Ang : Northern Harrier
All : Hudsonweihe
Esp: Gavilán Sabanero
Ital: Albanella americana
Photos de Bob Moul
Nature Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124
BIRDS OF THE GREAT BASIN – by Fred A. Ryser - Univ of Nevada Pr -ISBN: 0874170796
HAWKS, EAGLES AND FALCONS OF NORTH AMERICA by Paul A. Johnsgard - Smithsonian Institution Press - ISBN: 1560989467
Bird Web (Seattle Audubon Society)
The Peregrine Fund – World Centre for Birds of Prey
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Busard d’Amérique
Circus cyaneus hudsonius
Ordre des Accipitriformes – Famille des Accipitridés
QUELQUES MESURES :
L : 43-52 cm
Env : 100-120 cm
Poids : M : 350 gr – F : 530 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Anciennement appelé en Amérique du Nord “rapace des marais”, ce bel oiseau de proie fréquente les marécages, mais son habitat comprend aussi une grande variété de paysages.
Il existe deux sous-espèces vivant sur des continents séparés :
Circus cyaneus cyaneus (voir ICI) est une espèce de l’Ancien Monde.
Circus cyaneus hudsonius (ici décrit et photographié) vit dans le Nouveau Monde.
Le Busard d’Amérique mâle adulte a la majorité des parties supérieures, la tête, le cou et la poitrine d’un gris plus ou moins soutenu, légèrement teinté de brun-cannelle.
Sur le dessus des ailes, les couvertures sont grises avec des rachis sombres. Les rémiges sont semblables excepté les plus extérieures qui sont noirâtres.
Les couvertures sus-caudales sont blanches. La queue est grise avec cinq à sept barres étroites et plus foncées, et une bande terminale plus large.
Sur les parties inférieures, le bas de la poitrine et l’abdomen sont blancs. On peut voir des petites taches gris brunâtre sur le bas de la poitrine, les côtés du corps et le haut de l’abdomen.
Le dessous des ailes présente des couvertures essentiellement blanches.
Le bec est noirâtre, bleuâtre à la base avec la cire jaune orangé. Les yeux sont jaunes, ainsi que les pattes et les doigts.
La femelle est plus grande que le mâle et son plumage est différent.
Elle a la tête et les parties supérieures brun foncé à sépia. Sur le dessus des ailes, on peut voir une barre alaire chamois clair très nette en vol.
Les couvertures sus-caudales sont blanc chamoisé et la queue est brun foncé, avec trois ou quatre barres gris-brun et une bande terminale blanche étroite.
Les parties inférieures sont chamois clair strié de brun foncé. Le dessous de la queue est plus terne que le dessus. Le dessous des ailes est blanchâtre et brun, avec des rémiges barrées de brun foncé et de grisâtre.
Le juvénile ressemble à la femelle mais il a les parties inférieures d’une belle couleur cannelle, avec des stries brun foncé sur le haut de la poitrine et les flancs.
Le dessous des ailes présente des rémiges primaires claires contrastant avec les secondaires plus foncées.
Sur les parties supérieures, les plumes portent des liserés clairs. Les couvertures sus-caudales sont identiques à celles des adultes.
Il lui faudra une bonne année pour obtenir le plumage de l’adulte.
Ces oiseaux présentent un disque facial semblable à celui des hiboux, fait de plumes spéciales. Ce détail permet certainement au Busard d’Amérique d’entendre les bruits que font les petits mammifères sur le sol, et de les détecter ainsi plus facilement.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Busard d’Amérique est plutôt silencieux, excepté près du nid. Rarement bruyant, il peut cependant émettre quelques glapissement rapides « kyeh-kyeh-kyeh… ». Les notes sont répétées et haut-perché.
Pendant la saison de reproduction, la femelle émet des longues plaintes « peee-e », alors que le mâle lance des séries de « kek » courts pendant les vols nuptiaux.
Le cri d’alarme est une répétition de notes plus hautes et rapides « ke-ke-ke-ke… ».
HABITAT :
Le Busard d’Amérique fréquente les zones herbeuses, les prairies humides, les tourbières, les marais d’eau douce et salées, les marécages, les zones boisées brûlées et la toundra.
En Amérique du Nord, il fréquente principalement les zones humides et les plantations récentes de conifères. Il se reproduit habituellement à basse altitude, jusqu’à 300 mètres.
En hiver, on peut le voir dans la toundra et les marais côtiers.
Cette espèce fréquente les régions plus froides que les autres rapaces semblables, vers le nord dans la toundra.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Busard d’Amérique de la race « cyaneus » se trouve dans l’Ancien Monde, en Europe et au nord de l’Asie jusqu’au Kamchatka. Il hiverne depuis l’Europe et le nord-ouest de l’Afrique et le sud de l’Asie, jusqu’au sud-est de la Chine et au Japon.
La race « hudsonius » se trouve en Amérique du Nord, vers le sud jusqu’au nord-ouest du Mexique et au sud-est de la Virginie (USA). Il hiverne au nord de l’Amérique du Sud.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Busard d’Amérique se nourrit surtout de petits vertébrés comme les petits mammifères, des rongeurs aux jeunes lapins ou lièvres. Il capture aussi des oiseaux, surtout des passereaux dans les zones découvertes avec de la végétation basse et des zones humides.
Pendant la saison de reproduction, les oiseaux sont davantage chassés avec de nombreux nouveau-nés capturés. Il consomme aussi des grands insectes, des reptiles, des amphibiens, des œufs d’oiseaux, et en hiver, des charognes.
Après avoir détecté la proie grâce à la vue et à l’ouïe, il fait brièvement du vol stationnaire et fond droit sur la victime, ou bien parfois il effectue une sorte de cabriole pour finir au sol sur sa proie.
Le Busard d’Amérique se pose souvent au sol, mais aussi sur les arbres, les rochers, les clôtures et les pylônes. Cette espèce dort aussi sur le sol, et en dehors de la période de reproduction, de nombreux oiseaux, plusieurs dizaines, se rassemblent aux dortoirs.
Le Busard d’Amérique effectue des vols nuptiaux spectaculaires, souvent décrits comme des « danses dans le ciel ». Ces parades commencent avant la formation du couple. Le mâle fait plusieurs plongeons en U, l’un après l’autre, à moins d’une centaine de mètres de hauteur. Il dessine des U en plongeant et ensuite, il stoppe la descente en décrivant une courbe remontante. Au plus haut point, il décroche presque et tourne sur le côté avant de plonger à nouveau.
Après la formation du couple, ces vols sont dirigés vers la femelle et effectués près d’elle tandis qu’elle chasse ou qu’elle reste posée.
Les deux partenaires peuvent effectuer ces parades ensemble. D’autres figures montrent le mâle plongeant vers la femelle. Elle se retourne sur le dos tout en volant et tend ses serres vers lui. Mais ces rapaces ne s’agrippent jamais ou très rarement, contrairement à d’autres espèces.
Les deux oiseaux planent aussi ensemble.
Les vols nuptiaux sont accompagnés de séries de « kek » secs lancés par le mâle.
Le Busard d’Amérique mâle peut être polygame, avec deux ou trois femelles pour un mâle. Quelques rapports mentionnent que les parades intenses des mâles attirent davantage les femelles.
Le Busard d’Amérique est migrateur dans les parties les plus au nord de la distribution, alors que les oiseaux du reste de l’habitat sont partiellement migrateurs ou se dispersent après la reproduction.
Ils migrent vers le sud depuis la Colombie Britannique et le Nouveau Brunswick au Canada, jusqu’en Amérique Centrale, du Panama au nord de la Colombie, au Venezuela et parfois jusqu’aux Antilles.
Ces rapaces migrent en large fronts.
VOL :
Le Busard d’Amérique vole lentement quand il chasse, avec des battements alternés de glissés. Pendant les vols nuptiaux, ce rapace pratique un vol puissant en faisant des plongeons abrupts et des remontées tout aussi abruptes de façon répétitive.
En vol, les ailes sont rarement à plat. Les battements sont assez profonds et aisés.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le pic de la saison de reproduction a lieu en mai, aussi bien dans l’Ancien Monde que dans le Nouveau.
Le Busard d’Amérique nidifie sur le sol dans la végétation basse ou l’herbe épaisse, ou dans les broussailles. Il évite les zones découvertes.
Le nid est fait avec des petits rameaux de bois et de l’herbe, et c’est en général la femelle qui le construit.
Elle dépose 3 à 6 œufs à intervalles d’un à trois jours. La taille de la couvée varie en fonction de la disponibilité des proies. Une couvée de remplacement peut être déposée si les œufs sont perdus.
La femelle incube pendant environ un mois. A la naissance, les poussins sont couvés continuellement pendant les premiers jours et seul le mâle fournit de la nourriture. Plus tard, la femelle chasse aussi, mais près du site du nid.
Le mâle passe les proies à la femelle tout en volant. La femelle rejoint le mâle. Celui-ci vole au-dessus d’elle et lâche la nourriture. Afin de la récupérer avec ses serres, la femelle se retourne légèrement sur le dos ou se balance avec les pattes à l’extérieur.
Les poussins sont couverts de duvet blanc chamoisé au début, plutôt brun chamoisé ensuite. Ils sont emplumés au bout de 29 à 38 jours après la naissance, et sont nourris pendant plusieurs semaines par les adultes.
Les jeunes sont matures sexuellement à 2-3 ans, mais environ 30% d’entre eux se reproduisent vers un an.
La perte de la couvée peut se produire si le mâle abandonne la femelle en milieu de saison à cause de sa polygamie.
ALIMENTATION :
Le Busard d’Amérique se nourrit surtout de petits mammifères tels que rongeurs, souris, campagnols et écureuils terrestres, mais aussi jeunes lapins et lièvres. Il capture aussi des oiseaux dans les zones découvertes, depuis les passereaux jusqu’aux Galliformes adultes et les canards.
Il consomme aussi des grands insectes, sauterelles et criquets, prends des reptiles et des amphibiens, ainsi que des œufs d’oiseaux. En hiver, il lui arrive de se nourrir de charognes.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Busard d’Amérique a des populations qui semblent stables après de sérieux déclins dans les années 1970. Actuellement, elles déclinent lentement selon la distribution.
Les principales menaces qui pèsent sur ces rapaces sont les changements dans l’habitat pour l’expansion de l’agriculture, le drainage des zones humides et le reboisement.
Cependant, cette espèce n’est pas globalement menacée.
