Moucherolle noir
Sayornis nigricans
Ordre des Passériformes – Famille des Tyrannidés
BIOMETRIE :
L : 15-18 cm
Env : 27-28 cm
Poids : 15-22 gr
LONGEVITE : Jusqu’à 3 ans
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le moucherolle noir est un petit gobe-mouches blanc et noir.
L’adulte a les parties supérieures noires, ainsi que la tête et la poitrine. L’abdomen et le bas-ventre sont blancs. Les plumes des ailes présentent des lisières claires. La tête, la poitrine et le haut du dos sont plutôt noir cendré. Le bas du dos, les ailes et la queue sont brunâtre ardoisé. La couleur blanche de l’abdomen forme un V inversé. La queue foncée présente des lisières blanches sur les rectrices externes.
Le bec noir est mince et pointu. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont noirs.
Male et femelle ont le même plumage, mais pendant la période de reproduction, le mâle présente une protubérance cloacale, et la femelle porte une plaque incubatrice.
Ang: Black Phoebe
All : Schwarzkopf-Phoebetyrann
Esp : Mosquero Negro
Ital : Febo nero
Nd : Zwarte Phoebe
Sd : Svart fibi
Photos de Tom Grey
Son site : Tom Grey's Bird Pictures
Photos de Tom Merigan
Son site : Tom Merigan’s Photo Galleries
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
A GUIDE TO THE BIRDS OF MEXICO AND NORTHERN CENTRAL AMERICA by Steve N. G. Howell, Sophie Webb - Oxford University Press - ISBN: 0198540124
BIRDS OF THE GREAT BASIN – by Fred A. Ryser - Univ of Nevada Pr -ISBN: 0874170796
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA by National Geographic Society - National Geographic Society - ISBN: 0792274512
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia (Wikipedia, The Free Encyclopedia)
Le juvénile est plus brun que les adultes, avec des lisières cannelle clair sur les ailes, et les parties supérieures. On peut voir des barres alaires cannelle chamoisé.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le cri le plus commun du moucherolle noir est un « tsip » utilisé toute l’année pendant les vols, le nourrissage ou contre un prédateur de nid. C’est un son net, plus plaintif que celui du moucherolle phébi. On peut aussi entendre un « tsee » aigu.
Le chant est un son de quatre syllabes, un ascendant « pee-wee », suivi d’un autre « pee-wee » descendant. On entend aussi un vif « pidl-eee » ou « pi-ts-lee » répété plusieurs fois.
Les bavardages sont utilisés quand le mâle s’approche de la femelle et au cours des comportements sexuels.
HABITAT :
Les habitats favoris du moucherolle noir sont les falaises côtières, les rives des cours d’eau, les fontaines dans les parcs. On peut le trouver depuis le niveau de la mer jusqu’à 3000 mètres d’altitude. Cette espèce est associée à l’eau, accompagnée d’une source de boue nécessaire à la construction du nid.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le moucherolle noir se reproduit le long des côtes du Pacifique, depuis le Sud de l’Oregon jusqu’en Amérique Centrale et en Amérique du Sud.
Il hiverne dans la majeure partie de ses aires de reproduction, mais les populations les plus au nord peuvent hiverner le long des côtes du Golfe de Californie.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le moucherolle noir se pose et attend sur des perchoirs exposés le passage d’une proie. Il chasse dans les zones ouvertes et en l’air. Il se nourrit dans les prairies, sur les routes, dans les parcs et les jardins. Pendant la période de reproduction, les deux partenaires se nourrissent séparément. Le mâle dans les zones ouvertes et la femelle à l’intérieur et aux limites de la canopée.
Le moucherolle noir effectue habituellement un vol depuis un perchoir bas une fois que la proie est localisée, et il la poursuivra jusqu’à la capture en un vol direct et court. Il bondit de son perchoir et happe les proies volantes ou les capture sur le sol ou à la surface de l’eau d’un étang. Il peut écumer la surface pour saisir des insectes volants. Il bouge rarement au sol, préférant voler. Il peut occasionnellement se poser sur le sol près d’une proie et sautiller pour la capturer.
Quand la saison de reproduction commence, de fréquentes disputes territoriales éclatent, comprenant des poursuites et des cris. Plusieurs attitudes telles qu’agiter et abaisser les ailes, la crête dressée, la queue agitée de bas en haut et déployée, et les poursuites, sont utilisées au cours de ces disputes. L’oiseau peut aussi voltiger d’un perchoir à l’autre avec la crête hérissée, la queue agitée et déployée. Le propriétaire du territoire et l’intrus peuvent voltiger face à face avec la queue déployée et le corps dressé. Ces disputes ont lieu habituellement aux limites du territoire. Afin de maintenir leur territoire, les oiseaux s’évitent, mais pendant l’établissement des lieux, des confrontations directes ont lieu, avec des parades en vol et des poursuites régulières.
Le moucherolle noir est monogame et le couple reste uni au moins pendant la durée de la période de reproduction. Le mâle s’approche fréquemment de la femelle posée avec un vol oscillant, la femelle abandonne alors son perchoir. Mais la femelle peut adopter une attitude de soumission avec la tête basse et rentrée et les plumes gonflées. Le mâle essaie de voltiger en face et derrière elle. Si elle ne le tolère pas au début, elle finit par l’accepter au bout de plusieurs jours ou semaines, et le mâle peut se poser sur son dos pour s’accoupler brièvement. Le mâle effectuera quelques vols de parade pendant cette période. Il vole avec la queue déployée en balançant les ailes. Il fait aussi de courts zigzags et des spirales en vol. On peut également entendre des chants pendant ces parades.
Parfois, des parades nuptiales sont engagées sur le site du nid, en voletant, le corps dressé et la queue déployée en face d’un ancien nid. La femelle le suit. Les deux sexes peuvent engager des poursuites durant cette période.
Le moucherolle noir émet des cris d’alarme et vole vers les prédateurs tels que les oiseaux de proie et les corvidés qui menacent son nid. Il peut aussi se laisser tomber sur les prédateurs terrestres et claquer du bec.
VOL :
Le moucherolle noir a un vol direct avec des battements fermes. Il peut voleter tout en se nourrissant dans des endroits variés, ou dans les nuages d’insectes volants. Il peut aussi effectuer des vols acrobatiques avec des zigzags et des spirales pendant les vols de parade.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le moucherolle noir femelle sélectionne le site du nid. Le nid est situé au-dessus de l’eau, et au-dessus de la plus haute marque du niveau de l’eau. Les nids situés au-dessus du sol sont en général plus haut placés. Le nid peut se trouver sur des corniches boueuses le long des cours d’eau, dans un endroit abrité sur de grands rochers surplombant l’eau, ou dans des arbres sous des branches cassées, des murs…
La femelle jette des boulettes de boue sur la surface verticale afin de former une ligne horizontale ou en arc montant, ensuite, elle construit une coupe ouverte cimentée avec la boue sur le mur ou la paroi qui lui sert de support. La boue est mélangée avec de l’herbe ou de la végétation sèche, ou des poils. L’intérieur est tapissé avec des fibres végétales entrelacées, des plumes et des poils. Le nid est habituellement placé sous un plafond, dans un endroit abrité tel qu’une crevasse dans un mur ou une corniche.
La femelle dépose un à six œufs blancs, légèrement tachetés autour de la partie la plus large. L’incubation dure environ 15 à 17 jours, assurée par la femelle. Le mâle défend les alentours du nid et peut partager les charges parentales avec la femelle. Les deux adultes nourrissent les poussins en portant des insectes au nid.
Les jeunes quittent le nid au bout de 14 à 21 jours après la naissance.
Cette espèce produit deux couvées par saison.
ALIMENTATION :
Le moucherolle noir est surtout un insectivore. Quelques oiseaux se sont adaptés à la capture de petits poissons, et ils peuvent parfois consommer des petites baies.
PROTECTION/ MENACES / STATUTS :
Le moucherolle noir est menacé par la destruction continuelle de son habitat, ce qui réduit les aires de reproductions et de nourrissage adaptées à cette espèce. Cependant, les constructions de ponts et d’immeubles près de l’eau leur procurent des sites de nidification supplémentaires, ainsi que les lacs et les canaux faits par la main de l’homme.