English version

Accueil

Présentation

Fiches

Dossiers

Voyages
 
Galeries

Poésie

Liens

Nouveautés

Contact

Mentions légales

Texte de Nicole Bouglouan

Photographes :  

Didier Buysse
Vision d’Oiseaux

Steve Garvie
RAINBIRDER Photo galleries

Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures

Patrick Ingremeau
TAMANDUA

Ingo Waschkies
My bird pictures on Pbase

Callie de Wet
GALLERY

Philippe et Aline Wolfer
GALERIE

Sources :

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105

Avibase (Lepage Denis)

BirdLife International (BirdLife International)

Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)

Wikipedia, the free encyclopaedia

CREAGUS@Monterey Bay (Don Roberson)

Nature Works  

All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)

 

Accueil

Sommaire dossiers

 

FAMILLE DES ANHINGIDES
Ordre des Suliformes

Anhingas

 

En dépit d’une certaine ressemblance avec les cormorans, les anhingas diffèrent des Phalacrocoracidés par quelques critères morphologiques et comportements. Ces deux familles font cependant partie du même ordre des Suliformes. Quatre espèces et sept sous-espèces se partagent la vaste distribution dans l’hémisphère Sud.

Ces grands oiseaux ont une queue et des ailes larges et longues, utilisées pour atteindre de grandes hauteurs avec l’aide des courants thermiques, et ensuite, pour planer et glisser dans les airs. Les pattes courtes placées très en arrière du corps ne sont pas vraiment faites pour marcher. Les anhingas sont maladroits à terre et gardent les ailes entrouvertes pour maintenir l’équilibre. En revanche, les quatre longs doigts palmés leur permettent de se propulser en nageant, mais les ailes ne sont pas utilisées pour nager sous l’eau.   

L’anhinga est aussi appelé « oiseau-serpent » à cause du long cou fin et de son apparence reptilienne lorsque l’oiseau nage avec le corps submergé, ou quand les deux partenaires entrelacent leurs cous pendant les parades qui accompagnent  la formation du couple. Comme les cormorans, les anhingas sèchent leur plumage après la plongée. Ils adoptent alors la posture typique, perchés sur une branche avec les ailes largement ouvertes et la queue en éventail en plein soleil.
Le nom anglais « darter » qui signifie « dard » en français vient de leur façon de pêcher lorsque le cou est courbé en arrière en forme de S avant que la tête ne parte brusquement en avant avec force pour poignarder la proie avec le bec pointu.      

Anhinga d'Amérique

Femelle

Les mâles ont le plumage plutôt noir ou très foncé, devenant plus luisant pendant la saison de reproduction. Les femelles ont une apparence plus terne en général avec les parties inférieures claires comme chez l’Anhinga d’Australie (Anhinga novaehollandiae), ou bien la tête, le cou et le haut de la poitrine châtains ou brunâtres comme les trois autres espèces. Cependant, les deux sexes ont les longues plumes des scapulaires lancéolées, et des stries blanches, argentées ou chamois sur les couvertures sus-alaires, formant un panneau clair sur les ailes. Les ailes sont longues et larges, et la queue a douze rectrices longues, larges et raides. Les pattes sont courtes et les doigts sont palmés.             
Les juvéniles sont semblables mais plus bruns et plus pâles que les adultes. 
Les mâles en plumage nuptial ont une rayure blanche sur les côtés de la tête et de la partie supérieure du cou, mais l’Anhinga d’Amérique (Anhinga anhinga) n’a pas ce critère physique. Il a une crête érectile sur la face postérieure du cou qu’il utilise au cours des parades, et quelques plumes blanches sur les côtés, en haut du cou.
Sur la petite tête allongée, le bec acéré, droit, pointu et en forme de dague a les mandibules finement dentelées. Le cou est long et fin, typique de cette famille. Pendant la saison de reproduction, les parties nues de la face deviennent vivement colorées.
Ces grands oiseaux ont une longueur de 80-97 centimètres et une envergure d’environ 120 centimètres. 

Anhinga d’Australie

Femelle

Anhinga d'Amérique

Mâle

Les anhingas fréquentent habituellement une grande variété de zones humides aux eaux peu profondes et abritées. Ils vivent principalement dans des lieux avec de l’eau douce comme les lacs, les rivières lentes et les marais. Ils peuvent occasionnellement aller dans les estuaires, les mangroves marécageuses, les baies et les lagunes côtières où les eaux sont salées ou saumâtres, ainsi que sur les lacs alcalins à l’intérieur des terres. Les Anhingidés regroupent les espèces les moins marines de l’ordre des Suliformes. 
Ils se reproduisent et dorment dans les forêts, les zones boisées ou les vastes roselières. Ils ont besoin de perchoirs pour sécher leur plumage, surtout des arbres, des buissons, des branches flottantes ou des pylônes. Ces habitats sont en général situés le long des rives ou sur des ilots.  

Anhinga d’Australie

Mâle

Comme les anhingas ne peuvent pas conserver la chaleur, ils vivent dans des régions chaudes, et les populations sont principalement établies à travers les régions tropicales et subtropicales des Amériques, d’Afrique, d’Asie du Sud-est, d’Australie et de Nouvelle Guinée.
Ils sont sédentaires dans leur vaste distribution, mais quelques déplacements locaux sont observés, associés à la sècheresse ou aux inondations temporaires, et d’une manière générale au niveau des eaux. Cependant, les populations les plus au nord de l’Amérique du Nord migrent vers le sud jusqu’à l’extrême sud des Etats-Unis ou jusqu’au Mexique.       

Anhinga roux

Mâle

Les anhingas volent très bien. Ils planent et glissent dans les courants thermiques, mais ils effectuent aussi des battements puissants alternant avec des glissés. La queue et les rémiges leur permettent de bien manœuvrer dans des enchevêtrements de branches et autre végétation dans les marais et les forêts. Ils peuvent s’envoler depuis la surface de l’eau mais en général, ils s’envolent depuis un perchoir. Ils déploient partiellement les ailes et pointent le bec vers l’avant avant de s’élever, et adoptent une posture similaire juste après s’être posés.    

Anhinga d'Amérique

Mâle

Anhinga d'Amérique

Femelle

Leur régime comprend principalement du poisson, mais de nombreuses autres proies aquatiques telles qu’amphibiens, reptiles, insectes, crustacés, mollusques et sangsues sont également prises. Le type de poisson dépend de la distribution, mais en général, ce sont des petits poissons d’environ dix centimètres à peine. Les anhingas peuvent se rassembler autour d’abondantes sources de nourriture, mais habituellement, ils pêchent seuls. 
Ces oiseaux pêchent dans l’eau et sous l’eau. Ce ne sont pas des pêcheurs très actifs et ils cherchent leurs proies dans des eaux peu profondes. Ils plongent lentement et les ailes sont alors partiellement ouvertes afin d’attirer les proies dans l’ombre ainsi générée. Ils ne poursuivent pas leurs victimes mais attendent qu’elles viennent. La proie est alors « poignardée »  sur le côté par le mouvement brutal de la tête et du cou, et le poisson est empalé sur les deux mandibules. Cette technique et la façon de plonger des anhingas indiquent qu’ils peuvent surtout capturer des proies qui se déplacent lentement dans des eaux peu profondes, et dont le corps est latéralement compressé.
Après la pêche, ils s’installent sur des perchoirs afin de sécher leur plumage. Les ailes et la queue sont largement déployées en plein soleil.   

Anhinga d'Amérique

Mâle

Anhinga d'Amérique

Femelle

Anhinga d'Afrique

Femelle

Les anhingas sont monogames et les liens du couple durent probablement longtemps. Ils peuvent nidifier de façon isolée ou former des groupes de plusieurs couples éparpillés. Occasionnellement, de grandes colonies sont établies où les anhingas se reproduisent en compagnie d’autres espèces, hérons, aigrettes, ibis, cormorans et cigognes.  
Au début de la saison de reproduction, les mâles font des parades aériennes, planent et glissent dans les airs. Ensuite, chacun sélectionne un site pour le nid en y plaçant un peu de végétation, souvent une branche avec quelques feuilles, dans la fourche d’un arbre ou dans un vieux nid. Le territoire est établi autour du nid et peut comprendre un arbre entier.

Anhinga d’Australie

Mâle

Le mâle parade sur le site du nid en effectuant plusieurs mouvements du corps, de la tête, du cou, des ailes et de la queue. Pendant la parade, il relève ses ailes alternativement tandis que le cou est étiré dans différentes positions. La queue est relevée et pointée vers l’avant, alors que la tête et le cou sont poussés vers l’avant pour saisir une brindille avec le bec. Si une femelle approche, ces parades s’intensifient.  

Une fois le couple formé, les deux partenaires construisent le nid en une journée. Le mâle apporte des matériaux à la femelle qui construit une plateforme volumineuse tapissée de verdure, souvent des feuilles et des brindilles vertes. 
L’accouplement a lieu au nid. Avant de s’accoupler, les deux adultes produisent plusieurs notes explosives. Pendant l’acte, le mâle peut prendre un rameau de bois ou le bec de la femelle dans le sien.

Anhinga d’Australie

Au nid

Anhinga d'Amérique

Couple en parade

Anhinga d'Amérique

Couple en parade

En dehors du nid, les anhingas sont en général silencieux et n’émettent que quelques cliquetis. Ils se montrent plus loquaces lorsqu’ils sont au nid et produisent alors des croassements, des cliquetis et des grognements, tandis qu’un son roulé répétitif est émis avant l’installation de l’un des oiseaux sur le nid.   

Anhinga d'Amérique

Femelle

Anhinga d'Afrique

Femelle

La femelle dépose deux à six (en général quatre) œufs vert pâle ou blanc bleuâtre avec des taches sombres, à raison d’un œuf à intervalles d’un à trois jours. Les deux adultes partagent l’incubation en prenant des tours. Ils incubent avec leurs pieds palmés. Des cérémonies d’accueil accompagnent le début et la fin de chaque tour. Des cris accompagnent les  parades comprenant des mouvements d’ailes, des claquements du bec et des courbettes, effectuées par l’oiseau qui quitte le nid.   

Anhinga d’Australie

Couple

L’incubation dure de 25 à 30 jours. A la naissance, les poussins sont nus, mais du duvet blanc pousse en deux jours, légèrement plus foncé sur le dessus.  
Les poussins sont bruyants lorsqu’ils réclament de la nourriture en agitant la tête et en battant des ailes. La nourriture comprend du poisson semi-digéré et régurgité sous forme de liquide suintant du bec des adultes dans la bouche du poussin. Plus tard, ils obtiennent de la nourriture solide en introduisant la tête et le haut du cou dans la gorge des parents. Quelques disputes peuvent se produire entre eux tandis qu’ils sont nourris, et les coups de bec ne sont pas rares.

Anhinga d'Amérique

Poussin

Anhinga d'Amérique

Couple

Anhinga d'Amérique

Femelle adulte et poussin

Anhinga d'Afrique

Famille au nid

Comme le nid est souvent situé sur les branches d’un arbre qui surplombe l’eau, les poussins sont capables très tôt de sauter directement dans l’eau. S’ils se sentent menacés, ils peuvent nager et plonger pour échapper à un danger. Pour revenir au nid, ils grimpent en utilisant les griffes, les doigts, le cou et les ailes. Ils commencent à quitter le nid trois semaines après l’éclosion, se perchant sur les branches voisines où ils sont encore nourris une fois par jour par les parents. A six ou sept semaines, ils commencent à voler.

Anhinga d'Amérique

Adulte et poussins

Les anhingas sont très territoriaux et ne tolèrent aucun autre oiseau trop près du nid. Des parades de menaces sont effectuées accompagnées de diverses postures, les oiseaux marchent et sautillent sur les branches avec les ailes partiellement ouvertes et le bec ouvert. Près de l’intrus, le mâle claque du bec. Des combats peuvent alors se produire tandis que les oiseaux se donnent des coups de bec sur la tête et le cou.

Anhinga d'Amérique

Mâle

Anhinga d'Amérique

Femelle

Pendant la mue, en particulier la mue complète postnuptiale durant laquelle la plupart des rémiges tombent, les anhingas sont très prudents et vigilants. Ils évitent de se poser en hauteur sur des branches exposées et glissent tranquillement dans l’eau au moindre danger.      

Anhinga d’Australie

Femelle

L’Anhinga d’Afrique n’est pas menacé actuellement.
Trois sous-espèces sont reconnues :
A.r. rufa se trouve en Afrique subsaharienne.                                   
A.r. vulsini est à Madagascar
A.r. chantrei se trouve dans les zones humides d’Irak et d’Iran.

Anhinga d'Afrique

Mâle

L’Anhinga d’Amérique n’est pas menacé pour l’instant.
Deux sous-espèces sont reconnues :
A.a. anhinga se trouve en Amérique du Sud, depuis la Colombie vers le sud jusqu’en Equateur et à l’est des Andes jusqu’au nord de l’Argentine. Il est également présent à Trinidad et Tobago.
A.a. leucogaster se trouve dans l’est et le sud des Etats Unis, dans l’ouest et l’est du Mexique, en Amérique Centrale jusqu’au Panama, et à Cuba.  

Anhinga d'Amérique

Mâle et femelle

en plumage nuptial

L’Anhinga d’Australie n’est pas menacé actuellement.
Deux sous-espèces sont reconnues :
A.n. novaehollandiae se trouve en Australie, excepté dans l’intérieur aride.
A.n. papua est présent en Nouvelle Guinée dans les basses terres et les iles satellites proches.   

Anhinga d’Australie

Femelle au nid

L’Anhinga roux est monotypique. Il est classé en tant qu’espèce Presque Menacée. La population décline à cause du drainage des zones humides, de la pollution, de la chasse et de la collecte des œufs et des poussins.  

Anhinga roux

Mâle

Les anhingas ont été exploités pour la consommation humaine. Leurs œufs sont d’ailleurs très appréciés dans certaines parties de l’Asie. Des tribus de nomades de l’Assam et du Bengale les ont utilisés pour la pêche, comme les cormorans, mais cette pratique est en train de disparaître.
Ils perdent leur habitat à cause du drainage des zones humides qui entraine la réduction des endroits adaptés à leurs besoins. La pollution des eaux douces des rivières et des réservoirs représente aussi une menace non négligeable, tout comme les dérangements. Mais sur les quatre espèces, trois ne sont pas globalement menacées actuellement.   

Auparavant placés dans l’ordre des Pélécaniformes, les anhingas sont aujourd’hui chez les Suliformes. Des analyses morphologiques, éthologiques et moléculaires suggèrent une relation entre ces oiseaux et les Sulidés. L’ordre des Suliformes comprend aujourd’hui les cormorans ou Phalacrocoracidés, très semblables aux anhingas par certains côtés, les Frégatidés et les Sulidés, tous venant de l’ordre des Pélécaniformes.

Les anhingas sont souvent observés posés sur une branche isolée avec les ailes et la queue largement déployées au soleil. Cette vision reste l’image typique des anhingas !   

Anhinga d’Australie

Mâle

LISTE

DES

FICHES