Fr: Attagis de Gay
Ang: Rufous-bellied Seedsnipe
All: Rotbauch-Höhenläufer
Esp: Agachona Grande
Ita: Tinocoride pettorossiccio
Nd: Andeskwartelsnip
Sd: rostbukig frösnäppa
Photographes:
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Didier Buysse
Vision d’Oiseaux
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202
SHOREBIRDS by Peter Hayman, John Marchant and Tony Prater – Christopher Helm – 1986 – ISBN: 0747014035
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology
Wikipedia, the free encyclopaedia
Wikipedia, la enciclopedia libre
Attagis de Gay
Attagis gayi
Ordre des Charadriiformes – Famille des Thinocoridés
INTRODUCTION :
Endémiques des régions néotropicales, l’Attagis de Gay et les trois autres espèces de la famille des Thinocoridés diffèrent fortement des Charadriiformes. Cependant, ils sont assez semblables aux gangas de la famille des Ptéroclididés, eux-mêmes souvent considérés comme étant proches des Charadriiformes.
L’Attagis de Gay fréquente les habitats isolés peu visités par les hommes. L’espèce est présente toute l’année dans son habitat, vivant près des glaciers même par temps froid et neigeux. Elle forme souvent des groupes pendant la saison sèche, et vit plutôt en couples pendant la saison des pluies.
Cette espèce andine est généralement observée à haute altitude, au moins à 1000 mètres, et beaucoup plus haut dans certaines zones. Elle fréquente les endroits où l’eau est présente, alimentée par la fonte des neiges.
En dépit de sa ressemblance avec les gallinacés, l’Attagis de Gay ressemble davantage aux limicoles à travers plusieurs critères anatomiques.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 27-30 cm
Poids : 300-400 gr
L’Attagis de Gay est le plus grand des quatre membres de la famille des Thinocoridés. Il a des pattes courtes et de longues ailes pointues.
L’adulte de la race nominale est le plus clair de tous. Il a un plumage cryptique dans l’ensemble, avec des taches brun-roux sur les parties supérieures, des plumes aux liserés très évidents, des vermiculures, des barres étroites blanchâtres ou rousses, le tout donnant un magnifique effet écaillé.
Les dessins du plumage sont plus larges et plus roux sur les couvertures alaires. Les rémiges sont brunes avec des liserés roux et la queue est brunâtre avec des barres chamois-olive.
Les parties inférieures sont cannelle rosâtre pâle ou teintées brun-cannelle ou châtain. On peut voir une bande pectorale plus foncée formée de croissants brun foncé étroits et irréguliers. Les plumes de l’abdomen présentent quelquefois de larges bordures qui forment des dessins écaillés. Les couvertures sous-alaires et les axillaires sont uniformément cannelle.
Mâle et femelle sont identiques.
Le bec est brun grisâtre. Les yeux sont brun clair entourés d’un cercle oculaire blanchâtre. Les pattes et les doigts sont jaune pâle.
Le juvénile ressemble aux adultes mais le dessus est plus finement tacheté.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Attagis de Gay a trois sous-espèces reconnues.
A.g. latreillii (représenté) se trouve dans le centre-nord de l’Equateur, depuis Pichincha jusqu’au nord-ouest de Morona Santiago. Cette race a le bas des parties inférieures d’une belle couleur roux-cannelle, et la poitrine présente davantage de vermiculures.
A.g. simonsi (représenté en vol) se trouve dans le centre du Pérou (Lima) et à travers le nord du Chili et l’ouest de la Bolivie jusqu’au nord-ouest de l’Argentine. Cette race a les parties inférieures plutôt cannelle rosâtre.
A.g. gayi (décrite plus haut et non représentée) se trouve dans les Andes au Chili et en Argentine jusqu’à la Terre de Feu. La race nominale est semblable à « simonsi » mais plus claire dans l’ensemble avec des vermiculures plus larges.
HABITAT :
L’Attagis de Gay est souvent observé autour de la ligne des neiges jusqu’à 4000/5500 mètres d’altitude, mais dans le sud de la distribution, il se trouve souvent vers 2000 mètres, ou même 1000 mètres dans l’extrême sud.
Il fréquente les pentes rocheuses et plus généralement les zones alpines avec des éboulis et des rochers dans les Andes. Cependant, il fréquente aussi les herbages et les zones à végétation basse où il se nourrit. En Equateur, il est souvent observé dans les plus hautes zones de páramo. Il nidifie sur les pentes arides ou dans la végétation éparse.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Attagis de Gay émet un « tchaa » râpeux lorsqu’il est dérangé et qu’il s’enfuit. Il est très loquace en vol mais aussi sur le sol lorsqu’il court avant le vol. Il émet une mélodie sonore « gly-gly-gly-gly… » ou encore « culy-culy-culy… ».
Ces sons sont également émis en tant que chants dans le courant de la matinée. Plusieurs oiseaux crient et chantent ensemble pendant le vol.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Attagis de Gay se nourrit de matières végétales comprenant entre autres des plantes épineuses ainsi que des graines. Il prend des petits morceaux de bourgeons et des petites feuilles vertes.
Il se nourrit en marchant lentement, souvent dans une posture basse presqu’accroupie et en produisant des claquements rapides. Les morceaux de végétation sont avalés entiers.
Il cherche habituellement sa nourriture dans des endroits où la végétation est courte et consomme des plantes en coussinets et des plantes grasses basses. Ces aliments lui fournissent sans doute suffisamment d’eau car cet oiseau n’a jamais été vu en train de boire.
Les comportements nuptiaux de l’Attagis de Gay sont très peu connus car ces oiseaux vivent dans des zones éloignées de tout et isolées. Cependant, ils semblent être monogames et territoriaux. Le mâle passe beaucoup de temps posé sur son perchoir habituel d’où il surveille les alentours. Ils se battent souvent et se poursuivent. Les mâles effectuent des vols chantés nocturnes au début de la saison de reproduction.
Ils dorment sur le sol, couchés dans des dépressions peu profondes. Ils sont souvent en couples ou en petits groupes, certainement des groupes familiaux. Mais des petites bandes de 80 individus sont souvent vues en dehors de la période de reproduction.
L’Attagis de Gay est principalement résident dans sa distribution. Quelques déplacements locaux courts peuvent se produire, mais en général, ces oiseaux restent dans leur habitat même dans un climat extrême.
Lorsqu’il est dérangé et qu’il s’envole, il part vite et en zigzagant. Mais en général, le vol est plus direct avec des battements rapides.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La ponte a lieu en septembre/octobre au Chili, alors qu’en Equateur, on trouve des jeunes oiseaux en octobre/début novembre.
L’Attagis de Gay nidifie en solitaire. Le nid est une dépression peu profonde grattée sur le sol, située sur une pente aride ou au milieu de la végétation éparse. Il est souvent placé près d’un rocher ou d’une pierre, ou d’une touffe d’herbes.
La femelle dépose 3-4 œufs en forme de poire, de couleur cryptique, en général chamois-olive avec des taches brunes et violacées. La femelle incube seule, tandis que le mâle veille, posé sur son perchoir près du nid.
S’il perçoit un danger, il émet un cri d’alarme et les deux adultes courent pour s’éloigner de la zone jusqu’à la fin de l’alerte. Mais avant de partir, la femelle recouvre les œufs avec de la terre et des débris de plantes. Elle travaille vite en donnant des coups de pattes latéraux. Cependant, les matériaux sont parfois insuffisants pour bien recouvrir les œufs. Elle peut alors effectuer des parades pour distraire un prédateur en feignant une blessure pour l’éloigner du nid.
La période d’incubation est inconnue, mais dure probablement de 26 à 30 jours. A la naissance, les poussins duveteux sont aussi de couleur cryptique. Ils sont nidifuges et capables de marcher et de se nourrir moins d’une journée après l’éclosion.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Attagis de Gay a des statuts peu connus à cause de l’inaccessibilité de son habitat. L’espèce est habituellement assez commune près de la ligne des neiges, mais elle est très persécutée dans les zones d’exploitation minière.
L’Attagis de Gay est présent dans quelques espaces protégés, parcs et réserves, et actuellement, l’espèce est considérée comme non menacée avec une population stable.