Gobemouche noir
Ficedula hypoleuca
Ordre des Passériformes – Famille des Muscicapidés
QUELQUES MESURES :
L : 13 cm
Env : 22 cm
Poids : 9,7-22 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le Gobemouche noir est un oiseau de l’Ancien Monde. Cette espèce est migratrice et se reproduit dans la majeure partie de l’Europe et hiverne dans l’ouest de l’Afrique.
Le mâle adulte en plumage nuptial est noir et blanc.
Les parties supérieures sont d’un noir luisant, mais selon la distribution, elles peuvent être brun foncé ou gris-brun. Les rémiges sont brun noirâtre et l’aile présente une grande tache blanche. La queue est noirâtre avec les deux rectrices externes blanches.
Les parties inférieures sont blanches, y compris le menton, les côtés du cou et la gorge. Le dessous des ailes présente des axillaires couleur crème et des couvertures gris-brun.
La tête est noire avec une petite tache blanche sur le front. Mais ce critère peut être absent, ou divisé en deux petites taches blanches.
Le bec est noirâtre. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirs.
Ang : European Pied Flycatcher
All : Trauerschnäpper
Esp: Papamoscas Cerrojillo
Ital: Balia nera
Nd: Bonte Vliegenvanger
Sd: Svartvit flugsnappare
Photographes :
Steve Garvie
RAINBIRDER Photo galleries
Nicole Bouglouan
PHOTOGRAPHIC RAMBLE
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 11 by Josep del Hoyo, Andrew Elliott and David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 849655306X
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601
ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920
THE COMPLETE BOOK OF BRITISH BIRDS – Written by “Royal Society for the Protection of Birds” experts - Préface de Magnus Magnusson - Michael Cady- Rob Hume Editors - ISBN: 0749509112
BirdLife International (BirdLife International)
Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)
Pájaros de España (JL Beamonte)
Le mâle en plumage d’hiver a les parties supérieures brunes avec les couvertures sus-caudales noires. Le front et la calotte sont bruns. La tache alaire est plus étroite et le plumage est plus brun et plus terne, avec la gorge, la poitrine et les flancs teintés de chamois.
La femelle en plumage nuptial est semblable au mâle en hiver, mais avec une tache alaire moins évidente. Les parties supérieures sont brunes. Le front peut être légèrement couleur crème et les couvertures sus-caudales sombres à noirâtres. La queue est brun foncé aves des zones blanchâtres. Les parties inférieures sont blanchâtres avec une teinte brun clair sur la poitrine et les flancs.
En plumage d’hiver, la femelle est semblable, avec le front plus brun et les parties inférieures chamoisées.
Le juvénile a les parties supérieures brun foncé avec des taches chamois clair, et les parties inférieures sont blanc chamoisé avec des plumes aux extrémités noires.
Le premier hiver, mâle ou femelle, ressemble à la femelle adulte avec des barres alaires plus étendues.
On trouve 4 sous-espèces :
F.h.hypoleuca se reproduit à l’ouest, au nord et au centre de l’Europe, et hiverne dans l’ouest et le centre-ouest de l’Afrique.
F.h. sibirica se reproduit à l’ouest et au centre de la Sibérie et hiverne dans l’ouest et le centre-ouest de l’Afrique.
F.h. iberiae se reproduit en Espagne et hiverne dans l’ouest de l’Afrique.
F.h. speculigera se reproduit au nord-ouest de l’Afrique et hiverne à l’ouest, surtout au nord du Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Les races diffèrent par la couleur des parties supérieures allant du gris-brun au noirâtre, et par l’étendue plus ou moins importante des zones blanches sur les ailes et le front.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Gobemouche noir a pour cri typique un « ouiit » aigu et un « ouet » ou « tee » court, les deux étant souvent combinés « ouii-tec » et émis quand l’oiseau est inquiet.
Les deux partenaires émettent des « tsrr » doux entre eux.
Le chant est une série de phrases composées de gazouillis doux alternant en tonalité et finissant en trille abrupt « tre tre tre, trep trep, tchetche-tchouii ».
HABITAT :
Le Gobemouche noir fréquente les habitats forestiers pendant la saison de reproduction. Il a besoin de zones bien boisées pour trouver des cavités pour nidifier. Il préfère les forêts de feuillus plus riches en cavités naturelles.
En Europe, il fréquente les forêts matures ouvertes, aussi bien de feuillus que mixtes, mais aussi les vergers, les zones urbaines et occasionnellement les jardins.
Les populations nicheuses d’Afrique du Nord se reproduisent dans des zones boisées entre 1200 et 1800 mètres d’altitude.
Sur les zones d’hivernage, il est visible aux lisières des forêts à basse altitude, dans les galeries boisées, les savanes, les bosquets, les jardins, les cultures avec de grands arbres, les pentes boisées jusqu’à 2000 mètres d’altitude au Liberia.
Pendant les migrations, on peut le voir dans les zones sèches et broussailleuses.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Gobemouche noir se reproduit dans la majeure partie de l’Europe et de l’ouest de l’Asie, et hiverne dans l’ouest de l’Afrique.
Voir plus haut les sous-espèces pour plus de détails.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Gobemouche noir se nourrit surtout d’insectes capturés depuis un perchoir. Il fait du vol stationnaire et capture sa proie en vol ou sur le sol après un léger piqué.
Ses proies préférées sont les chenilles pendant la période de nidification pour nourrir les jeunes.
Il cherche parmi les feuilles, mais aussi sur les troncs et les branches, ainsi que sur le sol où il prend des proies terrestres, des chenilles et des vers de terre. Il lui arrive de consommer des escargots et il peut même parfois les frapper contre une surface dure pour casser la coquille, à la manière de la Grive musicienne.
Le Gobemouche noir consomme aussi quelques matières végétales comme les fruits et les baies et quelques graines. Il picore les baies directement sur la végétation en voltigeant.
Pendant la saison de reproduction, il défend un petit territoire près de la cavité du nid. Le mâle est souvent « polyterritorial » avec une femelle déjà en train d’incuber, tandis qu’il établit un second territoire et tente d’attirer une autre femelle.
Habituellement, le Gobemouche noir est monogame, mais la polygamie peut être plus importante dans certaines régions où la densité de reproduction est basse. Il nidifie en solitaire et est territorial.
Le petit territoire sert à la formation du couple, et se restreint à une vingtaine de mètres autour du nid.
Quand le mâle est polygame, il prend part aux tâches liées à la reproduction de la première couvée, alors que les autres femelles élèvent leurs jeunes seules, à moins que la couvée soit « adoptée » par un autre mâle. Ce genre de comportement entraine en général un meilleur succès à la reproduction.
Le mâle parade au site du nid, avec la tête hors de la cavité afin d’exposer les taches blanches du front. Les parades effectuées hors du trou montrent le mâle avec la queue déployée pour mettre les rectrices externes blanches en valeur.
Le Gobemouche noir est migrateur et hiverne dans l’ouest et le centre-ouest de l’Afrique. C’est un migrateur nocturne qui parcourt de longues distances. Quand ils retournent sur les zones de reproduction, les mâles arrivent souvent une semaine avant les femelles.
VOL :
Le Gobemouche noir a un vol agile, voltigeant sur place devant les buissons pour picorer des baies, et effectuant des sorties brèves pour capturer des insectes. Comme la plupart des oiseaux migrateurs, il a les ailes longues et plutôt arrondies.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu de fin avril à fin juin en Europe.
Cette espèce ne produit qu’une seule couvée.
Le Gobemouche noir nidifie dans des cavités d’arbres avec une entrée réduite, ou dans des nichoirs artificiels. C’est probablement une réaction de défense face au parasitage des nids par les Cuculidés. Le mâle arrive le premier et prospecte pour trouver des cavités disponibles et adaptées pour nidifier. Il défend alors une petite zone autour du nid.
Habituellement, les mâles plus âgés sélectionnent plusieurs sites et s’accouplent ensuite avec plusieurs femelles.
Les parades ont lieu au site du nid, et si la majorité d’entre eux est monogame, plusieurs mâles sont polygames. Dans ce cas, les nids sont distants d’environ 200 mètres les uns des autres.
Le mâle émet des cris rauques et courts quand la femelle approche du site. Il effectue aussi des mouvements saccadés des ailes et de la queue, et finalement poursuit la femelle. Ensuite, après un vol chanté, il vole vers plusieurs cavités tout en chantant fortement, et entre dans chaque trou avec un autre vol chanté.
La femelle l’observe depuis la canopée et finalement suit le mâle dans une cavité, mais si elle sort la première, c’est qu’elle n’accepte pas ce mâle. Le choix final du site du nid est en fait celui de la femelle.
Une fois le couple formé, des offrandes de nourriture du mâle à la femelle sont observées et servent à maintenir les liens du couple.
Le nid est construit par la femelle en quelques jours. C’est une coupe lâche faite avec des feuilles mortes, de la mousse et des tiges de plantes. L’intérieur est tapissé de matériaux doux comme des radicelles, des herbes fines, des poils et des plumes. Il est placé à environ 2 à 10 mètres au-dessus du sol dans une cavité d’arbre, mur, immeuble ou nichoir artificiel.
La femelle dépose 4 à 10 œufs à intervalles de 24 heures. Elle incube seule pendant 13 à 15 jours. Les poussins sont en général nourris par les deux parents et quittent le nid au bout de 14 à 18 jours après la naissance. Ils quittent aussi le territoire parental dans les heures qui suivent, mais les parents les nourrissent encore pendant une semaine.
Si la couvée est détruite, la femelle produira une couvée de remplacement.
Le Gobemouche noir s’hybride parfois avec le Gobemouche à collier (Ficedula albicollis) quand leurs territoires se chevauchent.
ALIMENTATION :
Le Gobemouche noir se nourrit principalement d’insectes variés, volants ou terrestres, tels que mouches, scarabées, adultes et larves de Lépidoptères, éphémères, libellules, sauterelles, punaises, blattes, et aussi d’araignées, petits mollusques et vers de terre, baies, fruits et graines.
Il effectue des sorties courtes pour capturer des insectes en vol, voltige en face de la végétation pour picorer des baies, et chasse aussi sur le sol.
PROTECTION/MENACES/ STATUTS :
Le Gobemouche noir a des populations stables et cette espèce est commune dans la majeure partie de la distribution.
Les nichoirs artificiels peuvent faire augmenter la densité quand les cavités naturelles manquent ou sont rares. Des augmentations sont souvent observées, beaucoup plus que des déclins ou la stabilité des populations.
Cette espèce n’est pas menacée actuellement.