
La famille des Trochilidés rassemble plus de 300 espèces différentes de Colibris. Elle est l’une des plus grandes familles du Nouveau Monde.
Les Colibris sont en général de très petits oiseaux de  quelques grammes, mais ces oiseaux sont uniques par leur vol, leurs  comportements, et leur capacité à entrer dans une torpeur hypothermique afin de  conserver leur énergie pendant leur sommeil nocturne.
    Ils sont l’exemple parfait montrant que la taille n’est  pas très importante dans la nature. Le but principal est de survivre, et les  Colibris, en dépit de la perte de leur habitat dans plusieurs régions de leur  distribution, sont une espèce très robuste. 
Les Colibris appartiennent à l’ordre des Apodiformes et à la famille des Trochilidés. Dans cette famille, on trouve deux sous-familles, les Trochilinés (Colibris) et les Phaethornithinés (Ermites).
Les Colibris sont des oiseaux de petite taille. Le long bec fin peut être de différentes formes selon la nourriture de chaque espèce. La langue sensible est adaptée à leur façon de se nourrir, et leur permet d’atteindre le nectar, leur mets favori.
Les Colibris sont aimés et admirés des humains pour leur  beauté et leurs comportements intéressants, et sont étroitement associés aux  fleurs de couleurs vives. Pour les hommes, les Colibris représentent un  mystère. 
    Les plumes de Trochilidés étaient utilisées par les  populations Sud Américaines pour les ornements, et nous savons qu’ils l’ont  toujours fait. Mais aujourd’hui, tuer pour les plumes fait partie d’un passé  révolu. 
    Les Colibris sont les symboles de la paix, de l’amour et  du bonheur, considérés comme sacrés à cause de leur incroyable  énergie !  
Patrick Ingremeau: TAMANDUA
Tom Grey: Tom Grey's Bird Pictures
Tom Merigan: Tom Merigan’s Photo Galleries
Bob Moul: Nature Photography
Texte de Nicole Bouglouan
Sources :
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 5 by Josep del Hoyo-Andrew Elliott-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334253
Animal Diversity Web (University of Michigan Museum of Zoology)
  

Ils sont munis de très courtes pattes et sont de ce fait  incapables de marcher ou de sautiller sur le sol. Mais leurs ailes sont très  bien adaptées à leur manière de voltiger quand ils se nourrissent sur les  fleurs. Les Colibris sont très agiles en vol. 
    Quand il aspire le nectar, l’oiseau est capable de  voltiger vers l’avant et vers l’arrière. Les ailes dessinent un « 8 »  aplati et la cadence des battements oscille entre 70/80 par seconde pour les  plus petites espèces, et 10/15 par seconde pour le Colibri géant. Cette cadence  peut atteindre les 200 battements par seconde au cours des vols nuptiaux chez  quelques Colibris d’Amérique du Nord, tels que le Colibri à gorge rubis et le Colibri  roux. Ces battements produisent un bourdonnement, donnant à cet oiseau son  nom anglais (humming = bourdonnement). 
Un tel vol avec des battements aussi actifs nécessite  beaucoup d’énergie. Selon la température de l’air, la fréquence des battements  change, permettant ainsi à l’oiseau de conserver cette énergie. 
    L’énergie est aussi un problème pour ces oiseaux si  petits pendant les nuits froides. Les Colibris gardent cette énergie en entrant  dans une torpeur hypothermique, un état très proche de l’hibernation chez  d’autres espèces animales. En apparence, l’oiseau semble mort.
Mais pendant la journée, ces petits oiseaux parfaits exposent leur magnifique plumage quand ils se nourrissent au milieu des fleurs.

Les Colibris possèdent des plumes irisées, souvent réparties sur la tête et sur la gorge, mais d’autres parties du corps peuvent aussi porter des plumes brillantes. Ces plumes irisées sont fortement exposées au cours des parades. Selon la lumière, elles apparaissent avec des reflets métalliques dorés, verts, bleus, rouges… ou complètement ternes ! La coloration du plumage est étroitement liée aux comportements. Les femelles sont toujours plus ternes que les mâles et sont dotées d’un plumage plus cryptique, très utile pendant la nidification.
Les Colibris utilisent leur plumage irisé dans plusieurs cas tels que les parades nuptiales, la défense du territoire et les parades de menace contre les rivaux ou les intrus. Ces parades sont accompagnées d’un vaste répertoire vocal ainsi que d’autres sons produits par les rapides mouvements des ailes.
La voix de ces petits oiseaux actifs est souvent entendue  avant de pouvoir observer l’oiseau lui-même. Les sons les plus communs sont des  gazouillis monosyllabiques haut-perchés et des sifflements. 
    Les cris très courts sont émis par les deux sexes quand  ils se nourrissent ou bien depuis un perchoir exposé. Ces cris sont lancés  quand des oiseaux territoriaux se nourrissent au milieu d’une riche source de  nectar. 
    Les cris émis dans le cas de poursuite d’un intrus sont  des bavardages agressifs et rapides lancés en séries.  
    Mais chaque espèce émet des sons différents, plus ou  moins courts ou longs, haut-perchés ou bas. Le répertoire est très vaste et  permet une bonne identification sur le terrain. 

Les Colibris défendent vigoureusement leurs ressources de nourriture. Leurs plantes nourricières préférées portent des fleurs plutôt grandes, séparées sur chaque tige ou en touffes, en position horizontale ou penchées. Ces fleurs s’ouvrent pendant la journée et sont de préférence de couleur rouge, orange ou jaune, habituellement de couleurs vives.

Les Colibris jouent un rôle important dans la pollinisation, même si quelques espèces comme l’Emeraude orvert ou l’Ariane de Linné (entre autres) « volent » simplement le nectar en perçant un trou à la base de la fleur. Selon la taille du bec, l’oiseau prend le nectar dans des fleurs aux corolles plus ou moins profondes.
Chez les Trochilidés, les mâles sont polygames et s’accouplent  avec plusieurs femelles. Ils ne prennent pas part aux tâches liées à la  nidification. La femelle construit le nid, incube ses œufs et élève les jeunes  toute seule. 
    La parade nuptiale du mâle comprend des chants, la mise  en valeur des parties irisées du plumage et des vols nuptiaux dans les arènes  ou leks. Ces comportements pour attirer les femelles sont semblables aux  parades de défense du territoire. 

Après l’accouplement, la femelle choisit le site du nid, souvent proche d’une riche source de nectar. Le nid menu est en général situé dans des branches avec des feuilles ou des palmes auxquelles elle attache le nid, ou bien il est collé à un mur rocheux, caché dans la végétation épaisse et même parfois attaché sous une feuille tombante qui abrite le nid de la pluie.
Le petit nid est en forme de coupe et peut présenter un  dôme ou un demi-dôme. L’extérieur est décoré de lichens, mousse, feuilles et  morceaux d’écorce qui procurent un excellent camouflage. Les toiles d’araignées  sont souvent ajoutées afin de lier les différents matériaux. L’intérieur est  tapissé de matériaux végétaux doux et plus fins, de plumes et de poils  d’animaux. 
    La femelle a besoin de plusieurs jours pour construire un  tel nid, et elle l’entretient régulièrement au cours de la période de  nidification. 

Elle dépose habituellement deux œufs blancs. L’incubation  dure entre 16 et 19 jours, mais peut varier de 14-16 jours à 22-23 jours selon  les espèces. 
    Les poussins nidicoles sont presque nus et aveugles à la  naissance. La période au nid dure de 23 à 26 jours (jusqu’à 30-40 jours chez  les Trochilidés des Hautes Andes). La femelle les nourrit par régurgitation  dans la bouche. Cette nourriture est constituée de nectar et de petits  insectes. Elle nourrit les poussins pendant toute la journée, à raison de deux  fois par heure. 

Elle les couve pendant les premiers jours, entre 7 et 12  jours durant. Les poussins grandissent vite et deviennent alors actifs dans le  nid. A 15-18 jours, ils lissent leurs plumes et regardent autour du nid avec curiosité. 
    Ils abandonnent le nid quelques jours plus tard, et la  femelle les nourrit encore pendant trois ou quatre semaines. Ensuite, les  jeunes apprennent à se nourrir seuls et à trouver les sources de nourriture. 
    La femelle peut élever deux couvées par saison. Pour les  toutes petites espèces tropicales telles que les Chaetocercus et les Lophornis,  une seule couvée a été observée pour des raisons de conservation d’énergie.    
Les Colibris sont résidents dans leur habitat, effectuant seulement quelques déplacements sur de courtes distances selon les ressources de nourriture. Des mouvements altitudinaux et des dispersions post-natales peuvent également être observées, mais toujours liées à la disponibilité du nectar. Cependant, quelques espèces peuvent effectuer une véritable migration d’environ 1000 km.

Les Colibris ne souffrent pas de menaces spécialement  dirigées contre eux, mais comme de nombreuses espèces d’oiseaux, ils sont  menacés par la perte de l’habitat, la déforestation, les pesticides, le mauvais  temps, les feux de forêts et les développements résidentiels. 
    D’un autre côté, ils peuvent trouver de grands nombres de  mangeoires et de fleurs spécifiques dans les jardins privés, ce qui explique  leur présence en milieu urbain.  

On les trouve uniquement dans le Nouveau Monde, depuis l’Alaska jusqu’au Labrador dans la partie nord, jusqu’à la Terre de Feu au sud. La majorité des espèces se trouve dans les régions tropicales et subtropicales, et vivent au Brésil et en Equateur.
