Pattes et doigts : les différentes formes
Page 5
Montre-moi tes pattes, je saurai où tu vis !
Texte de Nicole Bouglouan
Photographes:
Marc Chrétien
MURINUS
Maxime Dechelle
LEPAPARRAZO
Steve Garvie
RAINBIRDER Photo galleries
Patrick Ingremeau
TAMANDUA
René Lortie
http://rlortie.ca
Tom Merigan
Tom Merigan’s Photo Galleries
Niraj V. Mistry
Photo Galleries
Bob Moul
Nature Photography
Philippe et Aline Wolfer
GALERIE
Nicole Bouglouan
PHOTOGRAPHIC RAMBLE
Sources:
HANDBOOK OF THE BIRDS OF THE WORLD Vol 2 by Josep del Hoyo-Andrew Elliot-Jordi Sargatal - Lynx Edicions - ISBN: 8487334156
Stanford University - Birds of Stanford
Les rapaces sont des oiseaux puissants qui tuent pour se nourrir en adoptant diverses méthodes. Le bec sert à dévorer, mais les pattes et les doigts sont utilisés pour capturer les proies et les tuer.
Ils ont des doigts anisodactyles, avec trois doigts vers l’avant et un vers l’arrière. Les doigts sont très puissants et armés de griffes courbes, longues et acérées. Cet outil complet porte le nom de « serres ». Les serres servent à capturer et à tenir la proie, mais aussi à la tuer.
Le dessous des doigts présente des coussinets rugueux qui aident le rapace à agripper la proie. De plus, le tendon d’Achille recourbe les orteils et les garde bien fermés, ce qui permet de bien serrer et de tenir la proie.
Les oiseaux de proie du genre “Accipiter” se nourrissent principalement d’oiseaux. Ils ont des doigts longs et minces, fait pour capturer les oiseaux en glissant dans le plumage afin de sécuriser la prise.
Les longues pattes permettent au rapace d’entrer le pied dans un trou ou un terrier afin de capturer quelque écureuil ou petit mammifère après une poursuite.
Les rapaces du genre “Buteo” sont différents. Ils enfoncent les serres dans le corps de la proie (en général des rongeurs) avec un pied ou les deux, selon la taille de la victime. Habituellement, un pied tient la tête alors que l’autre tient le corps.
D’autres oiseaux de proie du genre « Buteogallus » ont des pattes bien plus longues. Ces rapaces chassent souvent en marchant dans les herbes, les cailloux ou les pierres.
Dans la même famille, on trouve la Buse buson. Celle-ci se nourrit uniquement de crabes qu’elle capture à l’entrée du terrier grâce à ses longues pattes. Ensuite, elle le transporte sur une souche, une branche basse ou le sol sec pour le déguster après l’avoir décortiqué.
Le Balbuzard pêcheur est un mangeur de poissons qui présente un critère particulier (qu’il partage avec les rapaces nocturnes), le doigt opposable. La majorité des rapaces présente trois doigts vers l’avant et un vers l’arrière, mais bien que le Balbuzard ait la même configuration, il est capable de la changer pour avoir une meilleure prise.
Le doigt extérieur (le plus petit) se positionne avec le doigt postérieur, donnant l’arrangement suivant, deux doigts vers l’avant et deux autres vers l’arrière.
De plus, le Balbuzard est capable d’agripper des poissons glissants grâce aux coussinets couverts d’épines qui se trouvent sous la plante de ses pieds, et aux serres courbes et acérées ressemblant à des hameçons. Il peut ainsi saisir le poisson très fermement.
Le Milan des marais a des griffes longues et très recourbées. Il se nourrit d’une façon spéciale et presque uniquement de grands escargots d’eau douce. Quand il chasse, il vole lentement ou voltige au-dessus du marais, et tend ses serres vers l’eau afin de capturer les escargots accrochés à la végétation. Ensuite, l’escargot est tenu avec les griffes tandis que le bec extrait la chair de la coquille.
Voici un autre rapace avec des comportements différents, le Messager sagittaire. Il a de très longues pattes non emplumées mais couvertes d’écailles, afin de le protéger lorsqu’il marche au milieu de la végétation ou quand il attaque des serpents. Les doigts sont courts mais robustes, armés d’une griffe postérieure puissante.
Les vautours sont différents. Ils ont des pieds faibles et presque dépourvus de coussinets, avec des serres légèrement recourbées. Mais les vautours sont des charognards qui n’ont pas besoin de capturer ou de tuer des proies pour vivre. Ils ont les tarses et les doigts nus, rendant plus facile le nettoyage après avoir « pénétré » les entrailles sanguinolentes d’une carcasse.
Les vautours du Nouveau Monde ont le même genre de pattes et de doigts, mais que ce soient ceux du Nouveau ou de l’Ancien Monde, ils ont des pieds plutôt semblables aux Gallinacés qu’aux oiseaux de proie !
Les rapaces nocturnes (hiboux et chouettes) ont la même configuration que le Balbuzard, avec un doigt opposable, donnant momentanément un arrangement zygodactyle avec deux doigts vers l’avant et deux vers l’arrière qu’ils utilisent lorsque cela s’avère nécessaire. Leur configuration habituelle est anisodactyle, avec trois doigts en avant et un en arrière.
Cette possibilité de changer la configuration est probablement utilisée pour chasser une plus grande variété de proies.
Les rapaces nocturnes ont des pattes emplumées, et plusieurs espèces ont également les pieds couverts de plumes. Ces plumes gardent la chaleur des outils les plus importants pour ces oiseaux, leur permettant de chasser dans la neige, et pour les espèces nocturnes, de chasser durant les heures les plus froides de la nuit.
Les rapaces nocturnes qui vivent en zones tempérées ont en général les pattes dépourvues de plumes.
L’Effraie des clochers possède une griffe centrale dont la partie interne est couverte d’écailles semblables aux dents d’un peigne. Cette griffe est utilisée pour le lissage des plumes de la tête et du cou, et pour les plumes sétiformes autour de la base du bec, afin de les garder propres.
Les oiseaux de proie, du plus petit au plus grand, présentent une large variété de tailles de pattes et de formes de pieds. Ces critères nous aident à connaître la partie la plus importante de leurs comportements, aussi bien l’habitat dans lequel ils vivent que leurs méthodes de chasse.
Comme les becs, les pattes et les doigts nous donnent beaucoup d’information sur les oiseaux.