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Fr: Rowettie de Gough
Ang: Gough Finch
All: Goughammerfink
Esp: Yal de Gough
Ita: Fringuello dell'Isola Gough
Nd: Goughgors
Sd: Goughfink

Photographe:

Peter Ryan (Un grand merci pour sa contribution à la réalisation de cette fiche)
The Percy Fitzpatrick Institute of African Ornithology

Alan & Ann Tate
AA Bird Photography

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 16 by Josep del Hoyo- Andrew Elliot-David Christie – Lynx Edicions – ISBN: 9788496553781

Molecular Phylogenetics and Evolution – The origin of finches on Tristan da Cunha and Gough island, central South Atlantic Ocean
Peter G. Ryan, Luke B. Klicka, Keith F. Barker, Kevin J. Burns

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

Red List of Threatened species

Gough Island 58
Our year on a small uninhabited island in the remote South Atlantic

SANAP - South African National Antarctic Programme

RSPB – Giving Nature a Home

HBW Alive

ARKive (Christopher Parsons)

Wikipedia, the free encyclopaedia

 

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Rowettie de Gough
Rowettia goughensis

Ordre des Passériformes – Famille des Thraupidés

INTRODUCTION :
La Rowettie de Gough est endémique de l’Ile de Gough, une île isolée dans l’Atlantique Sud, dont elle est le seul passereau.
Cette espèce en Danger Critique d’Extinction présente des similitudes physiques avec les deux espèces du genre Melanodera du sud de l’Amérique du Sud et des Iles Malouines. Ces trois espèces ont un masque facial noir et une petite bavette noire, mais seuls les mâles sont concernés dans le genre Melanodera, alors que mâle et femelle ont cette particularité chez la Rowettie de Gough. Cependant, les plumages juvénile et immature de Rowettia goughensis sont semblables à celui de la femelle Melanodera. Cette relation a également été confirmée par des études génétiques.
Voir la fiche du Mélanodère à sourcils blancs.

La Rowettie de Gough est menacée par la Souris grise (Mus musculus), un prédateur arrivé avec l’homme. La prédation des nids est particulièrement forte dans les zones côtières de l’île où se reproduit cet oiseau, entrainant des déclins dans la population. Afin d’éviter ces prédateurs, la Rowettie de Gough nidifie aujourd’hui sur les hauteurs, sur des pentes escarpées, des falaises et des rochers avec un peu de végétation, au large des côtes. L’espèce est devenue rare au niveau de la mer.  

Des mesures pour éradiquer ces souris sont prévues et attendent les autorisations, mais le terrain montagneux de l’île et les nombreuses grottes rendent les tentatives très compliquées. Les appâts empoisonnés seront répandus par hélicoptère en 2017 ou 2018 dans toute l’île, dans le seul but d’obtenir un endroit débarrassé de ces parasites où la Rowettie de Gough pourra reconstituer sa population, ainsi que d’autres espèces affectées par le même prédateur.  

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 23-26 cm
Poids : 50-56 gr

La Rowettie de Gough est l’un des plus grands membres de la famille des Thraupidés.
Le mâle adulte a le plumage vert-olive dans l’ensemble, avec les rémiges brun olive foncé aux bordures externes jaunâtres. Sur la queue, les rectrices externes sont également bordées de jaune.
Les parties inférieures sont verdâtres sur la poitrine, et plus jaunâtres sur l’abdomen.

Sur la tête, le masque facial et la bavette noirs sont mis en valeur par un sourcil, un cercle oculaire partiel et un espace sous-mustacien jaunâtre pâle.
Le bec à la base épaisse est noir. Les yeux sont brun foncé. Les pattes et les doigts sont gris foncé.

Mâle

CRIS ET CHANTS :
La Rowettie de Gough a pour cri de contact un « keet keet » doux, alors que le cri d’alarme plus sonore est émis avec la tête et le bec pointés vers le ciel et l’oiseau bien dressé. Ce cri est habituellement lancé lorsqu’un Labbe antarctique passe au-dessus du territoire.         
Le cri territorial du mâle est un « tsweeeep » haut-perché, et la femelle émet un gazouillis profond. Les deux partenaires font souvent des duos.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
La Rowettie de Gough passe la majorité de son temps (environ 80%) à chercher des invertébrés. Son régime comprend de nombreux insectes et des araignées. Cependant, elle consomme aussi les graines des laîches des genres Carex, Scirpus et Uncinia, et de plusieurs sortes d’herbes, y compris Poa annua. Les baies de Nertera depressa sont également appréciées.
Il lui arrive de se nourrir d’œufs cassés et de charognes. Comme la Grive de Tristan da Cunha, elle entre aussi dans les terriers des oiseaux marins.
Elle se nourrit au milieu de la mousse et de la végétation clairsemée. Elle tire sur la végétation avec le bec et les pattes pour déloger ses proies, ou déchire du bois pourri. Elle happe des insectes en vol à l’occasion.

Juvénile

Pendant la saison de reproduction, les deux partenaires défendent le territoire. Le mâle est territorial et reste près de la femelle pendant la période de la ponte. Ils sont monogames.
Il n’y a pas d’informations sur les parades nuptiales, mais nous pouvons penser que les dessins colorés de la tête sont mis en valeur par des postures adaptées accompagnées de chants.

La Rowettie de Gough est résidente dans sa distribution restreinte, et n’effectue que des déplacements courts de moins de deux kilomètres.

REPRODUCTION DE L’ESPECE : 
La saison de reproduction a lieu entre septembre et décembre, avec un pic en octobre/novembre. Elle a lieu en général plus tôt à plus basse altitude.
La femelle construit le nid, une structure en forme de coupe profonde faite avec de longues herbes et des feuilles de laîches, et dont l’intérieur est tapissé de végétation plus douce. Les matériaux sont collectés au voisinage du site de nidification qui se trouve souvent sur une pente escarpée ou une falaise. Le nid est situé sur ou près du sol, en général au milieu de la végétation épaisse, et abrité par un rocher ou des plantes retombantes.

La femelle dépose 1-3, habituellement 2 œufs bleu pâle mouchetés de brun foncé. Une couvée de remplacement sera produite en cas d’échec de la première.
La femelle incube seule (la durée est inconnue) mais elle est régulièrement nourrie par le mâle près du nid toutes les 20/25 minutes. Elle émet alors un cri léger en réclamant la nourriture au mâle. Il lui arrive de quitter le nid pendant 5/10 minutes pour se nourrir elle-même.
La femelle couve les poussins et les nourrit avec la nourriture apportée par le mâle et donnée à la femelle. Les jeunes quittent le nid au bout de 20-26 jours après la naissance. Ils restent cachés sous le couvert végétal autour du nid. Ensuite, ils suivent les parents dans leur recherche de nourriture.
Avec le déclin de la population, des individus en plumage immature, ou même juvénile, peuvent faire partie d’un couple. Mais la reproduction par les juvéniles nécessite confirmation.

Femelle

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Rowettie de Gough est affectée par la prédation excessive par la Souris grise, entrainant un déclin de la population au niveau des côtes. La proportion de juvéniles a décliné, passant de 50 à 20% au cours des 15 dernières années.
Les actions pour l’éradication de ces souris attendent les autorisations nécessaires, en se servant de l’expérience acquise lors de la même éradication sur l’Ile Macquarie.
La population de la Rowettie de Gough était estimée à environ 1000 individus en 2007, ce qui correspond à environ 670 individus matures. Elle est en déclin.
Pour toutes ces raisons, la Rowettie de Gough est actuellement considérée comme espèce en Danger Critique d’Extinction.   

La femelle est légèrement plus petite que le mâle. Elle est plus terne avec un masque facial plutôt brunâtre, le haut de la poitrine olive chamoisé pâle et les parties supérieures plus grises.

Le juvénile garde son plumage pendant la première année de sa vie. Il a le plumage sable chamoisé avec des stries brun foncé ou noirâtres sur la tête, le dos et les parties inférieures. Le croupion chamoisé est moins strié. Les rémiges sont bordées de jaune. Sur la queue, les rectrices externes sont jaunes. Les dessins de la face sont absents.

L’immature ressemble à la femelle adulte, mais les dessins de la face sont indistincts et on distingue encore quelques stries brun noirâtres. Le croupion est teinté de chamois. Cependant, le jeune mâle a le masque facial foncé plus net que la femelle immature. Il lui faudra au moins 2-3 and pour obtenir le plumage adulte complet.

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :  
La Rowettie de Gough se trouve sur l’Ile de Gough et sur les rochers dotés d’un peu de végétation au large, dans l’Atlantique Sud.

HABITAT :
La Rowettie de Gough peut fréquenter une variété d’habitats, depuis les plages de galets jusqu’aux hautes montagnes à 900 mètres d’altitude, mais elle est surtout présente au-dessus de 300 mètres dans les herbages et les landes humides. L’espèce est devenue rare près des côtes.

Juvénile/immature