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Fr: Starique pygmée
Ang: Whiskered Auklet
All: Bartalk
Esp: Mérgulo Bigotudo
Ita: Alchetta baffuta
Nd: Geoorde Dwergalk
Sd: Plymalka

Photographe:

William Price
PBase-tereksandpiper & Flickr William Price

Texte de Nicole Bouglouan

Sources:

HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 3 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN : 8487334202

Avibase (Denis Lepage)

BirdLife International

HBW Alive

Audubon

What Bird-The ultimate Bird Guide (Mitchell Waite)

Wikipedia, the free encyclopaedia

SORA Searchable Ornithological Research Archive (Blair O. Wolf)

Distribution and population status of Whiskered Auklet in the Aleutian Islands, Alaska

Alaska Seabird Information Series - WHISKERED AUKLET Aethia pygmaea

Breeding Biology of the Whiskered Auklet (Aethia pygmaea): Postnesting Period

Whiskered Auklets Aethia pygmaea, foxes, humans and how to right a wrong

Vocal repertoires of auklets (Alcidae: aethiini): structural organization and categorization

 

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Famille des Alcidés

Sommaire fiches

 

Starique pygmée
Aethia pygmaea

Ordre des Charadriiformes – Famille des Alcidés

INTRODUCTION :
La Starique pygmée est un petit Alcidé des parties les plus isolées des Iles Aléoutiennes en Alaska. Cet oiseau marin très discret est actif la nuit autour des colonies de reproduction.
Comme la Starique cristatelle, son plumage dégage une odeur d’agrumes produite par quelques petites plumes de la zone de l’épaule. Cette odeur sert à éloigner les tiques, mais elle est également utilisée au cours de certains comportements de groupes et entre les deux partenaires d’un couple.
La Starique pygmée se reproduit sur des îles rocheuses et se nourrit dans les eaux voisines. Comme les autres Alcidés, elle plonge et nage (ou vole) sous l’eau. Elle est présente toute l’année sur les îles où elle se reproduit, et hiverne dans la même zone.
L’espèce est menacée par les espèces introduites sur ces îles. Les oiseaux des Iles Kouriles (race camtschatica) étaient auparavant considérés comme une sous-espèce, mais des études récentes confirment qu’il n’existe qu’une seule espèce.

DESCRIPTION DE L’OISEAU :
Quelques mesures :       
Longueur : 17-18 cm
Envergure : 37 cm
Poids : 100-136 gr

La Starique pygmée adulte a les parties supérieures et la poitrine noirâtres, tandis que l’abdomen est blanc grisâtre.
Les dessins de la tête sont uniques, avec une longue crête fine et sombre sur le front, recourbée vers le bas au-dessus du bec. Trois autres fines touffes de plumes faciales blanches contrastent avec la tête noirâtre. Deux partent de la base supérieure du bec (l’une vers le haut et l’autre vers le bas), tandis que la troisième démarre en arrière de l’œil.
Le bec fort est rouge avec l’extrémité blanchâtre. Les yeux sont blancs. Les pattes et les doigts palmés sont grisâtres ou bleu clair. Les membranes sont noirâtres et les griffes sombres.
Mâle et femelle ont le même plumage, mais la femelle est plus petite dans l’ensemble. En hiver, ils ont la crête plus courte et les plumes faciales blanches sont moins nettes.

Le juvénile ressemble à l’adulte en hiver, mais la crête est absente et le bec est jaune terne avec l’extrémité noirâtre, ou entièrement sombre. Ce plumage dure jusqu’au premier été. 

DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE :
La Starique pygmée est endémique d’un groupe d’îles, depuis les Aléoutiennes en Alaska, jusqu’aux Iles du Commandeur et Kouriles de la fédération de Russie.
Elle hiverne près des aires de reproduction, occasionnellement vers le sud jusqu’au Japon, et accidentellement dans le nord de la Mer de Béring.

HABITAT :
La Starique pygmée se reproduit sur des îles rocheuses, et les nids se trouvent parmi les rochers ou sur des falaises, habituellement sur des pentes nues ou couvertes d’une maigre végétation, sur les plages caillouteuses et dans les champs de lave sur les pentes plus hautes.
Elle se nourrit dans les eaux peu profondes assez proches des colonies. Elle préfère les eaux agitées des passes entre les îles dans lesquelles elle se déplace facilement.

CRIS ET CHANTS : SONS PAR XENO-CANTO  
La voix de la Starique pygmée a été récemment étudiée et décrite, et plusieurs types de cris sont désormais identifiés.
Elle émet une série de notes descendantes suivies d’un « kirree » et d’une série de notes musicales qui s’allongent au fur et à mesure. Ce chant est émis la nuit près des colonies.
Avant l’aube, elle émet un trille long et gradué qui commence par des notes brèves descendantes dont la durée, l’amplitude et la fréquence augmentent progressivement.
Un duo rapide et vibrant vient de l’intérieur des crevasses de nidification, lorsque l’un des deux partenaires entre dans le terrier alors que l’autre est présent « kree…kree…kree… »
Avant de quitter le nid, ils émettent un cri bref qui ressemble à l’aboiement d’un chien.
Les cris de contact comme « kik », « mew », « kreew » ou encore des notes nasillardes, sont émis par un seul oiseau, ou bien en duo par le couple, ou encore par plusieurs oiseaux en chœur.

COMPORTEMENTS DANS LA VIE SAUVAGE :  
La Starique pygmée se nourrit principalement de petits crustacés comme les copépodes, les crevettes du genre Euphausia ou krill, et les amphipodes. Elle consomme aussi des mollusques et des vers marins.
Des petits crustacés, en particulier des copépodes, sont consommés pendant l’été dans les Iles Aléoutiennes, tandis que le krill est plutôt consommé en hiver dans l’est de ces îles. 

La Starique pygmée se nourrit près des côtes, souvent à moins de 10 kilomètres des colonies. Elles se rassemblent autour des endroits où les ressources alimentaires sont abondantes. Elles se nourrissent généralement dans des eaux peu profondes qui n’excèdent pas 100 mètres de profondeur, ainsi que dans les eaux agitées des passes entre les îles où le zooplancton est concentré.

La Starique pygmée est faite pour la vie marine. Son corps fuselé et les muscles robustes de la poitrine lui permettent de se déplacer facilement dans l’eau et dans les airs. Elle plonge depuis la surface et nage (ou vole) sous l’eau, propulsée par ses ailes et ses pieds palmés. Elle est capable d’atteindre de grandes profondeurs en cherchant des proies.

Pendant la saison de reproduction, elle se reproduit en colonies où elle a des habitudes plutôt nocturnes. Les parades nuptiales ne sont pas vraiment connues, mais on peut penser que la crête recourbée et les plumes blanches de la face sont mises en valeur par des postures adaptées, généralement à terre, tandis que l’accouplement semble avoir lieu uniquement sur l’eau.
Ils sont certainement monogames, bien que des accouplements extérieurs semblent se produire en dépit de la garde rapprochée effectuée par le mâle pendant la période fertile de la femelle. Des disputes agressives entre mâles peuvent alors se produire. 

La Starique pygmée est résidente près de ses aires de reproduction. Elle reste près des eaux côtières des Iles Aléoutiennes, Commandeur et Kouriles, avec quelques observations au Japon. Elle retourne aux colonies en avril/début mai, et les quitte après la reproduction début septembre.  
Comme la majorité des Alcidés, la Starique pygmée vole très bien, aussi bien dans les airs que sous l’eau.

REPRODUCTION DE L’ESPECE :
La saison de reproduction a lieu entre mai et août, avec la ponte fin mai/début juin.
La Starique pygmée se reproduit en colonies dont la densité varie en fonction de la disponibilité des habitats adaptés. Elle nidifie souvent en compagnie d’autres Alcidés comme la Starique cristatelle et la Starique minuscule. La densité de ses colonies est généralement plus faible que chez les autres Alcidés en colonies mixtes.
Elle nidifie dans les crevasses rocheuses dotées parfois d’une à quatre entrées (habituellement une seule). L’entrée est étroite pour éviter que des prédateurs plus grands comme les goélands puissent pénétrer dans le nid composé d’une chambre d’incubation, et dont le sol est quelquefois couvert de graviers. Il lui arrive aussi de s’installer dans des nids abandonnés par des puffinures (Pélécanoïdidés).

La femelle dépose un seul œuf blanc, et les deux adultes incubent pendant 35-36 jours. Le poussin duveteux est semi-précoce. Il est nourri par les deux parents qui vont pêcher la nuit afin d’éviter les prédateurs. Le jeune oiseau quitte le terrier au bout de 35-46 jours après l’éclosion. Il quitte la colonie après la tombée de la nuit et s’envole vers la mer. Il est alors complètement emplumé.
Adultes et juvéniles reviennent aux colonies après que les jeunes se soient envolés pour dormir sur les rochers où ils sont alors vulnérables aux attaques nocturnes des renards.  

PROTECTION / MENACES / STATUTS :
La Starique pygmée est menacée par la prédation aussi bien en mer qu’à terre. Les adultes sont souvent attaqués par le Faucon pèlerin, le Pygargue à tête blanche et les goélands. Les mammifères prédateurs comme le renard arctique et le rat brun ou surmulot ont été introduits sur les îles où se trouvent les colonies.
La Starique pygmée est vulnérable à la pollution aux hydrocarbures, elle se fait piéger dans les filets de pêche, et elle a tendance la nuit à percuter les navires à cause de leurs lumières. Les poussins sont parfois tués par d’autres espèces d’Alcidés au sein d’une colonie. La pêche nocturne représente également une menace sérieuse près des colonies.

Les chiffres sont peu connus, mais une estimation en 1990 donnait au moins 100 000 individus (75 000 aux Aléoutiennes, et 25 000 en Russie). Mais en 2003, la population des Aléoutiennes a été estimée à 116 000 individus, tandis que l’on comptait 30 000 couples sur l’Ile Buldir dans l’ouest des Aléoutiennes. A l’ouest, la population de l’Ile Yama dans les Iles du Commandeur est évaluée à 2000 individus, et on compte 1000 couples dans le nord de la Mer d’Okhotsk.
La Starique pygmée est actuellement considérée comme non menacée.