Cygne tuberculé
Cygnus olor
Ordre des Ansériformes – Famille des Anatidés
QUELQUES MESURES :
L : 125-160 cm
Env : 240 cm
Poids : 6-15 kg
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Le Cygne tuberculé fait partie intégrante des parcs urbains et de la plupart des étendues d’eau de nos régions. Mais ce magnifique oiseau blanc est à l’origine un animal sauvage, avec des comportements et des habitudes pas toujours compatibles avec la vie citadine des parcs. Au moment de la nidification, le mâle devient agressif parce qu’il protège sa famille. A nous d’y faire attention et de faire un détour si un nid est présent à proximité de notre chemin.
Ang Mute Swan
All : Höckerschwan
Esp : Cisne Vulgar
Ital : Cigno reale
Nd : Knobbel zwaan
Russe : Лебедь-шипун
Sd : Knölsvan
Photographes :
Eugène Montocchio
Galerie Photos Nature
Jean Michel Peers
JMPN PHOTOGRAPHIE
Nicole Bouglouan
PHOTOGRAPHIC RAMBLE
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C.Helm - ISBN: 0713639601
THE COMPLETE BOOK OF BRITISH BIRDS – Written by “Royal Society for the Protection of Birds” experts - Préface de Magnus Magnusson - Michael Cady- Rob Hume Editors - ISBN: 0749509112
L’ENCYCLOPEDIE MONDIALE DES OISEAUX - Dr Christopher M. Perrins - BORDAS - ISBN: 2040185607
GUIDE DES CANARDS, DES OIES ET DES CYGNES – de Steve Madge - Delachaux et Niestlé - ISBN: 2603013769
Les adultes sont de grands oiseaux entièrement blancs. On peut voir parfois une teinte brunâtre sur la calotte, les joues et le cou.
Le mâle a un tubercule noir évident à la base supérieure du bec. Celui-ci est orange avec un onglet noir. Les yeux sont brun foncé avec les lores noirs. Les pattes courtes et fortes, ainsi que les doigts palmés sont noirs.
La femelle est semblable en apparence, mais elle est légèrement plus petite que le mâle. Elle porte un tubercule noir plus petit.
Les juvéniles ont un plumage brun grisâtre, commençant à devenir blanc durant le premier hiver, mais quelques plumes restent grises jusqu’au second hiver. Les pattes sont noires, le bec est gris, les yeux sont bruns.
Les nouveau-nés sont gris pâle avec le dessous blanc. Le bec est bleu gris foncé, les pattes sont bleu gris. Les nouveau-nés en phase claire sont blancs avec les pattes gris clair-rose.
Le cygne tuberculé a une audition et une vision aiguës.
Dans la nature, il vit une vingtaine d’années, beaucoup plus en captivité, de 30 à 40 ans.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
Le Cygne tuberculé est habituellement silencieux. Les adultes parfois soufflent bruyamment ou produisent des sortes de sifflements, ou émettent de sons ressemblant à des jappements de jeune chiot. Ces sons ne portent pas très loin, à cause de leur trachée droite.
Le son produit par les battements d’ailes pendant le vol, a été décrit comme un vrombissement ou un bourdonnement musical. Il est très audible.
HABITAT :
Le Cygne tuberculé a besoin d’un territoire assez vaste qui peut inclure un petit lac ou un étang en entier. En hiver, il est commun dans les baies bien abritées, les marais découverts, les lacs et les étangs, les cours d’eau, les estuaires et les zones côtières.
L’espèce s’est adaptée à la vie près des hommes, et cet oiseau est commun sur les étendues d’eau artificielles comme les lacs dans les parcs, les réservoirs, les étangs privés…
DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
Le Cygne tuberculé se reproduit en Grande Bretagne, au nord et dans le centre de l’Europe, au centre et dans le nord de l’Asie.
En hiver, il gagne l’Afrique du nord, le Proche Orient et la Corée.
Il a été introduit avec succès en Amérique du nord, où il est résident. Des populations férales sont installées au Japon, en Afrique du Sud, au Sud-ouest de l’Australie et en Nouvelle Zélande.
COMPORTEMENTSDANS LA VIE SAUVAGE :
Le cygne tuberculé se nourrit de jour, en plongeant sa tête dans l’eau avec le cou tendu, quand la profondeur dépasse 45 cm, afin d’aller chercher les végétaux aquatiques au fond. Les jeunes consomment la végétation coupée par les parents.
Il utilise des signes évidents pour communiquer avec ses postures. Durant la saison de nidification, le mâle se montre hautement territorial et agressif. Dès qu’un intrus s’approche trop près du nid, animal ou humain, il adopte une attitude caractéristique, arrivant rapidement sur l’eau, cou et tête rejetés vers l’arrière en un arc prêt à se détendre.
Il forme aussi un arc avec les secondaires de ses ailes vers son dos. Il peut infliger un douloureux soufflet avec ses ailes, contrariant la rumeur populaire disant que les cygnes ne peuvent pas « mordre »...
Le mâle a tendance à défendre tout le territoire, utilisant pour cela le cou et les ailes pour chasser les intrus. Ils font des courbettes, battent des ailes et balancent leur tête, les plumes hérissées, le tout accompagné de cris sonores.
De telles disputes peuvent être violentes, les cygnes utilisant leur bec et la pliure de leurs ailes pour frapper. Il arrive que l’un des combattants meure, et parfois même, les deux opposants sont tués.
Les jeunes cygnons en phase claire, blancs, sont parfois attaqués par leurs parents.
En revanche, les cygnes non nicheurs et les immatures sont grégaires toute l’année. Les couples dont la nidification a échoué, abandonnent leur territoire et rejoignent des groupes pour muer.
Quand il nage, le cygne tuberculé positionne son cou en une courbe gracieuse, avec le bec pointé vers le bas, à l’opposé des autres cygnes et oies, qui gardent le cou bien droit et le bec levé.
Les cygnes qui vivent dans les zones froides migrent au sud pour l’hiver. Les sédentaires restent sur les aires de reproduction ou rejoignent des groupes qui hivernent. Parfois, ils se déplacent pour muer.
VOL :
Le Cygne tuberculé doit courir longuement sur la surface de l’eau pour prendre son envol. En même temps, il effectue de puissants battements d’ailes et finit par s’envoler. Les ailes sont très robustes avec de grands muscles très développés.
Une fois en vol, il garde un bon rythme de battements. Il ne plane pas, mais il a tendance à glisser dans l’air avant de se poser sur l’eau. Il descend avec les pattes baissées et les palmes largement ouvertes afin de réduire la vitesse avant le contact du corps avec l’eau.
Pendant les migrations, il atteint des vitesses de 85 à 88 km à l’heure.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
Le couple de cygnes tuberculé n’est pas uni pour la vie, contrairement à ce qui a souvent été dit. Le mâle peut avoir jusqu’à quatre partenaires, ou même « divorcer » pour une autre. Il est en général uni au moins pour une saison.
Le Cygne tuberculé se reproduit durant le printemps local.
Le nid est construit par les deux parents, le mâle apportant les matériaux à la femelle. C’est un grand tas de végétation au milieu des roseaux ou flottant sur l’eau.
Celle-ci dépose de 5 à 12 œufs, gris clair, vert clair ou bleu pâle-vert pesant environ chacun 340 gr. L’incubation dure environ 36 à 38 jours, essentiellement assurée par la femelle, le mâle surveillant le territoire. Il peut la remplacer quand elle se nourrit, et reprendre l’incubation si elle disparaît (mort ou maladie).
Les naissances sont synchronisées sur une période de 26 heures. Les jeunes sont élevés par les deux parents. La femelle couve les cygnons qui montent souvent sur le dos des adultes, et plus souvent sur la femelle. Les jeunes ont leur plumage complet à l’âge de 60 jours. Ils atteignent leur maturité sexuelle à l’âge de trois ans. Ils restent avec les parents jusqu’au printemps suivant, jusqu’à la période de reproduction.
ALIMENTATION :
Le Cygne tuberculé se nourrit surtout des parties feuillues de la végétation aquatique. Il consomme aussi de l’herbe, des petits amphibiens, des mollusques, des vers et des insectes.
Il les capture avec son bec, et filtre la vase grâce aux lamelles présentes sur les bords des mandibules.
On peut également le voir se nourrir dans les prairies humides et les zones herbeuses.
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
Le Cygne tuberculé est menacé par la contamination due au plomb présent au fond des lacs et des étangs. Cependant, ses populations sont stables, et il se reproduit très bien en captivité ou semi captivité.
Leur distribution augmente grâce aux populations férales établies à partir d’oiseaux introduits à des fins ornementales dans les milieux urbains.
