Ang : Short-toed Snake-Eagle
All : Schlangenadler
Esp: Culebrera Europea
Ital: Biancone
Nd: Slangenarend
Sd: Ormörn
Photographes:
Niraj V. Mistry
Photo Galleries
Jean Marc Rabby
Des Ailes et des Plumes
Nicole Bouglouan
PHOTOGRAPHIC RAMBLE
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
GUIDE DES RAPACES DIURNES – Europe, Afrique du Nord et Moyen-Orient de Benny Génsbol – Delachaux et Niestlé – ISBN : 2603013270
BIRDS OF PREY OF AFRICA AND ITS ISLANDS by Alan and Meg Kemp - Struik Publishers - ISBN: 1770073698
ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920
Pájaros de España (JL Beamonte)
BirdLife International (BirdLife International)
Circaète Jean le Blanc
Circaetus gallicus
Ordre des Accipitriformes – Famille des Accipitridés
QUELQUES MESURES :
L : 62-67 cm
Env : 170-185 cm
Poids : M : 1200-2000 gr – F : 1300-2300 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Ce beau rapace vit dans l’Ancien Monde. Le Circaète Jean le Blanc est un migrateur qui se déplace vers le sud en hiver pour gagner l’Afrique.
Les deux adultes sont semblables, mais la femelle est plus grande que le mâle.
L’adulte a les parties supérieures brunes et le dessous blanc, avec la tête et le haut de la poitrine brun foncé. Mais les couleurs sont assez variables.
Chez les adultes, les parties inférieures blanches sont habituellement barrées de brun foncé sur le bas de la poitrine et l’abdomen, mais aussi sur le dessous de l’aile. Le bord de fuite est brun sombre et bien visible en vol. Les sous-caudales sont barrées de brun.
Mais les adultes peuvent avoir les parties inférieures plus claires, finement barrées de sombre, et le haut de la poitrine également plus pâle.
Sur le dessus des ailes, les rémiges sont brun foncé. Les sus-caudales sont brunes barrées de sombre.
La tête ronde est brune. Le bec crochu est relativement petit et noirâtre avec la cire gris pâle. Les yeux sont jaune-doré. Les pattes et les doigts sont gris foncé. Les longues pattes sont couvertes d’écailles qui protègent le rapace des morsures de serpents.
Le juvénile ressemble aux adultes mais il est en général plus clair avec la tête et le haut de la poitrine châtain clair. Sur le dessous des ailes, les barres sont également plus pâles.
L’immature a les parties inférieures plus contrastées avec des barres brun foncé sur les ailes et la queue. La tête et le haut de la poitrine deviennent plus sombres petit à petit.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Circaète Jean le Blanc est bruyant pendant la saison de reproduction, et plus particulièrement près du nid. On peut entendre plusieurs sortes de cris tels que des « jee » plaintifs et discordants, un « peek-o » monotone et un « ok-ok-ok » plus faible.
Pendant les parades, le mâle émet des sons mélodieux, des sifflements musicaux et clairs, mais le femelle est plutôt silencieuse.
Au cours des parades agressives, il lance des cris profonds, discordants et répétés.
HABITAT :
Le Circaète Jean le Blanc se trouve surtout dans les zones chaudes et tempérées, mais aussi dans les régions tropicales. Cette espèce fréquente les zones boisées ouvertes et peut même se trouver dans des forêts assez denses et jusque dans le semi-désert.
Quand il chasse, il fréquente les habitats mixtes avec des zones découvertes comme les terres pierreuses avec un peu de végétation, les pâturages et les broussailles qui lui procurent de nombreux reptiles. Mais ce rapace a aussi besoin d’un couvert arboré avec des petits bosquets ou des zones avec arbres clairsemés.
On peut le voir chasser dans les plaines, les collines et les montagnes, et même à haute altitude, jusqu’à la ligne des arbres et encore plus haut selon la distribution.
Il nidifie dans les zones boisées, aussi bien de conifères que de feuillus.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Circaète Jean le Blanc se trouve dans le Bassin Méditerranéen, vers le nord jusqu’au Golfe de Finlande, et vers l’est en Russie et au Moyen-Orient. Il est aussi présent en Inde, au Pakistan et dans quelques iles d’Indonésie.
Les populations du Paléarctique sont migratrices et de nombreux oiseaux se rassemblent en des points bien connus comme le Détroit de Gibraltar sur la route qui mène au sud vers l’Afrique, et le Golfe de Suez entre l’Asie et l’Afrique.
Les populations de l’Inde sont sédentaires comme au Pakistan et sur les petites Iles de la Sonde.
Les autres populations hivernent en Afrique tropicale, depuis la Sénégambie jusqu’en Ethiopie. Les oiseaux de l’est hivernent en Inde, et parfois en Asie du Sud-est.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Circaète Jean le Blanc se nourrit principalement de reptiles, et surtout de serpents de taille variable, allant de 1,50 à 1,80 mètres de longueur. Il préfère généralement les espèces non-venimeuses comme les Colubridés. Mais il capture aussi des lézards, des caméléons, des geckos, des orvets et des scinques (famille des Scincidés).
Il lui arrive parfois de capturer des petits mammifères comme les rongeurs, les musaraignes, mais aussi des lapins et des lièvres, ainsi que des hérissons. Quelques amphibiens, petits oiseaux et invertébrés viennent compléter ce régime varié qui change avec les saisons.
Le Circaète Jean le Blanc chasse surtout dans les endroits découverts et cherche ses proies en glissant et en planant à moyenne hauteur, mais parfois aussi relativement haut, entre 20 et 150 mètres, et même plus.
Quand il chasse, il voltige avec le vent ou en pratiquant quelques battements. Quand la proie est détectée, il descend sur elle en effectuant une courte voltige. Il peut aussi chasser depuis un perchoir.
Une fois capturé, le serpent est tué sur le sol et parfois en vol selon sa taille. Mais en général, il broie ou coupe la tête du serpent avant de l’avaler.
Quand un adulte chasse pour nourrir les jeunes, il emporte le serpent jusqu’au nid. On peut alors voir le circaète voler avec le serpent en suspend, tenu dans le bec.
Le Circaète Jean le Blanc est protégé du venin et des morsures par des écailles présentes sur ses pattes, et par l’épais plumage des cuisses et du corps. De plus, il est très agile et rapide quand il capture ses proies.
Au début de la saison de reproduction, le couple retourne sur le même site de nidification et habituellement, le nid est arrangé ou ils en construisent un nouveau, ce qui est souvent le cas.
Cette espèce n’est ni agressive ni territoriale, chaque oiseau ou couple a tendance à ignorer les autres espèces ou les voisins !
Les parades nuptiales sont simples. On peut observer des offrandes de nourriture à la femelle par le mâle tandis qu’elle prépare le nid. A ce moment-là, les deux partenaires communiquent avec des sifflements courts.
Lors des parades aériennes, le mâle plane ou effectue des séries de vols ondulants, avec des montées et des descentes répétées.
Les deux partenaires peuvent aussi voler ensemble.
Le Circaète est parfois harcelé par d’autres espèces d’oiseaux qui le considèrent comme un prédateur des nids, même s’il ne capture que très rarement des oiseaux.
VOL :
Le Circaète Jean le Blanc est puissant et son vol est très beau. Il plane au-dessus des montagnes et des collines, souvent avec les pattes pendantes tandis qu’il regarde vers le sol en cherchant des proies.
Quand il chasse, il peut effectuer un plongeon depuis une certaine hauteur (jusqu’à 400 mètres) sur un serpent, grâce à sa vue perçante.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu au printemps (avril) dans le sud de l’Europe et en Afrique du Nord, et en janvier-février en Inde.
Le Circaète Jean le Blanc nidifie souvent dans un arbre, souvent à quelques mètres du sol, entre 6 et 30 mètres de hauteur. Il peut utiliser un nid abandonné par un autre rapace ou un Corvidé. Le nid est placé à la cime d’un arbre ou sur une branche latérale.
C’est un nid relativement petit pour l’espèce avec un diamètre d’environ 50 cm. Il est fait avec des rameaux de bois et des brindilles, et l’intérieur de la coupe est tapissé d’herbes, de feuilles fraiches ou d’aiguilles de pin. Habituellement, un nouveau nid est construit chaque année.
La femelle dépose un seul œuf blanc assez gros. L’incubation dure environ 45 jours, assurée par la femelle qui est nourrie par le mâle pendant toute cette période. Celui-ci reste près du nid quand il ne chasse pas.
Le poussin est nourri par les deux parents et pendant les trois premières semaines, la femelle le couve si le temps est mauvais. Le mâle porte les proies au nid et la femelle déchire des petits morceaux qu’elle donne au poussin du bout du bec. A deux mois, celui-ci est capable d’avaler de grands serpents.
Les parents dorment dans un arbre voisin jusqu’à ce que le jeune quitte le nid, environ 68-70 jours après la naissance. La femelle arrange le nid régulièrement et ajoute des brindilles vertes pendant cette période.
Une fois emplumé, le jeune dépend encore des adultes le temps d’apprendre à voler et à se nourrir seul. Il peut se reproduire à l’âge de 3 ou 4 ans.
ALIMENTATION :
Le Circaète Jean le Blanc se nourrit principalement de serpents de la famille des Colubridés. Le serpent est saisi par la nuque et tué avant d’être emporté au nid.
Il consomme aussi d’autres reptiles dont plusieurs espèces de lézards, et occasionnellement des petits mammifères, depuis les rongeurs jusqu’aux lièvres, et quelques oiseaux et invertébrés selon la saison.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Circaète Jean le Blanc a subit des déclins dans le passé, mais les populations semblent être stables depuis la fin du 20ème siècle.
Cette espèce a été moins persécutée que d’autres rapaces, mais les changements survenus dans l’habitat à cause de l’augmentation de l’agriculture et de la déforestation peuvent affecter les populations de certains pays.
Selon la région, le Circaète Jean le Blanc peut être largement répandu ou commun localement, mais en général, il est peu courant.
Cependant, cette espèce n’est pas menacée actuellement.