Ang : Strange-tailed Tyrant
All : Rotkehl-Schleppentyrann
Esp: Yetapá Acollarado
Ital: Tiranno codastrana
Nd: Wimpelstaart-tiran
Sd: Vimpeltyrann
Port: Tesoura-do-campo
Photographes :
Philippe et Aline Wolfer
GALERIE
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 9 - by Josep del Hoyo - Andrew Elliot - David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334695
BirdLife International (BirdLife International)
Wikipedia, the free encyclopaedia
XENO-CANTO – Sharing Birds sounds from around the world
Moucherolle à queue large
Alectrurus risora
Ordre des Passériformes – Famille des tyrannidés
QUELQUES MESURES :
L : Femelle : 20 cm
L : Mâle : 30 cm avec la queue en plumage nuptial
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Cette espèce monotypique pourrait ressembler à certains Viduidés en regardant l’oiseau posé dans les hautes herbes avec la queue soulevée par le vent. La silhouette est semblable à cause de cette particularité physique commune à deux espèces appartenant à l’Ordre des Passériformes, mais classées dans deux familles différentes.
Le Moucherolle à queue large mâle adulte en plumage nuptial a les parties supérieures plutôt noires avec des plumes aux lisérés bruns en plumage frais. Le croupion est gris. Les scapulaires sont blanchâtres. Les couvertures alaires ont des extrémités blanches et les rémiges présentent des liserés blancs.
La queue est prolongée par deux rectrices externes retournées et modifiées. Elles sont réduites au seul tuyau (bout creux de la plume) à la base, mais ensuite, le vexille interne devient plus large. Ces plumes noirâtres gardent une position perpendiculaire par rapport à la queue, et sont situées en dessous des autres rectrices plus courtes.
Sur les parties inférieures, le menton et la gorge sont nus, rouge-rosâtre à orange-rosé. On peut voir également une large bande pectorale noire. Le reste des parties inférieures est blanc.
La tête est noire avec le front, le devant de la calotte et un sourcil court blanchâtres.
Le bec est orange-rosâtre. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont gris. On distingue une longue griffe postérieure.
En plumage d’hiver, le mâle a les longues rectrices plus étroites et plus courtes, et le menton et la gorge portent des plumes blanches au lieu de la peau nue et rouge.
La femelle a les parties supérieures et la tête tachetées de brun, la gorge blanche et le dessous blanc chamoisé avec une bande pectorale brune. La queue est noire, avec des rectrices externes réduites et allongées, finissant chacune en petit plumet.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le cri de la femelle est un sifflement doux et faible « thee-uu, schee-uu » répété plusieurs fois et se terminant en tonalité descendante.
Le mâle produit des bruits particuliers lorsqu’il bat des ailes au cours des parades. Il émet des petits cris courts « tsit-tsit-tsit-tsit… » pendant les vols nuptiaux.
HABITAT :
Le Moucherolle à queue large fréquente les zones humides, marais et herbages marécageux, mais on le trouve aussi dans les savanes et les landes broussailleuses. L’espèce est habituellement visible jusqu’à 500 mètres d’altitude, mais souvent en dessous.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Moucherolle à queue large se trouve dans le sud du Brésil, le nord de l’Argentine, l’est du Paraguay et en Uruguay. Les concentrations les plus importantes sont aujourd’hui au sud du Paraguay et au nord-est de l’Argentine.
Cette espèce est résidente dans sa distribution, mais les populations les plus au sud peuvent migrer partiellement.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Moucherolle à queue large se nourrit principalement d’insectes capturés en se précipitant depuis un perchoir, souvent le sommet d’une herbe haute ou un endroit découvert, un buisson ou une clôture. Il sort brusquement pour happer un insecte en vol mais aussi jusqu’au sol où il trouve des proies cachées dans les herbes. Il suit également les essaims de fourmis légionnaires.
Ces oiseaux sont assez grégaires en dehors de la saison de reproduction, et forment des groupes lâches pouvant compter de 20 à 30 individus, parfois davantage.
Le Moucherolle à queue large se reproduit pendant le printemps austral. Le système de reproduction est complexe. Les groupes qui comprennent des mâles monogames et polygames peuvent être maintenus pendant plusieurs années.
Pendant la saison de reproduction, le mâle perd les plumes blanches de la gorge qui se couvre de peau nue et rougeâtre. Il défend son territoire dans les herbages et les marais. Il effectue des parades aériennes remarquables au-dessus des femelles posées sur les tiges et les buissons.
Ces parades mettent en valeur les longues plumes de la queue qui dansent pendant le vol. La gorge rouge est probablement exposée aussi au cours d’autres parades.
Certains territoires comptent plusieurs femelles et les mâles paradent dans des leks ou arènes où les femelles leur rendent visite. Des disputes se produisent entre mâles et sont accompagnées de chants. Ces leks sont souvent situés dans la forêt et traversés par les routes souvent empruntées par les femelles.
VOL :
Le Moucherolle à queue large a des vols de parade magnifiques. Cependant, son vol est lent et faible à cause des ailes courtes et de la longueur des rectrices. Celles-ci bougent de haut en bas au cours du vol, mais peuvent aussi rester droites et abaissées sous les autres rectrices plus courtes.
Le vol peut quand même devenir gracieux grâce aux mouvements de ces longues plumes dans les airs.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Les comportements de reproduction de cette espèce sont peu connus. Les œufs sont pondus entre septembre et décembre. Le nid est une coupe ouverte faite d’herbes et tapissée de plumes. Il est situé sur ou près du sol, bien caché dans les hautes herbes. La femelle dépose habituellement trois œufs.
ALIMENTATION :
Le Moucherolle à queue large se nourrit principalement d’insectes et de quelques autres invertébrés. Il chasse en se précipitant sur ses proies en vol ou au sol depuis un perchoir à découvert.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Moucherolle à queue large est une espèce classée comme étant Vulnérable. Elle devient rare ou peu commune localement.
Cette espèce est lourdement menacée par la dégradation et les changements dans son habitat au profit de l’agriculture et de l’élevage. Les herbages où ces oiseaux se reproduisent disparaissent, entrainant une fragmentation de l’habitat et de la distribution. Les zones herbeuses sont brûlées, drainées et modifiées pour l’expansion des cultures, des pâturages et des plantations d’arbres.
Cette espèce a besoin des hautes herbes pour vivre, et se trouve donc très menacée par l’écobuage régulier.
Des mesures de conservation sont en cours et d’autres sont encore proposées afin de protéger ce bel oiseau.