Fr: Marabout argala
Ang: Greater Adjutant
All: Großer Adjutant
Esp: Marabú Argala
Ita: Marabù asiatico maggiore
Nd: Indische Maraboe
Sd: Större adjutantstork
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
A Field Guide to the Birds of South-East Asia by Craig Robson. New Holland Publishers. ISBN: 9781780090498
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
Wikipedia, the free encyclopaedia
THE HINDU - Endangered Greater Adjutant Stork finds secure home to breed
Canisius Ambassadors for Conservation
THE TRIBUNE - Assam village made famous by a bird
Marabout argala
Leptoptilos dubius
Ordre des Ciconiiformes – Famille des Ciconiidés
INTRODUCTION:
Le Marabout argala est une grande cigogne du nord-est de l’Inde et de l’Asie du sud-est. Comme le Marabout chevelu et le Marabout d’Afrique, il a un bec énorme et de la peau nue sur la tête. Sa grande envergure lui permet de planer et de glisser sans efforts dans les airs, mais il vole avec le cou rétracté, sans doute à cause du poids du bec.
Le nom anglais « adjutant » vient de la démarche raide de cette cigogne lorsqu’elle est au sol.
Le Marabout argala a une très petite population qui décline rapidement. Cette espèce est menacée par la destruction de son habitat, la pollution et les persécutions. Il est actuellement considéré comme espèce en Danger d’Extinction.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 120-152 cm
Envergure : 250 cm
Poids d’un juvénile en captivité : 7-11 kg
Le Marabout argala non-nuptial a les parties supérieures gris bleuâtre qui contrastent avec les grandes couvertures et les tertiaires gris pâle. La queue est gris foncé.
Sur les parties inférieures, le corps et les couvertures sous-alaires sont blanchâtres mais les sous-caudales sont noirâtres.
La tête nue est rosâtre, comme le cou et la poche gulaire pendante. On peut voir une collerette blanche autour de la base du cou et un léger plumage sombre et désordonné sur la tête et le cou.
Le grand bec à base large est sombre à la base, avec les mandibules plutôt pâles, couleur corne. Le culmen est convexe. Les yeux sont blanc bleuâtre clair. Les pattes et les doigts sont gris foncé, mais ils paraissent souvent blanchâtres à cause de l’urohidrose qui consiste à diriger les déjections sur les pattes afin de les rafraichir lorsque les températures sont trop élevées.
Mâle et femelle sont identiques.
Le Marabout argala en plumage nuptial a la face et le front noirâtres, tandis que la tête et l’arrière du cou sont plus rouges. Les parties inférieures sont d’un gris bleuâtre plus pâle, avec les grandes couvertures et les tertiaires nettement argentées. La poche gulaire devient jaune-safran vif. Le haut du tibia est rougeâtre.
On peut voir la poche gulaire pendante gonflée et une protubérance rougeâtre ou orangée à la base de la partie postérieure du cou, tout en haut du manteau.
Le juvénile a le bec plus étroit que les adultes. La tête et le cou présentent un plumage plus dense, semblable à des poils hirsutes. Les parties supérieures sont plus ternes. Les ailes sont d’abord entièrement sombres avant d’avoir une bande brune en travers des grandes couvertures et des tertiaires. Les yeux sont brunâtres ou brun bleuâtre.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Marabout argala se trouve dans l’est du Népal, le nord de l’Inde et le nord du Bangladesh et en Indochine (surtout au Cambodge). Il se reproduit seulement dans l’Assam Valley, au Bihar et au Cambodge.
HABITAT :
Le Marabout argala fréquente les marais d’eau douce et les mares, les forêts marécageuses et parfois les rizières et les zones ouvertes. Cette espèce est présente dans les plaines, mais elle peut à l’occasion atteindre 1500 mètres d’altitude au Népal, sur les contreforts de l’Himalaya.
Les zones humides sont utilisées de façon saisonnière à Assam, en particulier pendant la saison de reproduction entre octobre et février. A d’autres périodes, les oiseaux peuvent être observés en train de se nourrir sur les tas de détritus en ville. Ils se rassemblent souvent autour des carcasses et dans les décharges à ciel ouvert mais aussi près des villes. On peut alors les voir posés sur les toits des maisons et vagabonder au-dessus des marchés en quête de nourriture, poisson ou viande.
CRIS ET CHANTS :
Le Marabout argala est souvent silencieux en dehors de son nid. Comme les autres Ciconiidés, il claque du bec pendant les parades, mais produit aussi des grognements bas, des coassements et des sortes de rugissements.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Marabout argala se nourrit principalement autour des carcasses et dans les décharges publiques. Le système digestif de ces grandes cigognes leur permet d’avaler des os, même des grands. C’est de ce comportement que leur nom dérive car « hargila » est traduit en anglais par « bone swallower » ou « avaleur d’os ».
Cependant, le Marabout argala se nourrit aussi dans les mares en train de sécher où il capture des insectes, des grenouilles, des poissons, des crustacés et parfois aussi des oiseaux blessés, canards ou limicoles.
Il se nourrit en utilisant le toucher et les zones sensibles de l’extrémité du bec. Il garde son bec ouvert sous l’eau et attend le passage d’une proie avant de refermer les mandibules pour la piéger.
Le Marabout argala est monogame, mais les liens du couple ne durent pas toute la vie. L’espèce nidifie en colonies. Les mâles définissent leur territoire en se perchant sur la branche où le nid sera fait et en claquant du bec en levant la tête vers le ciel. Si des femelles viennent se poser près d’eux, ils leur présentent des brindilles pour les courtiser. Ils adoptent aussi des postures rituelles en tenant leur grand bec près d’une partenaire éventuelle, ou en cachant sa tête sous leur menton. Les deux partenaires effectuent d’autres parades ensemble, en particulier des mouvements rapides de haut en bas.
Le Marabout argala se disperse après la reproduction et migre localement ou vagabonde. Il était plus répandu auparavant en Inde et au Bangladesh. Il est visible au Népal après la reproduction. Mais les statuts précédents at actuels ne sont pas clairs.
Le Marabout argala rétracte son cou en vol, probablement à cause du poids de son grand bec. Les grandes ailes lui permettent de glisser avec facilité dans les airs.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre octobre-décembre et février en Birmanie, au Cambodge et en Inde.
Le Marabout argala nidifie en colonies aujourd’hui plus restreintes avec moins de 30 couples, ou en couples solitaires clairsemés. Il partage ces colonies avec d’autres espèces dont le Marabout chevelu et le Bec-ouvert Indien, ainsi que des pélicans. Les colonies sont installées dans de grands arbres au feuillage épars, afin de faciliter l’envol et l’atterrissage de ces grands oiseaux.
Le nid est une grande structure volumineuse faite avec des rameaux de bois. Il comprend une coupe profonde tapissée de végétation fraîche. Il est situé dans un arbre à une hauteur variant de 12 à 30 mètres, ou à l’occasion sur une corniche rocheuse.
La femelle dépose 2-3 œufs blancs qui se colorent petit à petit avec le va-et-vient des oiseaux. Les deux adultes incubent pendant 28-30 jours. Les poussins sont nourris par les parents pendant cinq mois. Ils peuvent voler aux alentours de la colonie au bout de quatre mois, mais ils sont encore nourris par les adultes.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Marabout argala est menacé par la perte de son habitat, aussi bien les zones de nourrissage que les aires de reproduction, à cause du drainage des zones humides, des dérangements et de la pollution, mais aussi à cause des persécutions parce qu’il est considéré comme un parasite.
La réduction des décharges à ciel ouvert avec des carcasses et de la nourriture est une menace non négligeable pour ces oiseaux.
La population a décliné de manière catastrophique, avec une estimation récente qui donne 800/1200 individus matures, équivalent à 1200/1800 individus. Cette population décline rapidement à cause des menaces énoncées précédemment.
Le Marabout argala est actuellement considéré comme espèce en Danger d’Extinction, en dépit d’une protection légale à l’intérieur de la distribution, et de quelques parcs nationaux protégés à Assam en Inde.