Fr: Guillemot de Brünnich
Ang: Thick-billed Murre
All: Dickschnabellumme
Esp: Arao de Brünnich
Ita: Uria di Brunnich
Nd: Kortbekzeekoet
Sd: Spetsbergsgrissla
Photographes:
Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries
Otto Plantema
Trips around the world
William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334202
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA - National Geographic Society - ISBN: 0792274512
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Wikipedia, the free encyclopaedia
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Alaska Seabird Information Series
Guillemot de Brünnich
Uria lomvia
Ordre des Charadriiformes - Famille des Alcidés
INTRODUCTION :
Le Guillemot de Brünnich ressemble beaucoup au Guillemot de Troïl (Uria aalge), et les deux espèces peuvent parfois s’hybrider car elles se côtoient dans de nombreuses parties de la distribution circumpolaire, et vont jusqu’à nidifier sur les mêmes corniches rocheuses.
Il préfère les eaux très froides de l’Arctique, et nage mieux qu’il vole. Comme les autres Alcidés, il vole littéralement sous l’eau, propulsé par ses ailes courtes. Il peut atteindre des profondeurs allant jusqu’à 100 mètres et plus lorsqu’il poursuit des proies.
Le Guillemot de Brünnich est vulnérable à la pollution aux hydrocarbures, et la menace des filets de pêche est bien présente. La chasse saisonnière au Canada et pendant les migrations est un autre problème non négligeable. Mais actuellement, la population est plutôt stable.
REPRODUCTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 39-45 cm
Envergure : 65-73 cm
Poids : 750-1480 gr
Le Guillemot de Brünnich a une apparence légèrement plus volumineuse que le Guillemot de Troïl, et son bec est plus épais.
L’adulte a la tête, le cou, le dos et les ailes noirs, ainsi que la queue arrondie, tandis que les parties inférieures sont blanches, y compris les couvertures sous-alaires. Sur le dessus des ailes, les extrémités blanches des secondaires forment une barre alaire étroite sur les ailes fermées. En vol, elles forment un bord de fuite partiel.
Le bec noir épais a le culmen fortement bombé, et une ligne blanche le long de la base de la mandibule supérieure. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts palmés sont noir grisâtre mais teintés de jaune en dessous.
Mâle et femelle ont le même plumage, mais le mâle est légèrement plus grand. L’adulte en hiver a le menton et la gorge blancs.
Le juvénile ressemble aux adultes en hiver, mais il est plus petit, avec le menton, la gorge et les parties inférieures un peu moins blancs.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Guillemot de Brünnich a 4 sous-espèces.
U.l. lomvia se reproduit dans le nord-est du Canada et au Groenland, vers l’est jusqu’à l'archipel François-Joseph et la Nouvelle-Zemble.
U.l. eleonorae se reproduit dans l’est de la Péninsule de Taïmyr, et vers l’est jusqu’aux Iles de Nouvelle-Sibérie.
U.l. heckeri se reproduit sur les Iles Wrangel et Hérald et dans le nord de la péninsule tchouktche.
U.l. arra se reproduit dans le nord du Pacifique depuis le nord-ouest et le sud-est de l’Alaska, ainsi qu’aux Aléoutiennes, et vers le sud jusqu’à Sakhaline.
Toutes les races hivernent au large le long des côtes maritimes, habituellement dans les eaux du Bas-Arctique. Certains d’entre eux hivernent sur la partie nord de la zone boréale, vers le sud jusqu’au Golfe du Maine, en Mer du Nord, dans la Mer du Japon et le Golfe d’Alaska.
Les races diffèrent par la longueur des ailes et des tarses, ainsi que par la taille du bec qui est généralement plus grand dans l’est de la distribution. La sous-espèce du Pacifique U.l. arra est plus foncée et plus grande que les autres.
HABITAT :
Le Guillemot de Brünnich est présent sur et autour des eaux de l’Arctique. Il se reproduit au large des côtes rocheuses de l’Alaska, du Groenland, de la Scandinavie et de la Russie. Les colonies sont établies sur les corniches étroites des façades des falaises maritimes et sur des îles rocheuses.
En dehors de la reproduction, il est en mer au large, quelquefois au bord des ouvertures dans la banquise, jusqu’à la limite de la plaque continentale. Il peut aussi être vu le long des côtes maritimes dans les baies où se concentrent les ressources alimentaires. Ils forment de grandes troupes en mer, et particulièrement autour d’abondantes sources de nourriture.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
La voix du Guillemot de Brünnich est semblable à celle du Guillemot de Troïl. Il émet une « murrr » bas et ronronnant. Sur les aires de reproduction, ils produisent une variété de croassements, de grognements et de sons gutturaux.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Guillemot de Brünnich se nourrit principalement de différentes espèces de poissons qui constituent l’essentiel de la nourriture des poussins en été.
En hiver, le régime comprend davantage de crustacés tels que crevettes, amphipodes et copépodes. Il consomme aussi des vers marins. Cependant, poisson, calmars et crustacés sont consommés toute l’année, ainsi que les polychètes (annélides) et les mollusques.
Le Guillemot de Brünnich se nourrit en nageant sous l’eau. Il plonge jusqu’à des profondeurs qui varient de 10-30 mètres à 50-70 mètres, mais il peut atteindre 100 mètres et plus lorsqu’il poursuit une proie. Il peut rester plus de trois minutes sous l’eau. Il consomme aussi des poissons benthiques qu’il trouve régulièrement sur le fond des mers.
Comme les autres Alcidés, le Guillemot de Brünnich est bien adapté à la vie marine, grâce à de nombreuses caractéristiques morphologiques et anatomiques qui lui permettent de plonger et de se propulser sous l’eau avec ses ailes courtes mais puissantes. Le squelette et les muscles de cette espèce facilitent les mouvements du corps sous l’eau et réduisent la flottabilité au moment de la plongée.
Le Guillemot de Brünnich est grégaire et se reproduit en colonies immenses et denses sur les falaises côtières. Ils effectuent des parades communautaires au tout début de la saison de reproduction. La formation du couple peut se faire avant l’arrivée à la colonie. Les deux partenaires effectuent quelques parades rituelles sur le site du nid, en faisant des courbettes et en se grignotant respectivement le bec. Il leur arrive aussi de prendre des cailloux et de se les offrir mutuellement. L’accouplement a lieu près ou sur le site de reproduction. Ils sont monogames.
Le Guillemot de Brünnich hiverne au large en mer, et la dispersion dépend grandement de l’état de la banquise et de la disponibilité de la nourriture. Ils hivernent généralement partout où l’eau est libre. Ils reviennent sur les sites de reproduction en mars, et la majorité d’entre eux est de retour aux colonies entre mi-avril et fin mai, quelquefois plus tard en fonction de la rupture de la glace en mer.
Les guillemots effectuent souvent des sortes de pirouettes en vol qui sont en fait une manière de se défendre et d’éviter les prédateurs comme le Faucon pèlerin et le Pygargue à tête blanche.
Le Guillemot de Brünnich vole mieux sous l’eau que dans les airs, à cause de ses ailes étroites qui ne lui donnent pas assez de puissance pour s’élever au moment du décollage. Cependant, une fois en l’air, il vole vite, jusqu’à 75 km/heure. Les grands pieds palmés servent de gouvernail. Il fait souvent plusieurs tentatives pour atterrir sans dommages sur les étroites corniches rocheuses où il nidifie.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La ponte est habituellement associée aux températures des eaux marines, et a lieu plus tard là où les températures sont très basses. Elle a généralement lieu fin juin/début juillet.
Le Guillemot de Brünnich nidifie sur les façades abruptes des falaises côtières, sur d’étroites corniches rocheuses. Le site du nid est défendu par les deux partenaires à l’aide de parades de menaces et de disputes. Avec une telle densité d’oiseaux, les disputes agressives sont fréquentes mais de courte durée, grâce aux parades et aux signaux d’apaisement très développés chez ces espèces.
Le Guillemot de Brünnich ne construit pas de nid. La femelle dépose un seul œuf sur la roche nue. L’œuf est pyriforme afin d’éviter de tomber de la falaise. S’il est bousculé, il ne fera que rouler en rond. Sa couleur varie du vert au rosâtre, sans doute pour aider les parents à reconnaître leur œuf lorsque les couples se trouvent épaule contre épaule, avec une densité de 10 à 30 œufs au mètre carré.
Les deux parents partagent l’incubation pendant 32-33 jours, avec des tours de 12-24 heures. A la naissance, le poussin duveteux est brun noirâtre dessus et blanc dessous, tandis que la tête est striée de blanc. Les deux adultes couvent, gardent et nourrissent le poussin pendant trois semaines, jusqu’à ce qu’il quitte le nid. Lorsqu’il s’élance de la corniche où il est né, il est accompagné par son père. Il dépendra encore de ses parents pendant au moins quatre semaines, mais certainement davantage, jusqu’à 8-12 semaines.
Si un œuf est perdu au début de la saison, souvent en tombant de la corniche pendant le changement d’adulte incubateur, une ponte de remplacement pourra avoir lieu après un délai de 11 à 17 jours.
PROTECTION / MENACES / STATUTS:
Le Guillemot de Brünnich est vulnérable aux dérangements causés par les hommes et qui entrainent souvent la perte de l’œuf, mais ils sont également sensibles aux ouragans, au froid et aux prédateurs introduits tels que le renard arctique et le renard roux. Aux colonies, les oiseaux sont sensibles aux hélicoptères et aux dérangements au-dessus d’eux.
En Alaska, adultes et œufs sont collectés par les chasseurs. La chasse dans d’autres parties de la distribution a causé des déclins au cours du 20ème siècle.
Le Guillemot de Brünnich est vulnérable à la pollution aux hydrocarbures. Les pièges que représentent les filets de pêche sont une autre cause de mortalité.
La population globale est estimée à 22 000 000 d’individus et elle est en augmentation en Amérique du Nord. Cependant, comme les aires de reproduction du Guillemot de Brünnich et du Guillemot de Troïl se chevauchent beaucoup, il est parfois très difficile d’identifier chaque individu.
Mais actuellement, le Guillemot de Brünnich est considéré comme non menacé.