Ang : Black Wheatear
All : Trauerschmätzer
Esp : Collalba Negra
Ital: Monachella nera
Nd: Zwarte Tapuit
Sd: Svart stenskvätta
Photographes:
José Luis Beamonte
Pájaros de España
Didier Buysse
Vision d’Oiseaux
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 10 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334725
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601
ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920
Pájaros de España (JL Beamonte)
XENO-CANTO – Sharing Birds sounds from around the world
BirdLife International (BirdLife International)
Traquet rieur
Oenanthe leucura
Ordre des Passériformes – Famille des Muscicapidés
QUELQUES MESURES :
L : 18 cm
Env : 26 à 29 cm
Poids : 37-44 gr
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Classé auparavant chez les Turdidés, le Traquet rieur se trouve aujourd’hui dans la famille des Muscicapidés.
Le Traquet rieur possède un plumage bicolore, blanc et noir. Le corps et les ailes sont complètement noirs et brillants. Le croupion, les sous caudales à la base de la queue, et les rectrices sont blancs, à l’exception des extrémités de chaque rectrice qui sont noires, formant une bande terminale très visible quand l’oiseau déploie sa queue. Les deux rectrices centrales sont noires de la pointe à la moitié de leur longueur. Lorsque la queue est déployée, on voit nettement un T noir inversé. En vol, on peut voir un ton grisâtre sur le dessous des ailes.
Les pattes et le bec sont noirs. Les yeux sont brun foncé.
La femelle a le dos brun foncé, et les parties inférieures plus claires.
Le juvénile ressemble à la femelle en plus terne.
On trouve deux sous-espèces :
O.l. leucura se trouve à l’est du Portugal, en Espagne et dans l’extrême sud de la France.
O.l. syenitica se trouve au Nord-ouest de l’Afrique et au nord-ouest de la Libye.
Le mâle est plus brun et plus terne et la femelle est plus claire que dans la race nominale.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Traquet rieur émet un cri d’alarme rapide et répété « pii-pii-pii-pii », parfois alterné avec un « tchec » typique. Pendant le vol nuptial, il émet un agréable gazouillement qui se termine en une sorte de sifflement ou roulade, qu’il répète inlassablement.
La femelle chante parfois, mais les sons sont plus discordants.
HABITAT :
Le Traquet rieur vit dans les zones rocailleuses et arides, dénuées de végétation, et très souvent, il vit dans les montagnes. On le trouve sur les falaises, les gorges, les ravins, mais aussi sur les maisons en ruines. Il fréquente les régions boisées le semi-désert et les zones dénudées.
On le trouve depuis le niveau de la mer jusqu’en haute montagne à 3000 mètres d’altitude en Afrique du Nord.
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Voir plus haut dans « sous-espèces ».
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Traquet rieur se pose avec une attitude caractéristique. Il est bien redressé, toujours sur un rocher ou un lieu élevé qui lui permet d’observer le sol autour de lui.
C’est un oiseau inquiet qui déplie en permanence sa queue en éventail, montrant la couleur blanche et le T noir inversé, dessin très suggestif et vu de loin.
En période nuptiale, le mâle posé sur une pierre s’agite, tourne et déploie la queue et les ailes pour exhiber au maximum ses marques blanches. Ou bien, il s’élève dans les airs en chantant, descendant peu à peu avec les ailes ouvertes jusqu’à arriver au sol, où il termine, près de la femelle, la dernière phrase de son chant. Les premiers signes de la période nuptiale sont visibles dès décembre, mais les vols onduleux chantés ne commencent qu’en février. A ce moment-là commence aussi la construction du nid.
C’est un oiseau discret que l’on voit toujours de loin, et qui s’envole pour se cacher dès que quelqu’un approche. On voit rarement deux couples proches l’un de l’autre.
L’espèce est sédentaire et ne pratique que des déplacements altitudinaux.
Pour se nourrir, le Traquet rieur chemine rapidement sur le sol, entre les pierres et les buissons, et capture beaucoup d’insectes, y compris des taons et des sauterelles. Il chasse fréquemment d’autres insectes en vol.
VOL :
Depuis son perchoir, le Traquet rieur effectue sans cesse des vols en hauteur, encore plus en période de parade, où il accompagne ses montées et ses descentes d’un chant très agréable. Il répète ce chant en insistant, tout en déployant la queue et en ouvrant grandement les ailes, pour se laisser tomber jusqu’à un perchoir bas.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La construction du nid commence en février. Le Traquet rieur profite d’une crevasse ou d’un trou dans la roche, à une faible hauteur du sol (1,60 m pour la plupart des nids). Certains peuvent se situer dans de petites grottes. En général, ils sont formés d’herbes sèches, de tiges et de branchettes, et tapissés à l’intérieur de plumes, laines et crins. La coutume de mettre dessous et devant quelques petites pierres est bien connue. (C’est la raison pour laquelle le traquet rieur est appelé en Espagne le « pierrier »). Presque tous les nids en sont pourvus et leur nombre est très variable, de 3 à 4, à plusieurs centaines ! Un nid a été observé avec devant lui un mur de 282 pierres, tandis que le socle sur lequel il s’appuyait en comptait 76, soit 358 pierres au total ! C’est le mâle qui les apporte. Elles pèsent de 3 à 10 grammes, certaines jusqu’à 28 grammes, ce qui est assez lourd pour un oiseau de cette taille.
Fin mars, la femelle dépose 4 à 6 œufs bleus, très clairs, presque blancs, certains avec des points roux formant une couronne sur la partie la plus large. L’incubation dure environ 16 à 17 jours, assurée par la femelle. Le couple élève les poussins pendant 14 à 15 jours. A la naissance, ils sont partiellement couverts d’un duvet gris.
Cette espèce peut produire plusieurs couvées en une seule saison, en général trois.
ALIMENTATION :
Le Traquet rieur est essentiellement insectivore (coléoptères et lépidoptères). Il capture également des diptères en vol. Il mange des fourmis, des sauterelles, des araignées, des petits reptiles et des baies.
Il chasse depuis un perchoir, un rocher ou une branche basse et descend au sol pour capturer sa proie. Il la poursuit en bondissant sur le sol, creuse aussi avec le bec pour extraire des insectes, et picore sur la végétation.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Les couleuvres, les lézards et les rats sont autant de prédateurs pour les nids, et sont la cause de la faible reproduction dans de nombreuses zones.
Même s’il est assez commun localement en Espagne, l’espèce est en déclin à cause de la modification de l’habitat et des hivers rigoureux qui ont entraîné la disparition de l’espèce dans quelques zones.
L’espèce n’est cependant pas considérée comme menacée actuellement.
