Photographes:
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My New Zealand Birds
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GALLERY
Illustrations:
John Gould: 1804-1881
John Gerrard Keulemans: 1842-1912
(Illustrations used by Walter Lawry Buller in “A History of the Birds of New Zealand” – 1888)
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 14 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-David Christie - Lynx Edicions – ISBN: 9788496553507
KNOW YOUR NEW ZEALAND BIRDS by Lynnette Moon - New Holland Publishers – ISBN: 1869660897
BirdLife International (BirdLife International)
New Zealand bird status between 2008 and 2012
Wikipedia, the free encyclopaedia
Te Ara – The Encyclopedia of New Zealand
Tiritiri Matangi Open Sanctuary
New Zealand birds and birding (Narena Olliver)
Tiritiri Matangi Open Sanctuary
FAMILLE DES CALLAEIDES
Créadions, Glaucopes et Huia dimorphe
La famille des Callaéidés est endémique de Nouvelle Zélande et comprend trois genres pour cinq espèces dans l’ordre des Passériformes. Seules trois espèces sont encore vivantes aujourd’hui, les deux créadions et le Glaucope de Wilson. Le second, le Glaucope cendré, a été déclaré éteint en janvier 2007, en dépit de quelques observations. La cinquième espèce, le Huia dimorphe, est éteinte depuis le début du 20ème siècle.
Les résultats d’études génétiques montrent qu’il existe des différences significatives entre oiseaux du même genre, mais de plus, les deux créadions (Philesturnus) et les glaucopes (Callaeas) des Iles du Nord et du Sud ont des comportements, une reproduction et des voix qui diffèrent, bien qu’ils aient des apparences très semblables, mis à part quelques détails au niveau des caroncules et du plumage.
Ces oiseaux, y compris les deux espèces éteintes, ont des ailes assez arrondies, une queue longue et également arrondie en son extrémité, des caroncules de couleur vive à la commissure, bleues ou orangées, devenant plus vives et plus grosses lors des parades.
Les deux glaucopes ont un plumage gris bleuâtre avec des caroncules bleu cobalt pour le Glaucope de Wilson, et orangées pour le Glaucope cendré, un bec noir robuste incurvé vers le bas et de longs tarses.
Les créadions ont le plumage noir avec une « selle » châtain sur le dos dont la couleur s’étend jusqu’au croupion. Les caroncules sont rouge orangé et le bec noir est très pointu.
Le Huia dimorphe avait le plumage noir et une longue queue noire terminée par une large bande blanche. Les caroncules rondes étaient orange vif. Le bec de la femelle était plus long et plus incurvé vers le bas que celui du mâle, mais les deux sexes avaient le bec blanc ivoire. Les longues pattes et les doigts étaient gris bleuâtre. Cette espèce était la plus grande de la famille avec une longueur de 53 centimètres, contre 25 centimètres pour les créadions, et 38 centimètres pour les glaucopes.
Huia dimorphe
Femelle en haut
Mâle en bas
Chez toutes les espèces, la femelle est légèrement plus petite que le mâle et les caroncules sont moins importantes.
Les juvéniles sont plus ternes que les adultes. Cependant, chez le Créadion rounoir, il est très différent des adultes en étant entièrement brun foncé alors que chez le Créadion de Lesson, le juvénile est une pâle copie des parents.
Ils ne sont pas particulièrement grégaires. Ces oiseaux sont en général vus seuls ou en couples, et en petits groupes familiaux après la reproduction. Ils peuvent parfois former des bandes d’environ dix individus qui se nourrissent ensemble en automne.
Les glaucopes sont des oiseaux discrets et timides, tout comme l’était le Huia dimorphe. Au contraire, les créadions crient ou chantent en permanence.
Les Callaéidés sont plus souvent entendus que vus, mais ils peuvent être identifiés par leurs chants tôt le matin. Ils chantent toute l’année, mais plus particulièrement pendant la saison de reproduction pour attirer une partenaire et pour défendre le territoire. Ils émettent des sons mélodieux comme les notes produites par un orgue, mais le chant du Glaucope de Wilson est une série de notes envoûtantes et tristes, alors que les créadions émettent des bavardages plus discordants, des séries de notes sonores, ou des suites plus courtes composées de sons flûtés. Le Huia dimorphe produisait des sifflements étranges et très particuliers, décrits comme doux et mélodieux. Mâle et femelle chantent et font des duos.
Ils sont omnivores, mais le régime varie entre les espèces selon la forme du bec.
Le bec court et incurvé vers le bas des glaucopes est fait pour la végétation, surtout les fruits et les feuilles, mais aussi les fleurs et les bourgeons, et occasionnellement du nectar et des invertébrés. Ils se déplacent régulièrement en fonction des ressources de nourriture.
Les créadions sont insectivores et utilisent leur bec robuste et pointu pour fouiller le tapis de feuilles mortes et le bois pourrissant, sondant le bois en décomposition et l’écorce pour déloger les insectes qui s’y cachent.
Le Huia dimorphe se nourrissait essentiellement des larves d’un scarabée de la famille des Cérambycidés (Prionoplus reticularis), un insecte endémique de Nouvelle Zélande. Le mâle pouvait ouvrir le bois pourri avec son bec en forme de ciseaux, tandis que la femelle sondait les trous et les crevasses de l’écorce avec son bec plus long et plus incurvé.
John Gould: 1804-1881
Les Callaéidés sont des espèces forestières qui vivaient autrefois dans les forêts indigènes de Nouvelle Zélande, en plaine et en montagne. Ils sont plutôt présents aujourd’hui dans les forêts régénérées des iles situées au large des côtes. Les espèces réintroduites sur ces iles ont su s’adapter à un habitat différent comme les forêts d’espèces exotiques.
Le Glaucope de Wilson préfère les hautes forêts matures plantées de Tawa (Beilschmiedia tawa) alors que le Glaucope cendré était plus commun dans les forêts de hêtres en altitude (Nothofagus).
Glaucope cendré en haut
Glaucope de Wilson en bas
Les créadions réintroduits sur les iles vivent dans les forêts de hêtres et les forêts mixtes plantées de feuillus en plaines. Des indications fournies par des fossiles ont prouvé que le Créadion de Lesson était capable de s’adapter aux broussailles côtières ou d’altitude.
Le Huia dimorphe vivait dans les forêts mixtes de feuillus et de podocarpes (conifères), et parfois aussi dans les forêts de hêtres avec un sous-bois dense.
Ils sont monogames et leurs liens durent longtemps, souvent toute leur vie. Ils maintiennent le territoire toute l’année par des cris et des chants, des parades de menace avec des poursuites et occasionnellement des combats. Le territoire est une zone importante dans laquelle ils trouvent leur nourriture, où ils dorment, nidifient et vivent toute l’année.
Ils se reproduisent pendant le printemps et l’été australs et nidifient en couples isolés.
Les parades nuptiales comprennent les parades typiques « de l’archange », au cours desquelles le mâle est posé sur un arbre ou sur le sol. Il lève ses ailes et les agite rapidement devant la femelle. Il lui arrive de porter de la végétation dans son bec, qu’il laisse tomber de façon répétitive. Après ces parades, les créadions ont tendance à mener la femelle jusqu’à la cavité de nidification choisie.
Toutes les parades sont accompagnées de cris et de chants.
Tous les Callaéidés construisent un nid en forme de coupe avec des rameaux de bois et des brindilles, des herbes, des feuilles, de la mousse et des lichens. L’intérieur est tapissé de matériaux plus doux. La femelle seule construit le nid.
Les créadions nidifient dans des cavités et construisent ce type de nid dans un trou, une cavité dans un arbre, un tronc ou une grosse branche, une crevasse rocheuse et même dans des nichoirs artificiels, quelquefois sur le sol. Les glaucopes nidifient dans les branches des arbres et dans les broussailles, en général à dix mètres environ au-dessus du sol. Le Huia dimorphe construisait un grand nid en coupe placé dans une fourche d’arbre, un arbre mort, un creux dans un tronc, et même près ou sur le sol. Le nid était parfois couvert par de la végétation retombante.
Tous ces nids sont habituellement bien cachés dans la végétation, aussi bien en haut d’un arbre que sur le sol.
Les couvées comprennent souvent 2-3 œufs, mais la ponte d’un seul œuf est également naturelle. La femelle seule incube et couve les poussins, tandis que le mâle la nourrit au nid. L’incubation dure en général 18-20 jours, mais elle est inconnue pour le Huia, se situant entre 16 et 28 jours.
Les poussins sont nourris par les deux parents et quittent le nid entre 27 et 37 jours après la naissance selon l’espèce. Les jeunes oiseaux dépendent encore des adultes pour la nourriture pour quelques jours mais souvent pour une plus longue période.
Les échecs de la reproduction sont causés par les petits mammifères introduits comme les rats, les mustélidés et les opossums. Sur les iles débarrassées de ces mammifères, les échecs sont dus aux prédateurs aviaires naturels.
Les Callaéidés adultes sont sédentaires. Cependant, ils peuvent se déplacer vers les territoires voisins lorsque les ressources d’eau et de nourriture viennent à se raréfier. Les juvéniles se dispersent souvent jusqu’à un ou deux kilomètres avant d’établir leur propre territoire près de celui où ils sont nés. Quelques indications anciennes montrent que le Huia dimorphe était un migrateur altitudinal, mais la fréquence des ces déplacements est inconnue.
Ces oiseaux ne volent pas très bien et sont incapables de garder de la hauteur en vol. Ils ne parcourent que de faibles distances. En revanche, ils utilisent leurs longues pattes pour se propulser par bonds à travers la canopée ou sur le sol de la forêt.
Le déclin et l’extinction des membres de la famille des Callaéidés ont été causés par les prédateurs introduits et par la destruction de l’habitat et la fragmentation des forêts.
Le Glaucope cendré a été officiellement déclaré éteint en 2007, et le Huia dimorphe a disparu dans la première partie du 20ème siècle.
Le Glaucope de Wilson est considéré comme étant En Danger d’extinction, mais les mesures de conservation intensives en cours devraient permettre l’augmentation des nombres de 750 à 1000 couples en 2020.
Le Créadion de Lesson est actuellement considéré comme étant Presque Menacé, mais la population estimée à 6000/7000 individus est en train d’augmenter.
Le Créadion rounoir a une population en lente augmentation estimée à environ 1200 individus. L’espèce est considérée comme étant Presque Menacée.
La réintroduction des oiseaux depuis les iles principales sur les iles au large débarrassées des prédateurs a permis l’augmentation des populations. Grâce à la gestion intensive des populations et au contrôle des prédateurs, les nombres des trois espèces restantes augmentent lentement dans leurs nouveaux habitats. Certains d’entre eux sont encore présents sur les iles principales du Nord et du Sud et sur l’Ile de Stewart, mais ils ont su s’adapter à leur nouvel environnement sur les iles adjacentes où ils ont été déplacés.
Nous espérons qu’ils resteront longtemps les oiseaux endémiques si particuliers de ces iles magnifiques.
Huia dimorphe
Femelle en haut
Mâle en bas