Fr: Oie rieuse
Ang: Greater White-fronted Goose
All: Bläßgans
Esp: Ánsar careto
Ita: Oca lombardella
Nd: Kolgans
Sd: Bläsgås
Photographes:
John Anderson
John Anderson Photo Galleries
Tom Grey
Tom Grey's Bird Pictures & Tom Grey's Bird Pictures 2
Otto Plantema
Trips around the world
Ingo Waschkies
My bird pictures on Pbase
Texte de Nicole Bouglouan
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD vol 1 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334105
THE COMPLETE BOOK OF BRITISH BIRDS – Written by “Royal Society for the Protection of Birds” experts - Préface de Magnus Magnusson - Michael Cady- Rob Hume Editors - ISBN: 0749509112
THE HANDBOOK OF BIRD IDENTIFICATION FOR EUROPE AND THE WESTERN PALEARCTIC by Mark Beaman, Steve Madge - C. Helm - ISBN: 0713639601
GUIDE DES CANARDS, DES OIES ET DES CYGNES – de Steve Madge - Delachaux et Niestlé - ISBN: 2603013769
ENCYCLOPEDIE DES OISEAUX DE FRANCE ET D’EUROPE – de Peter Hayman et Rob Hume - Flammarion – ISBN : 2082009920
FIELD GUIDE TO THE BIRDS OF NORTH AMERICA - National Geographic Society - ISBN: 0792274512
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
All About Birds (Cornell Lab of Ornithology)
Bird Web (Seattle Audubon Society)
What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)
Wikipedia, the free encyclopaedia
Oie rieuse
Anser albifrons
Ordre des Ansériformes – Famille des Anatidés
INTRODUCTION :
L’Oie rieuse fait partie de la sous-famille des Anserinae et de la tribu des Anserini qui comprend les cygnes et les « vraies » oies. Les oies du genre Anser sont généralement grises avec peu de différences entre le mâle et la femelle.
Cette espèce est divisée en 5 ou 6 sous-espèces selon les auteurs. La race A.a. frontalis de Sibérie est plus grande avec un bec plus important. D’après une étude datant de 2012, elle devrait plutôt avoir le statut d’espèce à part entière.
Ces sous-espèces partagent une vaste distribution dans l’Ancien Monde et le Nouveau Monde. Elles se reproduisent dans les régions les plus au nord et migrent vers le sud pour hiverner dans des régions plus tempérées. Elles préfèrent les habitats humides en toutes saisons, nidifiant dans la toundra près des marais et hivernant dans les zones ouvertes sur les terres agricoles et dans les habitats marécageux.
L’Oie rieuse est menacée par la chasse intensive et les dérangements, ainsi que par la dégradation de l’habitat, mais elle n’est pas globalement menacée actuellement.
DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :
Longueur : 65-86 cm
Envergure : 130-165 cm
Poids : M : 2000-3600 gr – F : 1800-2900 gr
L’Oie rieuse est souvent confondue avec l’Oie naine, mais cette dernière est plus foncée et plus petite, avec une zone blanche plus importante sur le front et un cercle oculaire jaune, un bec plus petit et d’un rose plus vif, ainsi qu’un plumage plus foncé sur la tête, le cou et les parties supérieures.
L’Oie rieuse a la tête, le cou et le dos gris brunâtre, tandis que le croupion est blanc. La queue est noire avec une bande terminale blanche.
Les parties inférieures sont barrées et mouchetées de noir sur le bas de la poitrine. L’abdomen et les couvertures sous-caudales sont blancs. La face antérieure du cou, le haut de la poitrine et les flancs sont comme les parties supérieures.
Sur la tête, on note la présence d’une zone blanche autour de la base du bec. Le tour de cette zone est souligné d’une bande noirâtre indistincte.
Le bec est rose, mais plus jaune vers la base. L’onglet est blanc jaunâtre. Les yeux sont brun foncé. Les pattes robustes et les doigts palmés sont jaune-orange ou plus orangés.
Quelques mâles peuvent avoir un cercle oculaire jaune indistinct.
Mâle et femelle sont similaires, mais le mâle est légèrement plus grand.
Le juvénile n’a pas la zone blanche autour du bec, ni les marques noires sur les parties inférieures. Le bec est plus terne avec un onglet sombre. Les yeux sont beaucoup plus pâles que ceux des adultes. Il pourra se reproduire à l’âge de 3 ans.
SOUS-ESPECES ET DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
L’Oie rieuse a 5 ou 6 sous-espèces selon les auteurs.
A.a. albifrons se reproduit dans le nord de la Russie et en Sibérie, depuis la Péninsule de Kanine jusqu’au fleuve Kolyma. Elle hiverne dans le nord-ouest, le centre et le sud-est de l’Europe jusqu’au sud-ouest de l’Asie, au Pakistan, dans le nord de l’Inde et en Chine.
A.a. gambelli se reproduit dans la taïga du nord et du centre de l’Alaska et dans le nord-ouest du Canada. Elle hiverne dans le sud-ouest des Etats-Unis et au Mexique.
Cette race est plus grande que les autres sous-espèces Nord-Américaines.
A.a. sponsa se reproduit dans le sud-ouest de l’Alaska. Elle hiverne en Californie et dans l’ouest du Mexique.
A.a. elgasi se reproduit dans le sud de l’Alaska (Cook Inlet) et hiverne en Californie (Sacramento Valley).
Cette race est plus grande et plus foncée que « gambelli » et présente souvent un cercle oculaire jaune.
A.a. flavirostris se reproduit dans l’ouest du Groenland et hiverne dans les Iles Britanniques.
Cette race est plus grande et plus foncée sur la tête et les parties supérieures que la race nominale. Elle a le bec jaune orangé, et plutôt rose vers l’extrémité.
A.a. frontalis est ajoutée à la liste par certains auteurs. Elle se reproduit dans le nord-est de la Sibérie, depuis le fleuve Kolyma vers l’est jusqu’à l’Arctique Canadien. Elle hiverne le long des côtes du Pacifique, vers le sud jusqu’en Chine et au Mexique.
Cette race a le bec légèrement plus long. Elle est plus grande et plus foncée sur le dessus.
HABITAT :
L’Oie rieuse se reproduit dans la toundra ouverte, habituellement près des lacs, des cours d’eau, des fleuves et des marécages. Il lui arrive aussi de nidifier à l’intérieur des terres ou près des côtes.
Elle hiverne dans des zones agricoles où persiste de l’eau stagnante, mais elle fréquente aussi les marais d’eau douce. Le même genre d’habitat est également fréquenté au cours des migrations.
CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO
L’Oie rieuse est un oiseau bruyant. Au sein des groupes, elles communiquent par des séries de sons claironnants également utilisés en guise d’alarme, et par les caquetages typiques des Ansériformes. En vol, elles émettent des « liok-liok » musicaux et répétés avec des tonalités changeantes.
Au cours de la défense du territoire, elles adoptent des postures menaçantes accompagnées de sifflements vers les intrus.
Le cri est un « rire » haut-perché « kah-lah-aluck ».
COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :
L’Oie rieuse se nourrit principalement de matières végétales comme les herbes, les grains cultivées et les baies. Cependant, pendant la saison de reproduction, les adultes et les jeunes consomment plutôt des invertébrés tels que mollusques, crustacés, insectes aquatiques et vers marins.
En hiver, elle se nourrit surtout de graines cultivées, riz et soja, mais en fin d’hiver, elle consomme aussi les bourgeons de différentes espèces de plantes.
Elle se nourrit en broutant sur le sol sec, mais pendant les nuits de pleine lune, elle se nourrit aussi dans les champs inondés. Elle barbote quand elle cherche sa nourriture dans l’eau.
L’Oie rieuse forme de grandes troupes en dehors de la période de reproduction, pouvant comprendre de 10 000-15 000 oiseaux mais parfois jusqu’à 30 000 individus. Elles sont alors bruyantes, besogneuses et querelleuses, et très vite effrayées.
Cependant, après la reproduction, elles restent en petits groupes de 20-25 oiseaux jusqu’à la mue.
L’Oie rieuse est monogame et les liens du couple peuvent durer longtemps, souvent pour toute la vie. Les couples se forment en automne ou au début du printemps, après quelques parades rituelles au cours desquelles les deux partenaires crient fortement et ensemble. Ils sont territoriaux pendant la reproduction.
L’Oie rieuse est migratrice. Les oiseaux se déplacent vers le sud après la mue pour atteindre les régions tempérées de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique du Nord. Ils quittent les aires de reproduction début septembre, et la migration de retour commence en mars. Ils arrivent sur les sites de nidification fin avril.
L’Oie rieuse est généralement plus agile en vol que l’Oie cendrée, en particulier au moment de l’atterrissage et du décollage. En vol, les groupes traversent le ciel en formation en V et en chevrons.
REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction commence entre fin mai et début juin. L’Oie rieuse peut nidifier en groupes clairsemés ou en couples isolés.
Le nid est sur le sol. C’est une dépression peu profonde au milieu de la végétation, herbes, laîches ou bruyères courtes. L’intérieur est tapissé de duvet et de plumes. Le nid est situé sur des pentes libres de glace ou dans des zones surélevées. Le nid est défendu par les deux adultes.
La femelle dépose 5-6 œufs blanchâtres, et incube seule pendant 22-27 jours. Le mâle ne participe pas à l’incubation mais reste à proximité pour garder la femelle.
Les poussins sont nidifuges et capables de marcher et de nager très vite après l’éclosion. Les deux parents et les jeunes quittent le site du nid et gagnent les zones de nourrissage. Les poussins se nourrissent eux-mêmes. Ils peuvent voler au bout de 38-45 jours. Ils restent avec les adultes pendant la première année de leur vie, mais bien souvent, ils restent proches de leurs parents pendant plusieurs années.
Cette espèce ne produit qu’une seule couvée par saison.
Adulte au centre
et deux juvéniles
PROTECTION / MENACES / STATUTS :
L’Oie rieuse est vulnérable pendant la nidification au sol, et les poussins sont souvent emportés par le Goéland bourgmestre. L’espèce est menacée par la chasse intensive, les dérangements, les empoisonnements par les pesticides dans les zones agricoles, et les maladies.
Le changement climatique peut entrainer la réduction de la distribution nordique. Les pollutions diverses, la destruction de l’habitat, les dérangements causés par les humains et la compétition pour la nourriture sont également un problème.
La tendance est incertaine au niveau de la population, avec quelques augmentations des nombres en Amérique du Nord et aux Pays Bas, tandis que d’autres populations déclinent.
Mais en dépit de ces menaces, l’Oie rieuse est actuellement considérée comme non menacée.