les adultes se dispersent vers le nord en hiver. Ils quittent alors les eaux subantarctiques et Arctiques. La distribution longitudinale s’étend en général depuis l’Argentine, vers l’est jusqu’en Tasmanie et occasionnellement jusqu’à la Nouvelle Galles du Sud et parfois jusqu’à l’Ile Macquarie et la Nouvelle-Zélande. Cette espèce vagabonde aussi vers l’est du Pacifique. Les immatures restent souvent dans les mers subtropicales toute l’année.
L’Albatros brun glisse dans les airs avec les ailes raides, montant et descendant alternativement. Il profite de la vitesse du vent au fur et à mesure qu’il atteint des hauteurs différentes.
Pendant les longs voyages pour aller pêcher, il peut couvrir de longues distances en planant dans les courants thermiques afin de ne pas dépenser trop d’énergie.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction commence en juillet-août et dure jusqu’en décembre. La colonie est établie au milieu de la végétation sur des pentes raides ou des falaises côtières sur des iles isolées. Les albatros nidifient en petits groupes de 50-60 couples, et quelquefois aussi en couples isolés.
Le nid est une structure conique basse, un cône tronqué fait avec de la mousse, des herbes et de la boue. Il mesure environ 20 centimètres de hauteur. Une dépression se trouve au centre, tapissée de quelques herbes.
La femelle dépose un seul œuf blanc. Les deux adultes partagent l’incubation pendant 65-75 jours, en prenant des tours de 10-11 jours. A la naissance, le poussin est couvé pendant les trois premières semaines. Il est couvert de duvet grisâtre, plus blanc sur la face. Les parents le nourrissent par régurgitation tous les 2-4/2-6 jours.
Le juvénile quitte le nid au bout d’une longue période allant de 145 à 180 jours, au terme de laquelle il est indépendant. Il sera sexuellement mature entre 9 et 15 ans.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Albatros brun est menacé par le matériel qui sert pour la pêche à la palangre, encore en cours aujourd’hui dans les eaux Australiennes. L’ingestion d’hameçons et de plastique est un autre problème.
Les échecs de la reproduction sont souvent causés par les prédateurs introduits sur les iles, comme les chats et les rats.
La population est estimée à environ 28 000 individus matures, mais elle est en déclin.
L’Albatros brun est actuellement considéré comme espèce En danger à cause des déclins rapides qui ont affectés les populations sur trois générations (90 ans).