Goéland leucophée
Larus michahellis
Ordre des Charadriiformes – Famille des Laridés
QUELQUES MESURES :
L : 58-68 cm
Env : 140-155 cm
Poids : 800-1500 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le Goéland leucophée est à présent une espèce à part entière. Il était auparavant classé comme sous-espèce du Goéland argenté (Larus argentatus). Son nom est un hommage au zoologue Allemand Karl Michahelles.
Ang : Yellow-legged Gull
All : Mittelmeermöwe
Esp: Gaviota Patiamarilla
Nd: Geelpootmeeuw
Sd: Medelhavstrut
Photos et texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Volume 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601
LE GUIDE ORNITHO par Grant, Mullarney, Svensson, Zetterström - Delachaux Niestle - ISBN: 2603011421
BirdLife International (BirdLife International)
Arthur Grosset's Birds (Arthur Grosset)
Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)
Le goéland leucophée a une allure fière et robuste, une forte poitrine et de longues pattes jaune vif. Sa tête est plutôt carrée, blanche, avec des stries très fines allant de l’œil à l’arrière de la calotte.
Le manteau et les ailes sont gris. Le croupion et la queue sont blancs. Le goéland leucophée a du noir sur les primaires externes et de petits miroirs blancs apparents au bout des ailes. Les bords d’attaque et de fuite sont blancs.
En automne et en hiver, la plupart ont la tête blanche et la majeure partie des goélands ont une bande subterminale noire sur la queue.
Les parties inférieures sont d’un blanc pur toute l’année.
Son bec est plus court et plus épais que celui des autres goélands, souvent jaune orangé vif avec une tache rouge au gonys sur la mandibule inférieure débordant souvent sur la mandibule supérieure.
L’œil est jaune-gris mat ou jaune citron vif. Le cercle orbitaire est rouge.
Les immatures ont une barre caudale sombre nette et la racine de la queue claire, les primaires internes sombres, la tête et le dessous clairs et le bec noirâtre.
Ils obtiennent leur plumage d’adulte au bout de 4 ans. Le 1er hiver a le manteau entièrement taché de brun et l’iris est sombre. Le 2ème hiver a 20 à 80% de plumes grises avec l’iris clair.
On distingue quelques sous-espèces, dont le Larus michahellis atlantis des Iles Canaries, de Madère et des Açores. Il est plus petit et son manteau est d’un gris plus foncé.
Les races diffèrent en taille, en intensité de gris sur le manteau, et en quantité de taches noires sur les ailes.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Goéland leucophée lance des « rires » sonores, mais plus profonds et nasillards que ceux du Goéland argenté « kyow-yow-yow ». Il émet aussi des aboiements, des gémissements et des cris aigus.
HABITAT :
Le Goéland leucophée nidifie en colonies par milliers sur les falaises côtières et les îles rocheuses du littoral méditerranéen, parfois atlantique, et également à l’intérieur des terres, jusqu’aux centres urbains.
Il nidifie aussi sur les iles rocheuses ou sableuses, les plages, et les ilots herbeux avec buissons sur les fleuves.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Il est présent en Europe, au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
Il se reproduit sur les côtes méditerranéennes et le long des grands fleuves, au bord des lacs et sur les côtes Atlantiques de la Mauritanie au Portugal. Dans l’ouest de l’Europe, il se trouve en général dans les zones côtières, mais aussi localement sur les cours d’eau et les lacs intérieurs.
Au centre de l’Asie, on le trouve sur les lacs des steppes et des semi-déserts.
Il hiverne près des sites de nidification ou au large, jusqu’en Mer Noire.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Goéland leucophée a su s’adapter à l’activité humaine. Il se nourrit souvent dans les décharges publiques. Il devient commun en ville où il tente de nidifier sur les monuments.
Il se nourrit essentiellement de poisson et d’invertébrés, de petits mammifères, débris divers, poussins et œufs, et insectes. Selon la distribution, il prend ce qu’il trouve.
Les adultes suivent les bateaux de pêche et piratent les autres oiseaux de mer.
Le Goéland leucophée se nourrit en pataugeant dans les zones de marées, aussi en plongeant, en suivant bateaux ou charrues selon l’endroit.
Il est territorial, parfois même en hiver.
Pendant les parades nuptiales, il offre des poissons à la femelle et parade près d’elle. Le mâle est bruyant pendant toute la saison. Il lance le fameux « long cri » avec la tête rejetée en arrière.
Quand le couple est formé, les deux partenaires paradent et crient, tout en pratiquant les offrandes de nourriture. Les accouplements ont lieu pendant une dizaine de jours avant la ponte, accompagnés de cris et de battements d’ailes.
Le Goéland leucophée est sédentaire, mais se disperse parfois après la nidification, selon la distribution.
VOL :
Le Goéland leucophée a des battements plus lents que le Goéland argenté. Il plane à la manière d’un rapace. Ils forment souvent des vols collectifs en V ouvert.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le Goéland leucophée nidifie en grandes colonies à terre, sur et entre les rochers, le sable et les galets. Dans un creux gratté au sol, il dispose en forme de cuvette un assemblage d’herbes, de branchettes, d’algues et de débris divers.
La femelle pond fin mars-début avril, 2 à 3 œufs. L’incubation dure 26 à 29 jours. Peu après l’éclosion, les poussins picorent instinctivement la tache rouge du bec des parents, afin de provoquer la régurgitation des aliments dans le gosier.
Les poussins sont semi nidifuges et volent au bout de 42 à 48 jours.
ALIMENTATION :
Le Goéland leucophée se nourrit principalement de poissons et de crustacés, il pille les couvées et les nichées de tadornes, sternes, pétrels, et fréquente les décharges publiques. Il consomme aussi des invertébrés, et selon la distribution, des petits mammifères, des mollusques, des lézards et de grands insectes.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Commençant à envahir les villes, le goéland leucophée salit les monuments et a tendance à être considéré comme envahissant et nuisible.
Comme tous les oiseaux marins, il est vulnérable à la pollution des eaux par les hydrocarbures, et localement, les œufs sont dérobés par les humains dans l’est de la distribution. Son habitat est souvent détruit ou abimé par les dérangements humains, notamment sur les aires de nidification.
Cependant, l’espèce ne semble pas menacée pour le moment.
