Fr: Océanite néréide
Ang: Grey-backed Storm-Petrel
All: Graurücken-Sturmschwalbe
Esp: Paíño Dorsigrís
Ita: Uccello delle tempeste dorsogrigio
Nd: Grijsrugstormvogeltje
Sd: gråryggig stormsvala
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Don Merton
Avec l’aimable concours du Department of Conservation Te Papa Atawhai, 2014
Department of Conservation
Title: Grey-backed Storm Petrel
Photographer: Merton, Don
Date: 1984
Location: Chatham Islands Area
Description: Grey-backed storm petrel with wings out stretched, South East Island, Chatham Islands, December 1984
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
A Complete Guide to Antarctic Wildlife by Hadoram Shirihai and Illustrated by Brett Jarrett - Edited by Guy M. Kirwan - ALUL.A Press Oy, Finland - ISBN 9519894705
Albatross encounter… Kaikoura, New Zealand
Notornis, 2006,Vol. 53: 317-318 - 0029-4470 © The Ornithological Society of New Zealand, Inc.
An unprecedented influx of grey-backed storm petrels (Garrodia nereis) in the Hauraki Gulf, northern New Zealand
New Zealand birds and birding (Narena Olliver)
Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology
New Zealand bird status between 2008 and 2012
Océanite néréide
Garrodia nereis
Ordre des Procellariiformes – Famille des Oceanitidés
INTRODUCTION :
L’Océanite néréide fait aujourd'hui partie de la famille des Oceanitidés, séparée de la famille des Hydrobatidés. Il est le seul membre du genre Garrodia. Il est présent dans l’Océan austral avec une distribution circumpolaire. Il diffère des autres océanites par son manteau gris et son croupion gris pâle et non blanc.
L’Océanite néréide est très vulnérable lorsqu’il est à terre, et la prédation par le Labbe antarctique représente une menace majeure aux colonies. Il est principalement solitaire, bien que des petits groupes soient parfois observés. Ces oiseaux nidifient en colonies lâches.
L’Océanite néréide est le plus petit des océanites présents en Nouvelle-Zélande et aux alentours. Mais malgré sa taille semblable à celle d’un moineau, il a un vol puissant même dans les vents les plus forts qui soufflent sur les régions subantarctiques.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 16-19 cm
Envergure : 39-40 cm
Poids : 35 gr (21-44 gr)
L’adulte a la tête, la gorge, le cou et le haut de la poitrine gris noirâtre, tandis que le manteau, le dos et les ailes sont gris foncé. Sur le dessus des ailes, deux barres alaires claires sont formées par les extrémités gris pâle des moyennes et grandes couvertures. Le croupion et les couvertures sus-caudales sont gris pâle ou gris argent. Les rectrices sont d’un gris plus foncé à la base, et plutôt gris noirâtre à l’extrémité, formant ainsi une bande terminale sombre.
En plumage frais, les parties supérieures ont une apparence écaillée due aux extrémités claires des plumes.
Les parties inférieures sont blanches et contrastent fortement avec le capuchon noir formé par la tête, la gorge et le cou noirâtres. En dessous des ailes, le bord de fuite est gris foncé tandis que le bord d’attaque est plus large et sombre. Les flancs peuvent parfois être striés de gris, tandis que des barres grises sont présentes sur les couvertures sous-caudales.
Le bec est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont gris noirâtre.
Mâle et femelle ont le même plumage, mais la femelle est plus grande dans l’ensemble.
Le juvénile est semblable aux adultes.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Océanite néréide a une distribution circumpolaire. Il est présent dans l’Océan austral, depuis les Iles Malouines, la Géorgie du Sud, Gouth, Crozet, Kerguelen, Auckland, Antipodes, Chatham et sans doute aussi Macquarie.
HABITAT :
L’Océanite néréide est pélagique mais reste souvent près de ses aires de reproduction sur les iles au large. Les colonies sont établies dans des zones plates, en pente ou même abruptes, en général dans les herbages denses ou les landes de bruyères.
En dehors de la période de reproduction, il est en mer et pélagique. On le trouve dans les eaux froides, au niveau de la limite de la plaque continentale dans les régions subantarctiques.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Océanite néréide émet des gazouillis monotones et un cri dissyllabique semblable au son émis par un criquet. Quelques sons plus doux sont également produits. L’espèce est en revanche silencieuse en mer.
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Océanite néréide se nourrit des larves de bernacles (Lepas australis) qui représentent sa nourriture principale. Il consomme aussi des crustacés et de temps en temps des petits poissons. En mer, il pêche souvent sur les grands amas d’algues flottantes où il trouve les larves de bernacles.
Comme les autres Hydrobatidés, il se nourrit en « marchant sur l’eau » face au vent et les ailes déployées pour garder l’équilibre tandis que les pattes trainent légèrement dans l’eau. Il voltige et semble courir sur l’eau tout en picorant les proies devant lui à la surface avec le bec. D’autres techniques sont utilisées. L’oiseau vole au-dessus de la surface et trempe le bec dans l’eau pour capturer une proie. Il effectue aussi des petits plongeons peu profonds.
Il se nourrit souvent seul mais aussi parfois en petits groupes.
L’Océanite néréide est monogame et le couple a des liens qui durent longtemps. Les deux partenaires partagent toutes les tâches liées à la nidification.
Les parades nuptiales comprennent des poursuites aériennes au cours desquelles deux oiseaux ou plus volent vite en décrivant des cercles au-dessus du site de nidification tout en criant fortement. La majeure partie des activités sexuelles se déroulent à l’intérieur du nid, et plus particulièrement dans la chambre d’incubation. Les deux partenaires se lissent mutuellement les plumes, frottent leurs becs et émettent des sons doux. Pendant l’accouplement, le mâle mordille ou lisse les plumes de la nuque de la femelle. Ils se reproduisent en colonies lâches.
L’Océanite néréide se disperse après la reproduction, mais en général, il reste dans les eaux proches des aires de reproduction. Ces comportements varient en fonction de la distribution. L’espèce est présente toute l’année autour des Iles Chatham, mais elle est absente de Crozet en hiver. Quelques oiseaux sont observés au large du sud-est de l’Australie et de la Tasmanie. Il est rare en Nouvelle-Zélande (excepté dans le Golfe de Hauraki où des milliers d’individus atteignirent cette région en 1981). On note également quelques observations en Afrique du Sud.
L’Océanite néréide a un vol rapide et direct, souvent proche de la surface de l’eau. Cette espèce a un vol puissant même par vent fort.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
L’Océanite néréide établit les colonies sur des iles océaniques. Ces colonies sont surtout actives entre août et avril. La période de nourrissage en mer qui précède la ponte dure environ deux semaines. Les oiseaux sont strictement nocturnes autour des nids pour limiter la prédation.
Le nid est au-dessus du sol et non dans un terrier creusé dans le sol. Il est bien caché dans la végétation épaisse, souvent à l’abri des touffes de hautes herbes. Pour une meilleure protection, l’Océanite néréide construit un petit tunnel qui mène au nid, complètement invisible dans la végétation. Il arrive aussi que des crevasses rocheuses soient utilisées pour nidifier.
La femelle dépose un seul œuf blanc avec quelques taches sur la partie la plus large. Les deux adultes incubent pendant 45 jours avec des tours de 1 à 3 jours. A la naissance, le poussin est couvert de duvet gris foncé. Il est couvé pendant seulement 24 heures et nourri à raison d’une fois toutes les 36 heures environ.
Il atteint le poids adulte à l’âge de 17 jours. Il quitte le nid environ 50 jours après l’éclosion.
Cette espèce ne produit qu’une seule couvée par an.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Océanite néréide est affectée par la prédation sur les aires de nidification aux Malouines par le Hibou des marais, mais aussi par les labbes, les rats et les chats dans d’autres parties de la distribution.
Tous les prédateurs prennent aussi bien les adultes que les œufs ou les poussins. Des déclins sont observés, du fait que les sites de nidification sont assez accessibles. Un autre problème vient du bétail qui piétine et dégrade la végétation sur les sites des colonies.
La population globale est estimée à environ 200 000 individus, avec la plus importante concentration autour de la Nouvelle-Zélande. L’Océanite néréide est actuellement considérée comme non menacée.