Fr: Guillemot du Japon
Ang: Japanese Murrelet – Crested Murrelet
All: Japanalk
Esp: Mérgulo Japonés
Ita: Urietta del Giappone
Nd: Japanse Alk
Sd: Japansk alka
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Alan & Ann Tate
AA Bird Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334202
Wikipedia, the free encyclopaedia
Bird Research News Vol.7 No.9 - Japanese Murrelet by Yutaka YAMAMOTO Wild Bird Society of Japan
JAPANESE MURRELET - Synthliboramphus wumizusume
Postbreeding dispersal and drift-net mortality of endangered Japanese Murrelets
By John F. Piatt and Patrick J. Gould
Guillemot du Japon
Synthliboramphus wumizusume
Ordre des Charadriiformes – Famille des Alcidés
INTRODUCTION :
Le Guillemot du Japon est un petit Alcidé qui fréquente les ilots rocheux et les récifs dans les eaux tempérées du Japon, de la Corée du Sud et de la Russie. Comme de nombreux Alcidés, ce petit oiseau marin est fait pour plonger et nager, mais il est moins à l’aise en vol car ses ailes courtes sont plus efficaces dans l’eau que dans les airs.
Il est menacé par les corbeaux et les rats qui prennent les œufs et tuent adultes et poussins. Comme de nombreux oiseaux marins, il est vulnérable aux pièges des filets de pêche et aux dérangements sur ses sites de nidification. La petite population décline rapidement à cause de ces problèmes.
Le Guillemot du Japon a été désigné Trésor Naturel en 1975 par le gouvernement Japonais, et l’espèce est présente dans plusieurs zones protégées au Japon.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 26 cm
Poids : 183 gr
Le Guillemot du Japon en plumage nuptial a les parties supérieures noirâtres et gris bleuâtre. Les parties inférieures et la gorge sont blanches, tandis que les flancs sont plutôt noir grisâtre. La queue courte et arrondie est noire dessus et blanche en dessous, tout comme les ailes.
La tête est noire avec de longues plumes noires et fines qui forment une crête au sommet de la calotte. Une rayure blanche s’étend depuis le dessus de chaque œil jusqu’à la nuque où elles se rejoignent. Le noir s’étend sur la face et le menton, et vers le bas jusqu’à l’arrière du cou où l’on peut voir quelques fines plumes blanches pendant la saison nuptiale.
Le bec court et épais est bleu-gris pâle avec le culmen sombre. Les yeux sont brun noirâtre. Les pattes et les doigts palmés sont gris jaunâtre terne.
Mâle et femelle sont identiques. Les adultes en hiver n’ont ni la crête ni les rayures blanches de la tête, et les fines plumes blanches du cou ont disparu. La calotte est noire ainsi que la zone qui entoure l’œil. Les côtés de la calotte sont souvent blancs.
Le juvénile ressemble à l’adulte en hiver, mais il parait plus brun sur le dessus.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Guillemot du Japon se reproduit le long des côtes et sur des iles au large de l’est et du sud du Japon et de la Corée du Sud, et probablement aussi en Russie, en particulier à Peter the Great Bay.
Il hiverne généralement en mer au large de ses aires de reproduction.
HABITAT :
Le Guillemot du Japon se reproduit sur les ilots rocheux, les péninsules et les côtes maritimes. Il hiverne en mer, habituellement dans les eaux subtropicales tempérées. Il devient plus pélagique et se trouve souvent loin des terres.
Il se nourrit en mer, jusqu’à la limite de la plaque continentale. Cependant, il se nourrit aussi dans les eaux côtières lorsque les courants convergents et les remontées d’eau concentrent la nourriture près de la surface.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Guillemot du Japon émet plusieurs sortes de sons tels que « pidju, pidju… » et « chieet ». La nuit aux colonies, ils émettent un « byubyubyu » ainsi qu’un « chi chi chi chi » soudain.
Si les parents sont séparés des poussins, les petits émettent des cris de détresse plaintifs tandis que les adultes lancent des cris sonores en cherchant leur progéniture.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Guillemot du Japon se nourrit principalement de crustacés planctoniques du genre Euphausia, et de petits poissons à l’état larvaire qui sont capturés toute l’année.
Pendant l’été, il se nourrit dans la Mer du Japon et le sud de la Mer d’Okhotsk, et capture des crevettes et des larves de crustacés, des petits poissons tels que sardines et harengs graciles (Spratelloides gracilis), ainsi que des petits crustacés et coquillages.
Il se nourrit souvent en petits groupes en plongeant sous l’eau ou en pêchant à la surface. Il plonge pendant moins de 45 secondes, à des profondeurs de 10 à 20 mètres.
Les comportements nuptiaux du Guillemot du Japon sont peu connus. Ils sont généralement monogames. D’après quelques observations, il semblerait que l’accouplement ait lieu au nid.
Les parades nuptiales sont inconnues, mais nous pouvons penser que les dessins noir et blanc de la tête et la crête sont mis en valeur par certaines postures adaptées.
La femelle produit un ou deux œufs plutôt grands comparés à la taille de l’oiseau. Ces œufs sont ovoïdes ou piriformes. Les poussins sont nidifuges et les deux parents partagent les tâches liées à la reproduction.
Le Guillemot du Japon hiverne en mer mais près des aires de reproduction. Les dispersions postnuptiales s’effectuent à l’intérieur des courants chauds, et en particulier en mer au sud-est d’Hokkaido où les courants Oyashio et Kuroshio se rencontrent.
Ils reviennent sur les aires de reproduction entre mi-février et fin février. Les déplacements se font sur de courtes distances et sont certainement associés aux disponibilités de nourriture.
Les ailes courtes du Guillemot du Japon sont surtout faites pour nager et plonger, mais sont moins adaptées au vol. Cependant, il vole avec des battements rapides mais sur des distances courtes.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le Guillemot du Japon revient sur les sites de reproduction dans la seconde quinzaine de février, et la ponte a lieu entre mi-mars et fin juin/début juillet.
Cette espèce monogame est fidèle à ses sites de nidification, et les deux partenaires ont des liens solides. Ils nidifient en colonies, mais surtout en petits groupes clairsemés ou en couples isolés car la population est réduite.
Il se reproduit sur les récifs et sur les iles isolées du Japon et de la Corée du Sud, dans des eaux tempérées. Il nidifie sur les récifs et les falaises côtières, mais aussi dans les herbages où poussent des laîches, sur le sol de la forêt, dans des murs de pierres, des crevasses rocheuses ou dans des terriers courts qu'ils creusent eux-mêmes dans le sol ou sous les racines d'un arbre. Ils peuvent aussi utiliser des terriers abandonnés par d’autres espèces. Ils ont des habitudes nocturnes sur les sites de nidification.
La femelle dépose 1 ou 2 grands œufs piriformes ou ovoïdes. L’incubation commence avec la ponte du premier œuf. Mâle et femelle partagent l’incubation avec des tours de 24-72 heures pendant 33-34 jours. Les deux œufs éclosent fin avril/début mai. Les poussins duveteux sont gris brunâtre sur le dessus et blanc en dessous. La calotte est sombre mais les joues et la gorge sont blanches.
Ils sont nidifuges et quittent le nid un ou deux jours après la naissance. Ils partent en mer guidés par les cris des parents. Ils sont nourris par les adultes jusqu’à la fin de leur croissance, environ un mois plus tard. La famille nage vers le large et pendant plusieurs heures.
Les œufs et les poussins sont souvent la proie des prédateurs introduits comme les rats et autres rongeurs.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La population du Guillemot du Japon décline à cause de la prédation par les Corvidés, les Laridés et les mammifères introduits, les dérangements sur les aires de reproduction qui peuvent provoquer la désertion des adultes, les filets de pêche et la pollution aux hydrocarbures.
La population globale est estimée approximativement à 2500/9999 individus matures, ce qui donne environ 3500/15000 individus. Cette population décline rapidement et le Guillemot du Japon est actuellement classé comme espèce Vulnérable.