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CHAPITRE SIX

 

Ce vendredi matin, après une nuit peuplée de pensées diverses, Théo descendit une fois de plus dans le jardin, bien décidé à mettre de l’ordre dans ses idées.

Prenant le chemin avant l’étang, il le suivit pendant un moment et atteignit la lisière de la forêt. Un peu angoissé, il pénétra dans la fraîcheur du sous-bois, suivant toujours le chemin qui devenait plus étroit. De part et d’autre, de grands arbres formaient une haie imposante, et il se sentit soudain tout petit.

Le soleil qui était revenu perçait de ses rayons la voûte verte et mouvante. Partout, des buissons bougeaient, agités par la brise. Des bruissements légers et furtifs rompaient souvent le silence. Des petits cris d’animaux faisaient sursauter Théo qui n’en menait pas large. Il se rendit compte à cet instant que la forêt vivait…

Quittant la piste, il s’enfonça un peu dans les fourrés, et ses pattes butèrent soudain contre un monticule de terre fraîche. Théo regarda et constata qu’il y avait plusieurs tas de terre noire récemment remuée et se demanda ce qui pouvait bien provoquer cela. Il se pencha et entreprit de gratter avec ses griffes pour voir ce qui se cachait dessous. Il fut surpris par un éternuement venant des profondeurs et recula vivement ! Un être tout gris et charnu sortit à moitié de la terre, cherchant vainement à voir ce qui se passait.

A SUIVRE...

PREFACE

CHAPITRE PREMIER

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

 

Perplexe une fois de plus, Théo se rendit compte qu’il n’était pas au bout de ses découvertes…

Et il reprit sa route, tout content d’avoir découvert une taupe. Ah ! S’il pouvait raconter tout ce qu’il découvrait…

Il s’enfonçait de plus en plus dans la forêt, et depuis un moment, il se sentait suivi. Chaque fois qu’il se retournait pour vérifier, il n’y avait personne, mais son instinct naissant lui disait de se méfier… Il s’assit sur une souche pour observer tranquillement les alentours, et il vit juste une fine branche bouger, à environ quelques mètres derrière lui. Il fit un effort pour ne pas prendre ses pattes à son cou et s’obligea au calme. Il avait compris que la panique ne menait à rien. Il avait pu le constater ces derniers jours en côtoyant ses nouveaux amis.

Il fit comme si de rien n’était, et du coin de l’œil, continuait de fixer la branche qui avait bougé. Au bout de longues minutes, un animal tout roux avec un pelage magnifique sortit de sa cachette et s’avança vers lui posément.

Un peu tremblant, Théo se redressa et répondit :

Il s’approcha de l’ourson tremblant, gueule ouverte, et se jeta sur sa patte avant ! Théo, qui avait senti venir le coup, se recula d’un mouvement vif qui fit basculer Futé en avant. Dans sa chute, il heurta la souche et s’y cogna fortement, en y laissant quelques dents… Le sang commençait à couler de ses babines pendantes, et sa rage ne faisait qu’empirer !

Théo, sans demander son reste, se mit à courir droit devant lui. De temps en temps, il regardait en arrière, mais Futé n’avait pas encore repris ses esprits. Quant à l’ourson, il traversait la forêt si vite qu’il ne sentait même pas les déchirures des ronces sur sa fourrure, ni les épines qui s’enfonçaient dans ses coussinets. Il ne pensait qu’à sauver sa vie…

Au bout d’un grand moment, il sut que Futé avait renoncé à le poursuivre, sinon, il aurait  déjà été dévoré ! Il s’autorisa une pause, caché dans les buissons, et se mit à pleurer en constatant les dégâts. Des lambeaux de paille sortaient par les trous béants de sa fourrure. Il avait mal sous les pattes et essaya tant bien que mal d’ôter les épines. Le tableau n’était pas bien joli !

Il fallait pourtant rentrer à présent. Il allait être en retard. Lentement, il rebroussa chemin, en restant sur ses gardes, et en changeant de route. Il n’avait pas du tout envie de faire de mauvaises rencontres…

Il sortit enfin de la forêt, et longea la clôture pour rentrer chez lui. Lalie l’aperçut, traînant les pattes, et se précipita vers lui.

Angoissé, Théo s’accrocha au bougainvillée pour remonter dans la chambre. La lumière était allumée…

Texte et illustrations

de

Nicole Bouglouan