Calao de Sumba

Calao de Sumba
Rhyticeros everetti

Ordre des Bucérotiformes – Famille des Bucérotidés

INTRODUCTION :
Le Calao de Sumba est une espèce asiatique du genre Rhyticeros dans l’ordre des Bucérotiformes. Principalement frugivore, il parcourt de longues distances pour trouver des arbres fruitiers. Il est grégaire et forme souvent de grandes troupes autour d’abondantes sources de nourriture ou aux dortoirs, en dehors de la saison de reproduction.
Le Calao de Sumba se trouve dans l’ouest des Petites Iles de la Sonde. Il a évolué de manière indépendante sur l’Ile océanique de Sumba dont il est endémique. Il a un casque bas et festonné, et une longue queue toute noire.
Le Calao de Sumba est menacé par la perte et la fragmentation de l’habitat. Depuis le 19ème siècle, ce sont 60% de la forêt qui ont disparu. Cependant, il est encore présent dans des zones protégées, mais l’espèce est actuellement Vulnérable.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 55 cm

Le Calao de Sumba mâle a le plumage du corps entièrement noir sur les parties supérieures et inférieures. La longue queue est entièrement noire, et on peut voir un reflet verdâtre sur le dessus des ailes.
La tête et le cou sont roussâtres, mais la calotte et la nuque sont plus foncées. La peau nue du cercle oculaire et de la gorge est bleue, et on note la présence d’une tache sombre au centre de la gorge.
Le grand bec est jaune pâle avec des taches rouge brunâtre vers la base des deux mandibules. Le casque bas et festonné est jaunâtre et finement barré de brunâtre. Les yeux sont rouges avec les paupières rosâtres. Les pattes et les doigts sont gris foncé.

La femelle (non représentée) a le plumage noir y compris sur la tête et le cou. Elle est plus petite que le mâle.
Le juvénile ressemble au mâle mais le bec est petit et le casque est absent.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Calao de Sumba se trouve sur l’Ile de Sumba à l’ouest des Petites Iles de la Sonde.

HABITAT :
Le Calao de Sumba fréquente les forêts de feuillus semi-ouvertes. Il est visible dans des parcelles de feuillus, mais il son habitat s’étend également dans les forêts secondaires et les zones plantées d’arbres fruitiers. Cette espèce est généralement présente dans les plaines, et jusqu’à 950 mètres d’altitude.

CRIS ET CHANTS :
Le Calao de Sumba émet des séries rapides composées de quelques notes « kokokokokok » qui ressemblent à des caquetages sonores. Il émet aussi un « emr-err » court.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Calao de Sumba est principalement frugivore et se nourrit surtout de figues qui contiennent beaucoup de calcium. Il peut à l’occasion capturer quelques proies animales comme des grands insectes et des vers de terre.

Grâce à ses déplacements lorsqu’il cherche sa nourriture, il jour un rôle très important dans la dispersion des graines et donc dans l’équilibre écologique des forêts tropicales.
Sur le sol, le Calao de Sumba avance avec des petits sauts effectués pieds joints. Il est habituellement en couple, mais après la reproduction, des petits groupes familiaux sont également visibles.
Ils forment de grandes troupes aux dortoirs communs où ils sont en général très bruyants. Ils reviennent souvent aux mêmes dortoirs chaque soir, en groupes pouvant compter jusqu’à 70 individus.

Quelques comportements agressifs mettent en valeur les couleurs vives de la tête du mâle qui relève le bec pour exposer la peau bleue de la gorge. Lorsqu’il est nerveux ou menacé, la tête et le cou sont agités de mouvements courts et saccadés, tandis qu’il est posé avec le corps en positon basse.

Le Calao de Sumba est monogame et nidifie dans des cavités naturelles, le plus souvent dans un arbre. La couple visite plusieurs cavités et sélectionne le site de nidification qui sera utilisé pendant plusieurs saisons successives.
Avant de nidifier, le couple devient plus territorial, mais il ne défend qu’une petite zone autour du nid. Pendant les parades nuptiales, la peau nue de la face du mâle devient plus vivement colorée. Le mâle offre fréquemment de la nourriture à la femelle, parfois juste à l’entrée du nid même si elle est à l’extérieur. La période de nidification a lieu généralement au moment où les fruits sont abondants.

Le Calao de Sumba n’effectue que des déplacements locaux pour trouver des arbres fruitiers et pour aller aux dortoirs.
Le vol est plutôt bas avec des battements profonds souvent alternés de glissés courts.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
A partir de l’observation d’un accouplement en septembre, nous pouvons supposer que la ponte a lieu en octobre/novembre.
Le Calao de Sumba nidifie dans une cavité naturelle dans un arbre, à une hauteur variant de 10 à 23 mètres. Il nidifie habituellement dans de grands feuillus du genre Tetrameles, souvent à l’endroit de la cassure d’une branche tombée au sol. L’entrée du nid mesure environ 12 à 40 centimètres de large.

Il y a peu d’informations sur les comportements nuptiaux et reproducteurs du Calao de Sumba. La femelle est nourrie par le mâle à l’entrée du nid pendant l’incubation. La fente qui représente l’entrée du nid est certainement scellée pendant cette période, comme c’est généralement le cas chez les calaos.
La durée de la période au nid n’est pas connue, mais elle varie en fonction de la taille de l’espèce. Les poussins sont nidicoles et nus à la naissance. Ils ont la peau rose et les yeux fermés. La peau devient noirâtre en moins d’une semaine et les poussins ouvrent les yeux à l’âge de dix jours. Lorsqu’ils sont capables de prendre seuls la nourriture apportée par le mâle, la femelle quitte le nid après avoir cassé une partie de l’entrée pour sortir. Les jeunes la scellent à nouveau après son départ avec les débris présents dans le nid. Ils sont alors nourris par les deux parents jusqu’à leur envol.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Calao de Sumba est menacé par la perte de l’habitat à cause de la destruction et de la fragmentation des forêts pour l’agriculture et l’élevage. Le commerce des oiseaux et l’exploitation pour la consommation ont un impact moindre que la perte de l’habitat.
La population sur l’Ile de Sumba est estimée à 1650 individus matures, et jusqu’à 6400 individus dans le Parc National de Manupeu-Tanadaru (2010). Cependant, une autre estimation donne moins de 4000 individus au total.
Cette population décline et le Calao de Sumba est actuellement classé comme espèce Vulnérable.