Fr : Tyranneau omnicolore
Ang : Many-coloured Rush-Tyrant
All : Vielfarben-Tachurityrann
Esp : Sietecolores - Tachurí sietecolores
Ita : Tiranno ventrerosso
Nd : Ornaattachuri
Sd : Vasstyrann
Port (Brésil) : Papa-piri
Photographes :
Roger Ahlman
Pbase Galleries Peru and Ecuador
Jean Michel Fenerole
Photos d’Oiseaux du monde
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 9 - by Josep del Hoyo - Andrew Elliot - David Christie - Lynx Edicions - ISBN: 8487334695
BIRDS OF SOUTH AMERICA – Passerines - by Robert S. Ridgely and Guy Tudor – HELM Field Guides – ISBN: 9781408113424
BirdLife International (BirdLife International)
Birding Patagonia – Adventure expeditions
Neotropical Birds – Cornell Lab of Ornithology
Wikipedia, the free encyclopaedia
Tyranneau omnicolore
Tachuris rubrigastra
Ordre des Passériformes – Famille des Tyrannidés
INTRODUCTION :
Ce petit tyran coloré dépend beaucoup des roselières et des bordures des lacs où il se déplace continuellement en profitant de l’épais couvert végétal.
Le Tyranneau omnicolore est le seul membre du genre Tachirus. Sa position taxonomique est encore incertaine, mais il pourrait être proche des « doradites » du genre Pseudocolopteryx, un groupe de petits tyrans qui vivent aussi dans les habitats marécageux.
Cette espèce a un bec mince, de longs tarses et des doigts robustes, bien adaptés à ses comportements dans son habitat humide.
En attendant une meilleure classification, le Tyranneau omnicolore est actuellement placé dans la sous-famille des Elaeniini aux côtés d’autres tyrans à bec étroit, dans la grande famille des Tyrannidés.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 11 cm
Poids : 6,5-8 gr
L’adulte est vivement coloré. Sur les parties supérieures, l’arrière du cou et le dos jusqu’au croupion sont d’un vert olive profond tandis que les couvertures sus-caudales sont noires. La queue est noire avec les rectrices externes blanches. Les ailes noires portent une barre alaire blanche très évidente formée par les liserés blancs des couvertures alaires et des tertiaires.
Sur les parties inférieures, le menton, la gorge, la face antérieure du cou et la poitrine sont jaune d’or. On peut voir une large bande noire de chaque côté de la poitrine. L’abdomen et les flancs sont d’un jaune profond. Les couvertures sous-caudales sont rouge vif ou orangées, ou parfois plus ternes, plutôt rosâtres.
Sur la tête, le milieu du front et de la calotte est noir, mais une touffe de plumes rouges apparaît lorsque l’oiseau dresse sa crête. Deux rayures jaune d’or s’étendent depuis la base du bec jusqu’à la nuque. Les côtés de la tête, y compris les lores, la zone orbitale et les couvertures auriculaires, sont bleu-noir, et plutôt bleu foncé en allant vers la nuque. Celle-ci est ocrée, devenant plus verte vers l’arrière du cou et le dos.
Le bec mince est noir. Les yeux sont bleu-gris pâle. Les longues pattes et les doigts robustes sont noirs, mais les doigts ont le dessous jaune.
Les deux adultes sont semblables, avec la femelle légèrement plus petite et plus terne que le mâle.
Le juvénile a les parties supérieures vertes, mais les plumes sont souvent bordées de jaune, donnant un effet écaillé. La poitrine et l’abdomen sont d’un jaune plus clair. Les deux barres pectorales sont absentes et il n’y a pas de bleu sur les côtés de la tête.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Tyranneau omnicolore a quatre sous-espèces reconnues.
T.r. libertatis se trouve dans l’ouest du Pérou. Cette race a la gorge et l’abdomen plus blancs, et le sourcil est plus vert et moins net que chez la race nominale.
T.r. alticola se trouve dans le centre et le sud-est du Pérou et dans le nord-ouest de l’Argentine. Celui-ci a le dos plus foncé, plutôt vert noirâtre, et le sourcil d’un jaune plus pâle. Il est légèrement plus grand.
T.r. loaensis se trouve dans le nord du Chili. Cette race est plus petite, avec davantage de blanc sur la gorge. Le cou et la poitrine sont plutôt ocre jaunâtre, et l’abdomen est blanc grisâtre pâle. Les sourcils sont teintés de vert. Les rectrices externes sont très blanches.
T.r. rubrigastra (décrite plus haut) se trouve au Paraguay, dans le centre et l’ouest du Chili, en Argentine et en Uruguay.
HABITAT :
Le Tyranneau omnicolore fréquente les zones marécageuses et les roselières épaisses, ainsi que les zones herbeuses au bord des lacs. Cette espèce est visible depuis le niveau de la mer jusqu’à 4200 mètres d’altitude, mais l’oiseau quitte rarement son habitat humide. Il est commun dans les roselières au bord des lacs d’altitude dans les Andes, ainsi que dans les plaines d’Argentine.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Tyranneau omnicolore émet des séries de notes rapides semblables au bruit produit par un insecte « tic ». Il émet également un sifflement qui finit sur une note dure « piwup bzzzzt » et d’autres sons bourdonnants.
Le chant est un riche gargouillement très musical « treeutu-tu, treeutu-tu-tu-tu-tu ».
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
Le Tyranneau omnicolore est souvent vu en couples ou en groupes. Cette espèce est plutôt effrontée et toujours en mouvement, fouillant activement les roseaux denses à la recherche de proies. Cependant, en dépit de son plumage vivement coloré, il est souvent bien caché au milieu de la végétation des marais.
C’est un insectivore. Il se nourrit d’insectes et d’arthropodes et autres petits invertébrés capturés à l’intérieur de la végétation ou à la surface de l’eau.
Il est souvent perché sur la tige verticale d’un roseau, et glane des proies sur la végétation flottante et aux lisières des roselières. Il grimpe facilement le long de la tige grâce à ses doigts robustes, ou se suspend la tête en bas. Il capture les proies volantes en s’élançant brusquement depuis son perchoir. Il sautille et court sur le sol ou dans la boue tout en cherchant des insectes.
Le Tyranneau omnicolore est monogame et le couple défend son territoire. Il y a peu d’informations sur les parades nuptiales de cette espèce, mais comme elle est proche des « doradites », nous pouvons penser qu’elle effectue des parades assez semblables avec des parades aériennes et des chants. Pendant les parades, les plumes de la calotte sont dressées et laissent apparaître la touffe de plumes rouges. Le plumage coloré du corps est également mis en valeur par différentes postures adaptées. Au cours des comportements agressifs et des parades dans la zone du nid, l’oiseau dresse aussi sa crête rouge.
Le Tyranneau omnicolore des parties les plus au Sud de la distribution migre vers le nord pendant l’hiver austral. Certains ont été observés dans le sud du Brésil.
Le vol est bas sur l’eau, au ras de la surface et de façon identique dans les roseaux. L’oiseau effectue des vols courts lorsqu’il se nourrit dans la roselière.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction varie en fonction de la distribution, mais elle a lieu en général entre septembre et février. Cette espèce peut produire plusieurs couvées par saison.
Le nid est une petite coupe en forme de cône inversé attaché sur un côté à la tige d’un roseau, souvent au-dessus de l’eau. Il est construit par la femelle seule avec des matériaux humides, en général des morceaux de feuilles de roseaux. En séchant, ces matériaux ressemblent à du carton-pâte dont la rigidité maintient la forme du nid lorsque les roseaux sont inlassablement agités par le vent.
La femelle dépose 2-3 œufs blanc-crème. Habituellement, les poussins sont couvés exclusivement par la femelle, mais ils sont nourris par les deux parents.
Dans la famille des Tyrannidés, l’incubation varie de 12 à 16 jours. Les poussins restent au nid pendant environ 14-17 jours. Des juvéniles sont visibles en février au Pérou et dans le sud-est du Brésil.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Tyranneau omnicolore a une vaste distribution et ses populations semblent stables pour l’instant. Cette espèce est commune localement et peut être vue en colonies lâches et clairsemées. Il est également présent dans de nombreuses zones protégées.
Actuellement, le Tyranneau omnicolore est considéré comme non menacé.