Glaucope de Wilson

INTRODUCTION :
La famille des Callaéidés regroupe des oiseaux présents uniquement en Nouvelle Zélande. Il y avait deux espèces de glaucopes, mais aujourd’hui, le Glaucope cendré (C. cinerea) est probablement éteint depuis 2007, bien que des observations de l’espèce aient été rapportées, mais les informations sont insuffisantes.
Les deux glaucopes sont très semblables en apparence, et seules les parties nues de la tête peuvent faire la différence. Le Glaucope de Wilson (ici représenté) a les caroncules bleues, alors qu'elles sont orange chez le Glaucope cendré.
Calleas wilsoni est présent dans les hautes forêts indigènes où il est plus souvent entendu que vu. Grâce à des mesures de conservation intenses, le Glaucope de Wilson est en train de reconstituer lentement ses populations.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 38 cm
Poids : 218-233 gr

L’adulte a le plumage du corps bleu-gris. Les ailes larges et arrondies sont bleu-gris avec les rémiges externes brun olive et teintées de bleu-gris. La longue queue a l’extrémité arrondie et présente une courbe descendante caractéristique. Les rectrices sont brun noirâtre avec les vexilles externes olive grisâtre sombre.

Sur la tête, un masque noir bien net s’étend de la base supérieure du bec en passant autour de l’œil pour rejoindre la commissure. Les caroncules sont bleu cobalt et sont placées depuis la base inférieure du bec et la commissure, et descendent jusqu’à la gorge. Pendant la saison de reproduction, leur taille augmente et la couleur bleue est plus vive.
Le bec fort et noir a la mandibule supérieure arrondie. Les yeux sont brun foncé, entourés d’un cercle oculaire noir grisâtre. Les pattes et les doigts sont noirs.

Les deux sexes sont semblables.
Le juvénile ressemble aux adultes, mais il a le plumage plutôt bleu-gris cendré et des petites caroncules roses.
L’immature est surtout gris brunâtre avec le manteau teinté de gris-bleu. Les caroncules deviennent bleuâtres sur les bords, puis rose violacé et enfin bleu rosâtre. Elles deviennent plus importantes avec l’âge.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Glaucope de Wilson se trouve sur l’Ile du Nord en Nouvelle Zélande, principalement dans la moitié nord de l’ile dans les forêts clairsemées.
Depuis 1981, de nombreux oiseaux ont été déplacés avec succès sur les iles de Little Barrier, Kapiti et Tiritiri Matangi, et dans les régions de Wairarapa, Hawkes Bay et East Cape.

HABITAT :
Le Glaucope de Wilson est un oiseau forestier discret qui peut être présent dans les hautes forêts indigènes plantées d’arbres de diverses espèces endémiques.
Sur l’Ile de Tiritiri Matangi, il se reproduit dans les zones plantées d’arbustes et d’arbres à feuilles caduques.
Cette espèce est visible depuis le niveau de la mer jusqu’à 900 mètres d’altitude.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le chant du Glaucope de Wilson est entendu tout au long de l’année à l’aube et au crépuscule, mais surtout pendant la période de reproduction, à la fin du printemps et en été. Il commence à chanter au lever du soleil et peut continuer pendant 60 à 90 minutes.
Le chant est une série d’environ 30 secondes composée de notes longues, mélodiques, envoûtantes et tristes comme les notes produites par un orgue. Cette série est suivie de sons flûtés, de gloussements et de miaulements.
Le couple fait souvent des duos depuis des perchoirs en hauteur. Ils sont habituellement silencieux pendant la journée, excepté quelques cris de contacts calmes.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Glaucope de Wilson est végétarien et se nourrit principalement de fruits et de feuilles, mais il consomme aussi de la mousse, des fleurs, des bourgeons, du nectar et des invertébrés.
Il se nourrit pendant le jour, seul ou en couples. Après la reproduction, ils sont souvent en groupes familiaux.
Lorsqu’il cherche sa nourriture, il glisse en volant entre les arbres et grimpe lentement dans les branches tout en se nourrissant, avant de repartir en glissant jusqu’à un autre arbre.
Il lui arrive de tenir la nourriture avec ses doigts à la manière d’un Psittacidé tout en étant bien posé sur un perchoir stable. Il picore des fruits et des insectes sur le sol de la forêt.

Pendant la saison de reproduction, le mâle effectue des parades dont la « parade de l’ange ». Il est posé dans un arbre ou sur le sol, et lève ses ailes tout en les agitant rapidement en face de sa partenaire. Il peut aussi transporter un peu de végétation dans le bec qu’il laisse régulièrement tomber.
Les parades, la formation du couple et le maintien des liens sont accompagnés de chants. Tous les comportements sexuels et sociaux comprennent des vocalises. Le mâle fait aussi des offrandes de nourriture à la femelle pour renforcer les liens du couple.

Le Glaucope de Wilson est sédentaire avec quelques dispersions des juvéniles, mais pas plus d’un ou deux kilomètres.
Il ne vole pas très bien mais il est capable de voler au moins à une cinquantaine de mètres de hauteur. Il préfère progresser dans les arbres en grimpant d’une branche à l’autre, en gardant l’équilibre grâce à ses ailes arrondies, avant de descendre en glissant et d'aller sur un autre arbre.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction commence en octobre-novembre et se termine en mars. Cette espèce peut produite jusqu’à 3-4 couvées par saison si l’année est bonne avec des ressources de nourriture abondantes. Sinon, elle produit une seule couvée.

Les adultes construisent un grand nid en forme de coupe. Des superpositions de rameaux de bois et de fougères, mousses et lichens forment la base. L’intérieur est tapissé de feuilles et de fines brindilles. Le nid est bien caché au milieu des branches, ou au sommet d’une fougère arboricole, ou encore dans un enchevêtrement de lianes, habituellement dans le sous-bois ou sous la canopée.

La femelle dépose 2-3 œufs et incube pendant environ 18 jours. Elle couve les poussins au début, mais les deux parents les nourrissent. Les jeunes sont emplumés au bout de 32-37 jours après la naissance. Ils restent souvent dans le territoire parental pour quelques mois, et dépendent encore des adultes pour la nourriture.

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Glaucope de Wilson est menacé au nid par les rats et les opossums. Les populations de mammifères prédateurs sont continuellement gérées, aussi bien dans l’Ile du Sud que dans les autres iles plus petites où les introductions ont été faites.
Les déclins survenus précédemment étaient dus à la destruction de l’habitat qui a fragmenté les forêts, avec en plus l’introduction des prédateurs.
Des mesures de conservation intensives devraient permettre une reconstitution de la population qui est actuellement d’environ 750 couples. Le but est d’obtenir plus de 1000 couples en 2020.
Les statuts de conservation au niveau national sont passés de Vulnérable à « à risque – en récupération » en 2013.
Cependant, le Glaucope de Wilson est toujours considéré comme espèce En Danger d’Extinction par BirdLife International.