Toutes les espèces se fondent dans leur habitat. Leur plumage cryptique ressemble beaucoup à l'écorce des arbres et leur permet de bien se cacher lorsqu'ils sont posés sur une branche ou autre perchoir. De plus, ils ont des habitudes principalement nocturnes, ce qui rend leur observation difficile.
Ils ne sont pas globalement menacés à l'exception de l’Egothèle calédonien, mais toutes les espèces sont affectées par la perte d'habitat causée par la déforestation et le déboisement.
Texte de Nicole Bouglouan
Photographes:
Ken Havard
My Bird Gallery & Flickr gallery 1 & Flickr gallery 2
Dubi Shapiro
Dubi Shapiro Photo Galleries
Illustrateur:
Joseph Smit: 1836-1929
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Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
Owlet-nightjars, treeswifts, swifts
Phylogeny of the owlet-nightjars (Aves: Aegothelidae) based on mitochondrial DNA sequence
CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)
Fatbirder - The World’s Richest Information Resource about Birds for Birders
Owlet-Nightjars: Aegothelidae - Physical Characteristics
Leesbird - Aegothelidae – Owlet-nightjars
Wikipedia, the free encyclopaedia
FAMILLE DES AEGOTHELIDES
Egothèles
La famille des Aegothélidés regroupe neuf espèces et un seul genre (Aegotheles) très proches des Strigidés mais aussi des Caprimulgidés et des podarges. Selon les auteurs, cette famille ferait partie de l'ordre des Apodiformes, suite à des études morphologiques comparatives.
Mais récemment, l’IOC World Bird List a placé cette famille dans son propre ordre des Aegotheliformes, depuis des études morphologiques du crâne réalisées dans les années 1960.
Les égothèles sont un groupe exclusivement Australasien mais ils sont peu connus. La plupart des espèces sont originaires de Nouvelle-Guinée, certaines s'étendant jusqu'en Australie, aux Moluques et en Nouvelle-Calédonie.
Une espèce originaire de Nouvelle-Zélande a été nommée Egothèle de Nouvelle Zélande (Aegotheles novaezelandiae), mais elle a disparu au début du XIIIe siècle.
C'était un grand oiseau de 35 cm de long et pesant de 150 à 200 grammes. Les ailes étaient courtes mais les pattes étaient longues.
Cet oiseau est connu à travers de nombreux ossements et a d'abord été placé dans le genre Megaegotheles, en se basant sur les pattes relativement longues et fortes révélées par les fossiles. Il était probablement incapable de voler ou son vol était très faible, comme le suggèrent ses petites ailes. Il avait probablement des disques faciaux et des yeux dirigés vers l'avant. Le bec était petit mais capable d’une grande ouverture.
Ces caractéristiques physiques semblent refléter une activité plus terrestre que chez les autres espèces vivantes de cette famille.
L'extinction de l'espèce a été causée par l’introduction du rat polynésien ou rat du Pacifique, lorsque les Maoris sont arrivés en Nouvelle-Zélande.
Grand Egothèle
Aegotheles insignis
Ces oiseaux crépusculaires ont un petit bec dont l’ouverture est très large. Il est entouré de plumes sétiformes bien visibles. Les narines sont ouvertes avec aussi des plumes sétiformes bien développées. Les yeux brun rougeâtre sont orientés vers l'avant mais il n'y a pas de disque facial net.
La taille de ces oiseaux varie de 20 à 29 centimètres et le poids de 30 à 85 grammes.
Le plumage est très cryptique avec du brun, du roux, du châtain, du gris et d'autres couleurs plus pâles, avec ou sans marques sombres ou blanches dans l'ensemble. Les ailes sont courtes et assez arrondies et la queue est longue et arrondie. Les pattes sont plutôt petites et généralement faibles. Le mâle et la femelle sont similaires.
Les couleurs ternes et cryptiques et les motifs striés ou barrés des égothèles servent principalement à les protéger des prédateurs. Les marques plus nettes se limitent souvent à des demi-colliers clairs sur l'arrière du cou ou à des taches sur les scapulaires. En raison de ces caractéristiques particulières, les égothèles communiquent probablement davantage par la voix que par les comportements visuels.
Le plumage des deux plus grandes espèces, le Grand Egothèle et l'Egothèle des Moluques, présente de vastes zones allant du roux au brun. D'autre part, les espèces plus petites sont généralement brunes avec des motifs principalement striés, ou elles sont grises ou noirâtres avec des motifs barrés.
L'Egothèle d'Australie mesure 21-25 cm de long, avec des ailes plus longues et plus pointues, tandis que la queue est particulièrement longue. Les pattes et les doigts sont également plus robustes. Il est bien adapté aux forêts plus ouvertes que les autres espèces et fréquente les broussailles dans les régions arides et les petits arbustes. Il lui arrive de se nourrir dans les prairies ouvertes. Les populations vivant dans l'intérieur aride sont généralement plus claires et plus rousses que les espèces vivant dans des zones humides et plus boisées. Il est présent du niveau de la mer jusqu'à 1 000 mètres d'altitude.
On le trouve en Australie et dans le sud de la Nouvelle-Guinée, mais il est peu répandu en Tasmanie.
Egothèle d'Australie
Aegotheles cristatus
Les autres égothèles sont principalement des oiseaux forestiers et se trouvent dans les plaines ou les montagnes, selon les espèces.
L'Egothèle montagnard est relativement petit avec une longueur de 18 à 20 cm et un poids de 36 à 40 grammes. L'espèce existe sous deux formes, une rousse et une brune. On le trouve principalement dans les forêts de montagne, mais il fréquente aussi les lisières des forêts, les jardins et les savanes où poussent des fougères arborescentes. Cette espèce est présente entre 800 et 3 700 mètres d'altitude.
On la trouve dans les hautes terres de Nouvelle-Guinée.
Le Grand Egothèle est probablement le plus grand de cette famille avec une longueur de 28-30 cm et un poids de 50-85 grammes, et il existe sous deux formes, une brune et l’autre roux foncé. Il ressemble un peu à un chat, car la face a un peu l’allure d’un félin, donnant son nom anglais à l'oiseau.
Son habitat s'étend jusqu’aux lisières des forêts, aux forêts secondaires et aux forêts riveraines. Il est présent entre 1 150 et 2 800 mètres, et parfois jusqu'à 3 000 mètres d'altitude.
On le trouve en Nouvelle-Guinée.
Les autres espèces sont principalement des oiseaux de plaine.
L'Egothèle des Moluques mesure 29 cm de long et existe sous deux formes, une brune et une rousse, avec quelques intermédiaires. Il est présent jusqu'à 1 800 mètres.
Il est endémique du nord des Moluques.
L'Egothèle de Wallace mesure 20 à 23 cm de long. C'est un petit oiseau typique vivant à une altitude d’environ 1 540 mètres.
On le trouve en Nouvelle-Guinée.
Egothèle de Wallace
Aegotheles wallacii
L'Egothèle de Bennett mesure 20 à 23 cm de long et ne présente pas de variations au niveau du plumage. Il est présent à environ 1 125 mètres d’altitude.
Il se trouve en Nouvelle-Guinée.
L'Egothèle affin mesure 23 cm de long et à une apparence compacte avec une grosse tête. C'était autrefois une sous-espèce de l'Egothèle de Bennett. On le trouve en plaine et dans les forêts sur les contreforts des collines, entre 80 et 1 500 mètres d’altitude.
Il se trouve en Nouvelle-Guinée.
Le rare Egothèle de Tate est plus petit avec 25 cm de long et moins de marques blanches que le Grand Egothèle. On le trouve dans la forêt, à environ 100 mètres d'altitude.
Il est endémique de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L'Egothèle calédonien mesure 28 cm de long et il a un plumage sombre. Il fréquente les forêts riveraines humides à environ 1 000 mètres d'altitude. Cette espèce est très mal connue. Elle est endémique de la savane et des forêts humides de Nouvelle-Calédonie où poussent des plantes du genre Melaleuca, un genre regroupant de nombreuses espèces végétales de la famille des myrtes, Myrtacées.
Il est présent dans le sud-ouest de la Nouvelle-Calédonie.
Egothèle calédonien
Aegotheles savesi
Joseph Smit: 1836-1929
Les égothèles sont des oiseaux nocturnes discrets. Pendant la journée, ils se reposent généralement dans des trous d'arbres, mais certains d'entre eux se posent également dans des grappes de feuilles mortes ou des enchevêtrements sombres dans les arbustes, ou sur une branche.
Si le Grand Egothèle, l’Egothèle montagnard et l’Egothèle de Bennett se reposent souvent dans des trous d'arbres, le Grand Egothèle se pose également dans des amas de feuilles mortes ou des plantes emmêlées, tandis que l’Egothèle montagnard préfère des enchevêtrements d'arbustes ou l’extrémité creuse d’une fougère arborescente brisée. Un Egothèle de Bennett a été observé posé sur une branche.
Plusieurs observations montrent des égothèles bien éveillés à l'entrée des cavités de repos pendant la journée.
L'Egothèle d'Australie peut également utiliser d'autres types de creux ou de cavités comme des crevasses dans des falaises ou des berges, des creux dans des termitières et à l'intérieur des toits ou des nids abandonnés par des Pomatostomus (Pomatostomes). Cependant, l'oiseau reste alerte avec la tête droite tout en se reposant sur son perchoir.
Les mêmes sites sont utilisés année après année, et certains territoires peuvent contenir jusqu'à six cavités de repos utilisées en rotation. Si l'oiseau est dérangé, il s'envole rapidement et gagne souvent directement un autre perchoir. Mais il peut aussi disparaître à l'intérieur de la cavité.
Egothèle de Bennett
Aegotheles bennettii
Ces petits oiseaux crépusculaires sont des insectivores.
Presque toutes les activités se déroulent entre le crépuscule et l'aube. Ces comportements sont très peu connus et rien n'a été rapporté concernant les comportements alimentaires. Ils se nourrissent d'une grande variété d'insectes, y compris les coléoptères.
Cependant, l'Egothèle d’Australie est mieux étudié. Il s’élance depuis les perchoirs et capture les insectes avec le bec. Il lui arrive aussi de fondre sur une proie depuis un perchoir bas et il la capture sur le sol ou un tronc d'arbre, mais il chasse également en vol, en volant bas au-dessus du sol avec des battements d'ailes rapides et réguliers. D'après l'étude du contenu intestinal, son régime alimentaire comprend une grande variété de petits insectes, ainsi que des araignées et des mille-pattes.
L'Egothèle des Moluques capture également des insectes en s’élançant d’un perchoir à mi-hauteur dans la forêt, en les happant en vol ou en glanant sur les feuilles.
L'Egothèle montagnard se nourrit principalement d'insectes comme les Coléoptères et certains Lépidoptères, Diptères et Orthoptères. Mais il consomme aussi quelques vers de terre ce qui prouve qu'il se nourrit aussi au sol. Il chasse généralement la nuit sous le couvert forestier.
Le comportement de chasse et la sélection des proies doivent être davantage étudiés, mais il semble clair que les proies sont localisées et suivies visuellement, et chaque insecte est poursuivi individuellement.
Egothèle montagnard
Aegotheles albertisi
Les vocalisations des égothèles sont assez mal connues.
Seul l'Egothèle d'Australie a été mieux étudié, et cette espèce a quatre principaux types de cris. Le cri le plus courant est un « chirr-chiiirrr » haut-perché, grinçant et rauque émis toute l'année par les deux adultes souvent depuis un perchoir mais aussi en vol. Des versions plus abruptes de ce cri sont émises depuis la cavité de repos.
D'autres sons sont émis pendant la période de nidification. Nous pouvons entendre un « yuk » haut-perché émis par l'adulte appelant les jeunes qui s'envolent du nid. Ils produisent également des sifflements envers les intrus pendant qu’ils couvent les poussins. Le jeune émet un trille grave en mendiant de la nourriture.
SONS PAR XENO-CANTO
L'Egothèle de Bennett émet un trille profond ou un « churr » creux descendant, assez semblable au cri de l'Egothèle d'Australie.
SONS PAR XENO-CANTO
L'Egothèle montagnard a un cri très différent décrit comme 2 à 4 sifflements doux, chacun plus aigu que le précédent.
SONS PAR XENO-CANTO
Les cris de l'Egothèle des Moluques semblent très différents de ceux des autres espèces. L'oiseau émet une grande variété de cris et de caquètements. Le cri utilisé pour délimiter le territoire est un cri aigu ou un cri faible et accentué suivi de 3 cris courts et calmes de même tonalité. Le cri d'alarme est une série de cris sauvages à glacer le sang, ainsi qu'un hurlement félin.
SONS PAR XENO-CANTO
Les cris des autres égothèles n’ont pas encore été décrits mais certains d'entre eux ont pu être enregistrés :
Grand Egothèle : SONS PAR XENO-CANTO
Egothèle de Wallace : SONS PAR XENO-CANTO
Egothèle de Tate : SONS PAR XENO-CANTO
Egothèle de Tate
Aegotheles tatei
Le manque d'informations rend difficile la description des habitudes de reproduction des égothèles. Certains nids ont été trouvés dans des souches creuses et des arbres morts. Les égothèles sont monogames et les deux parents partagent les tâches liées à la nidification.
L'Egothèle d'Australie a été plus étudié. Il nidifie dans des trous d'arbres, parfois dans des poteaux de clôture ou des arbres tombés au sol, des crevasses dans des bâtiments ou même des terriers au bord des rivières. L'entrée du nid peut être au niveau du sol ou jusqu'à 20 mètres au-dessus du sol, mais généralement entre 1 et 5 mètres.
La cavité est tapissée de feuilles fraîches d'eucalyptus ou d'acacia et/ou de morceaux d'écorce. La ponte a lieu d'août à décembre dans la vaste aire de répartition australienne de cette espèce.
Les 3-4 œufs blancs sont pondus sur ce tapis de végétation, et il semble que les feuilles fraîches d'eucalyptus et d'acacia agissent comme des insecticides.
Les deux parents partagent les tâches liées à la nidification. Les poussins s'envolent brusquement au milieu de la nuit, environ un mois après l'éclosion. Ils restent avec leurs parents pendant plusieurs mois après leur envol.
Les nids de plusieurs égothèles n’ont pas encore été décrits et sont probablement inconnus.
Deux nids d'Egothèle montagnard ont été décrits. Les deux étaient dans des cavités dans des troncs d'arbres morts. Un seul œuf blanc a été trouvé dans chaque cas, mais peut-être des couvées incomplètes…
Toutes les espèces de la famille des Aegothélidés semblent sédentaires, à l'exception de la dispersion probable des juvéniles après la reproduction.
Egothèle de Bennett
Aegotheles bennettii
Les égothèles ne sont pas globalement menacés, à l'exception de l’Egothèle calédonien qui est la seule espèce présentant des préoccupations immédiates en matière de conservation. Il a été redécouvert en 1998, mais il n'a plus été vu ni entendu depuis. A cette époque, une expédition a vu un grand oiseau ressemblant à un engoulevent au crépuscule dans la vallée de la Rivière Ni. Ce rapport suggère que l'espèce survit encore en petit nombre dans des zones éloignées et restreintes, mais cette population est probablement inférieure à 50 individus et continue de décliner. Ce problème a été causé par la destruction de l'habitat et la prédation par des animaux introduits.
L’Egothèle calédonien est actuellement considéré en Danger Critique d'Extinction.
L'Egothèle d'Australie est bien répandu et vit dans toute l'Australie et la Nouvelle-Guinée. L’espèce n'est pas globalement menacée et est évaluée comme étant de Préoccupation mineure.
Le Grand Egothèle n'est pas globalement menacé. Il est répandu dans les habitats forestiers restants des montagnes. Il est évalué comme étant de Préoccupation mineure.
Grand Egothèle
Aegotheles insignis
Le statut du rare Egothèle de Tate est actuellement inconnu. Malgré une exploitation forestière intensive en Nouvelle-Guinée, de vastes zones restent encore intactes. Plus d'informations sont nécessaires.
L'Egothèle de Wallace décline lentement en raison de l'exploitation forestière et de la perte des forêts. Mais l'espèce est actuellement évaluée comme étant de Préoccupation mineure.
L'Egothèle montagnard n'est pas globalement menacé. Plus d'informations sont nécessaires.
L'Egothèle des Moluques a une aire de répartition restreinte et peut être affecté par la perte de l'habitat, mais il n'est pas globalement menacé.
L'Egothèle de Bennett n'est pas globalement menacé malgré la déforestation. Mais de vastes zones de forêt tropicale existent encore dans la plupart des régions de Nouvelle-Guinée. L'espèce est actuellement évaluée comme étant de Préoccupation mineure.
L'Egothèle affin est probablement affecté par l'exploitation forestière industrielle et le déboisement pour les jardins de subsistance. Il est décrit comme étant peu commun et en déclin. Mais actuellement, l'espèce n'est pas globalement menacée. Plus d'informations sont nécessaires.
Egothèle affin
Aegotheles affinis